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L’appel du froid, l’exposition de Michel Rawicki à Gardens by the Bay

Touched by the Cold. Michel Rawicki Singapore VOilahTouched by the Cold. Michel Rawicki Singapore VOilah
Touched by the Cold. (c) Michel Rawicki
Écrit par Cécile Brosolo
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 16 avril 2018

L’exposition photographique « L’appel du froid » de Michel Rawicki (Touched by the Cold) est à la Une du festival Voilah ! et sous les colonnades de Gardens by the bay. Un voyage à la découverte des régions polaires à travers des photographies époustouflantes prises au cours de deux décennies de voyages aux pôles.

 

Faire prendre conscience que la préservation de ces immensités fragiles nous concerne tous au quotidien

 

Michel Rawicki parcours les régions les plus froides de la planète depuis plus de 20 ans, pour photographier cet univers blanc. Avec cette exposition, il nous offre un regard en profondeur sur l'immense et fragile espace, qui porte le poids des préoccupations environnementales actuelles. À travers ses images, il livre un portrait passionné, sensible et honnête des pôles, et nous convainc de la nécessité de préserver le froid, et d’agir aujourd’hui pour faire face au changement climatique.

 

« Je suis photographe avant tout, je suis dans une démarche esthétique, en quête du beau. La photographie est un témoignage, un médium pour transmettre ce qui me touche, mes émotions. J’essaye de partager mon amour pour les pôles, de montrer la beauté de ce que la nature nous offre, et de faire prendre conscience aux gens que la préservation de cette immensité fragile nous concerne tous au quotidien ».

Touched by the Cold. Photo crédits Michel Rawicki
Touched by the Cold. L'appel du froid. (c) Michel Rawicki

 

Passionné de photographie depuis toujours, c’est lors d’un voyage dans la vallée de Chamonix en 1962 que la notion d’« embrasser le froid » commence à germer en lui, il y réalisera ses premières photos de glace à l’aiguille du midi. « Très tôt, j’ai été attiré, touché par le froid. J’ai aimé la glace, les grands espaces, la virginité des lieux, la contemplation d’un univers, le blanc, le pur. Je voulais toucher la glace des icebergs ; ce que j’ai fait en 1993 au Groenland. Ce fut une véritable métamorphose. J’ai été submergé, fasciné par cette puissance naturelle, et me suis confronté durant des années à cette démesure ».

En 1993, la découverte des pôles et de la formation des icebergs au Groenland métamorphose son parcours photographique, puis en 2003, c’est la découverte de l’Antarctique qui lui ouvre de nouveaux horizons.

Lorsque je suis dans ces régions, j’éprouve un grand sentiment de liberté, de tranquillité et de confiance. Une certaine plénitude. Je me sens vivant

Touched by the Cold. L'appel du froid. (c) Michel Rawicki
Touched by the Cold. L'appel du froid. (c) Michel Rawicki

 

De l’antarctique au Groenland en passant par la Sibérie, le Japon, le Canada, l’Alaska ou encore l’Islande, la Norvège et le Svalbard, la découverte des régions polaires permet à Michel Rawicki d’explorer les richesses de ces univers blancs.

En 20 ans d’exploration, il s’intéresse d’abord au froid et à la glace, puis à la vie sauvage, à tout ce qui vit dans ces contrées épargnées, et enfin à l’homme, comme un retour aux origines, à la simple lutte pour la survie.

Touched by the Cold. L'appel du froid. (c) Michel Rawicki
Touched by the Cold. L'appel du froid. (c) Michel Rawicki

 

Témoin des effets du changement climatique sur ces régions, son regard change. Il garde une très grande empathie pour la planète, il a vu sa splendeur, sa puissance ; mais elle est meurtrie par l’humanité.

 « En 20 ans de parcours, mon regard a changé. En 1993, lors de mon premier voyage, Claude Lorius (1) parlait déjà du réchauffement climatique, mais on n’en avait pas la pleine conscience que l’on a aujourd’hui. Entre 1995 et 2010, j’ai vu la banquise reculer de 400 kilomètres. L’activité humaine n’est peut-être pas seule responsable, mais elle en est indissociable. C’est un fait acquis. Il faut agir maintenant pour préserver le froid et la banquise, dont la disparition aurait des conséquences inéluctables et dramatiques sur les populations animales et humaines. Respectons le froid, et protégeons-le. Le froid c’est notre mémoire, et c’est aussi l’avenir de l’humanité. »

Pour ramener de tels cliqués, Michel Rawicki part pour des périples de plusieurs semaines, voire des mois. Et s’arme de patience. « Ma devise, c’est PPPPP: Patience, Pratique, Persévérance, Passion, Plaisir ! Je peux attendre dix jours pour une photo. Pour celle-ci par exemple (photo ci-dessous), j’ai attendu plusieurs heures. L’ours dormait, la lune n’était encore là, puis, vers 9h du soir, la lune est sortie, il a levé la tête, il a regardé, il s’est recouché et c’était terminé ».

 

Touched by the Cold. L'appel du froid. (c) Michel Rawicki
Touched by the Cold. L'appel du froid. (c) Michel Rawicki

 

 

Une exposition à découvrir jusqu’au 06 mai dans le cadre du Festival Voilah !

Toutes les infos sur Expat Guide et sur le site du festival

 

 

(1) Claude Lorius, éminent glaciologue français, dont le parcours et les découvertes prodigieux ont été relatés dans le magnifique documentaire de Luc Jacquet « La Glace et le Ciel », a participé à l’écriture du livre associé à l’exposition de Michel Rawicki « L’appel du Froid ». A partir de l’analyse des glaces de l’antarctique, enfouies dans les profondeurs depuis la nuit des temps, Claude Lorius a réalisé un incroyable voyage dans le passé, dans l’histoire climatologique de la planète, et a apporté en 1998 la preuve indiscutable que, depuis 100 ans, les émissions de CO2 d’origine humaine sont à l’origine d’une augmentation sans précédent de la température sur Terre. La preuve que l’homme modifie le climat sur notre planète à une vitesse jamais enregistrée dans l’histoire. Un message sans appel.

 

 

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