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Festival du film de l’ASEAN : coup de cœur pour « les chants du riz »

Les Chants du riz  film du Thailandais Uruphong RaksasadLes Chants du riz  film du Thailandais Uruphong Raksasad
Les Chants du riz , film d'Uruphong Raksadad
Écrit par Anne Garrigue
Publié le 1 octobre 2017, mis à jour le 1 octobre 2017

Du 22 au 25 septembre 2017 s’est déroulé à Paris le 1er festival du film de l’ASEAN (voir notre précédent article « Le musée Guimet célèbre le 7ème Art de l’ASEAN ») . Ce premier festival s’est révélé une très belle surprise grâce à sa diversité et une qualité constante. En témoignent « Les chants du riz » et « Saving Sally », deux belles réalisations qui ont séduit notre spécialiste de tout ce qui touche à l’Asie vue de France, Anne Garrigue.


 « Les chants du riz » du Thaïlandais Uruphong Raksasad plonge le spectateur dans la réalité de la vie des cultivateurs de riz thaïlandais, à travers leurs labeurs quotidiens comme leurs  fêtes et leurs agapes. Sorti en 2014, ce documentaire fait suite à deux autres films « Stories from the North » et « Agrarian Utopia » du même réalisateur qui traitaient du même sujet. Les accents de vérité de ce documentaire s’expliquent par l’origine rurale du réalisateur qui a voulu réaliser une trilogie belle et poétique sur un monde qu’il connait bien. Il a ainsi évité l’écueil d’une vision esthétisante mais idéalisée de la campagne asiatique trop souvent montrée. Les jeunes paysans courent devant la moissonneuse pour capturer des rongeurs qu’ils font ensuite cuire au feu de bois, des familles défilent et vont offrir au temple local des billets de banque en échange de la protection de la divinité tutélaire, des jeunes hommes unissent leurs efforts pour envoyer vers le ciel d’énormes roues circulaires garnies de pétards qui tournoient et disparaissent vers l’horizon ou s’affrontent dans des courses à dos de buffles, de vieilles femmes dansent avec élégance en faisant tournoyer des cerceaux autour de leur taille. Ce beau film sans dialogue et sans concession fait entrer dans le monde rural thaïlandais avec beaucoup d’humanisme : on ne comprend pas tout mais on participe et on y croit.

Dans un tout autre genre, « Saving Sally » du Philippin Avid Liongoren, plonge le spectateur dans l’univers d’adolescents qui vivent dans ce que le réalisateur, présent dans la salle, appelle « MetroManilla », une ville qu’il aime et qu’il qualifie de « belle et chaotique aux antipodes de Paris où les immeubles sont si bien alignés. » Il aura fallu dix ans à toute son équipe de copains pour terminer un long métrage qui personnages réels et dessins animés de façon très créative et familiarise le spectateur avec les rêves, les aspirations mais aussi les douleurs de la vie d’un jeune couple de 17 ans. Déclarer son amour, vivre avec ses parents, s’exprimer à travers son art, autant de sujets abordés alors que le décor, entièrement dessiné, est animé par des «  monstres » qui représentent les personnages que côtoient les jeunes héros. Le rêve se mêle à la réalité ; les personnages réels se transforment en monstres dans une atmosphère qui reste bon enfant. Avid Liongoren explique qu’il s’est lancé dans l’aventure pour, entre autres, mettre en valeur le talent de ses compatriotes dans le domaine du dessin animé où ils sont le plus souvent relégués au rang de sous-traitant. Son ambition est de tourner une nouvelle histoire d’amour en tagalog -  langue parlée par les Philippins- cette fois. L’identité culturelle est une chose importante, souligne-t-il, tout en précisant qu’il n’est pas un cinéaste politique et préfère parler des choses de la vie quotidienne de façon simple.   

Films présentés dans le cadre du festival du film de l’ASEAN au Musée Guimet:

« Les Chants du Riz » เพลงของข้าว, de Uruphong Raksasad, 2014, documentaire, Thaïlande, vostfr, 74’ ; « Yasmine » de Siti Kamaluddin, 2014, action, Brunei Darussalam, vostfr, 105’ ; « Sabaidee Luang Prabang » ສະບາຍດີ ຫລວງພະບາງ, de Sakchai Deenan, 2008, romance, Laos, vostfr, 88’ ;  « Saving Sally » de Avid Liongoren, 2016, Philippines, vostfr, 96’ ; “Kayan Ahla” de Aung Ko Latt, 2012, drame, Myanmar, vostfr, 93’ ; “Cahaya Dari Timur Beta Maluku” de Angga Dwimas, 2014, drame, Indonésie, vostfr, 150’ ; « 7 Letters » de Royston Tan, Liang Zhiqiang, Eric Khoo, Junfeng Boo, Tan Pin Pin, Kelvin Tong, K. Rajagopal, 2015, drame, Singapour, vostfr, 116’ ;  “Fleurs Jaunes sur l’Herbe Verte” Tôi thấy hoa vàng trên cỏ xanh, de Victor Vu, 2015, drame, Vietnam, vostfr, 103’ ;« Hati Malaya : 1957 » de Shuhaimi Baba, 2007, historique, Malaisie, vostfr, 130’ ; « Image manquante » de Rithy Panh, 2013, documentaire, Cambodge, vostfr, 92’.

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