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La photo du jour : gare aux pique-niques, les macaques veillent

Chaque mois, lepetitjournal.com vous propose une immersion dans le quotidien de la vie singapourienne. A travers nos photos insolites, l’objectif est de vous faire découvrir les trésors cachés de la Cité-Etat. Aujourd'hui, le macaque à queue longue s’invite dans nos balades dans la forêt tropicale… ou dans le voisinage !

un macaque à singapourun macaque à singapour
Crédit : Karen Attal
Écrit par Karen Attal
Publié le 20 novembre 2025

 

A Singapour, le macaque est un animal familier aux abords des forêts, des mangroves mais aussi aux portes de la ville. Il y a même des jours où il traverse littéralement votre chemin. Curieux, intelligent, habile au sol comme dans les arbres, le macaque s’est adapté aux humains, parfois trop. Il sait identifier un sac plastique contenant un goûter, fouiller dans une poubelle mal fermée et se livre sans scrupules à des interactions inopinées quand il s’agit de nous soutirer de la nourriture.

 

Le saviez-vous ?
Le macaca fascicularis ou macaque à queue longue est l’espèce de macaque la plus répandue à Singapour. 

 

Il mesure environ 45 cm pour le corps, et si l’on compte la queue sa longueur peut atteindre le double, ce qui lui donne une silhouette très reconnaissable. Son pelage est olive-brun sur le dos, plus clair au niveau de l’abdomen, et avec des paupières légèrement blanchâtres en clair-obscur. Les nourrissons naissent avec un pelage sombre. Ils vivent en groupes sociaux structurés, mixtes et hiérarchisés, surtout chez les femelles, qui conservent leur rang sur plusieurs générations.

Bien que souvent appelés « macaques crabiers », ces singes ne se nourrissent pas forcément de crabes. Le terme est hérité parce qu’ils vivent à proximité des mangroves et partent à la chasse de petits crabes. Mais leur régime est bien plus varié : fruits, feuilles, fleurs, insectes, œufs, petits animaux. Ils servent aussi d’auxiliaires écologiques car leur consommation de fruits contribue à la dispersion de graines via les excréments et à la régénération naturelle des forêts.

Ces macaques sont endémiques de la région d’Asie du Sud-Est qui s’étend de la péninsule malaise au Timor en passant par l’Indonésie et les Philippines. À Singapour, on les trouve dans les réserves naturelles (Bukit Timah, réservoir Mc Richie, Sungei Buloh), les parcs (Bukit Batok, Labrador) ou les îles (Pulau Ubin) mais aussi parfois dans les zones périurbaines. On estime leur population à environ 1500, un chiffre que les autorités considèrent stable et sain. Pour réduire toutefois les frictions avec les humains, NParks met en œuvre des mesures de gestion de la population macaque. En 2024, 50 singes ont été capturés et stérilisés dans la zone de Punggol avant d’être relâchés. L’Institut Jane Goodall déploie quant à lui des actions de monkey guarding dont l’objectif est d’éloigner les singes des zones habitées en les guidant vers leur habitat d’origine pour qu’ils retrouvent leur comportement de fourragement naturel. 

 

Bukit Timah, Labrador… tout savoir sur les réserves naturelles de Singapour

 

La photo du jour nous rappelle que l’urbanisation croissante n’a pas fait reculer la nature. Le macaque que l’on croit souvent espiègle est aussi un acteur discret et essentiel du tissu écologique de Singapour. Il a sa place dans les forêts mais aussi à la lisière des parcs et jusque sur nos balcons pour les plus téméraires. En zone équatoriale, quel peut être notre rapport à l’animal ? Curiosité, admiration et responsabilité. En 2022, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) juge l’espèce menacée au niveau mondial à cause de la perte d’habitat, du braconnage et du commerce. La cité-Etat préconise de ne pas les nourrir (ou attention aux amendes), bien fermer ses poubelles et respecter leur espace de vie… autant de petites actions qui ont leur importance pour une cohabitation réussie.
 

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