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Interview de Franck Dubosc, de passage à Singapour pour French Film Festival

Franck Dubosc était à Singapour pour présenter deux films du French Film Festival, « Prodigieuses » et « Un ours dans le Jura », dans lequel il endosse les casquettes d'acteur, réalisateur, scénariste, et producteur. Il nous a accordé un entretien pour revenir sur ces films, son processus créatif, et le paysage comique actuel, avec l’aide de l'Ambassade de France à Singapour.

Le cinéaste Franck Dubosc était de passage à Singapour pour le French Film Festival.Le cinéaste Franck Dubosc était de passage à Singapour pour le French Film Festival.
Écrit par Alexandre Apéry
Publié le 13 décembre 2024, mis à jour le 17 décembre 2024

Dans Un ours dans le Jura, que vous présentez en avant-première au vOilah! French Film Festival, vous êtes non seulement acteur, mais aussi réalisateur, scénariste et producteur. Comment s’est déroulé le processus créatif du film ?

Ça s’est fait un peu au dernier moment. J’adore raconter des histoires, surtout depuis mon premier film, Tout le monde debout (2018). Pour Un ours dans le Jura, je suis parti au départ sur une histoire romantique, une histoire classique de deux personnes qui se rencontrent. J'ai écrit le scénario jusqu’au bout, et puis je me suis dit qu'il fallait que je me secoue et que je sorte du classicisme. C’est à ce moment-là que j'ai choisi de travailler avec une co-autrice pour relever ce défi, Sarah Kaminsky. On s’est rencontrés, et je lui ai raconté que j'avais envie de faire un film où j’ose tout, où il y a des morts, de l’amour, du drame, sans être enfermé dans un genre particulier. Moi, j’imaginais une voiture, un accident, deux millions d’euros dans le coffre, et deux morts dans cette voiture. Et puis, des gens qui n’ont pas beaucoup d’argent et qui trouvent cette voiture et cet argent.

Écrire une histoire que je vais réaliser, c’est très différent de travailler sur un scénario que je ne vais pas réaliser. Dans ce cas, je survole et je n'ai pas l'image en tête. Mais à chaque fois que j'écris, j’imagine déjà comment je vais le réaliser. Quand on met en scène quelqu’un qui tire une balle avec un revolver, je sais exactement où elle va et comment elle va être exploitée, comment elle va se déployer. Je sais aussi quand il y a un gag, et je vois exactement quand je vais le filmer.

Dans les films que vous réalisez, vous jouez le personnage principal. À quel moment vous posez-vous la question d’incarner le personnage ou de trouver un acteur pour le faire ?

J’ai tendance à écrire pour moi, en sachant qu’au final, ce n’est peut-être pas moi qui vais le jouer. Je m'offre la possibilité de choisir quelqu’un d’autre. En général, quand on est écrivain, on aime son scénario, même si on peut se tromper, donc on aimerait l’incarner. Mais ce ne sera pas forcément le cas pour mon prochain film, j’en sais rien. J’avoue que j’aurais du mal à écrire sans penser à jouer le rôle. C’est pourquoi j’aime écrire des rôles qui s’éloignent de moi : des femmes, des jeunes, ou des personnages âgés, car je sais que je ne pourrais pas les jouer. En revanche, pour un rôle que je pourrais jouer, trouver un acteur pour incarner celui que j’ai écrit pour moi serait difficile, car forcément, j'ai dans l’oreille la façon dont je le jouerais.

Le film traite de l’extraordinaire qui s’invite dans la vie de personnes ordinaires vivant dans un village isolé dans le Jura. Est-ce que vous y avez injecté du vécu, vous-même ayant grandi dans une petite ville en Normandie ?

Non, parce que je viens d’une cité HLM, qui n’a rien à voir avec le village du film. C’est un cadre qui m’intrigue, ces petits villages isolés, car je ne sais pas si je pourrais y vivre. Dans le film, je voulais raconter des gens que je ne connaissais pas, mais que j’ai découverts au fur et à mesure des repérages de tournage. Quand j’allais dans une maison pour en faire un lieu de tournage, les gens qui y habitaient étaient souvent relativement proches de ce que j’avais écrit, et quand ce n’était pas le cas, je modifiais mon écriture pour coller à leur réalité.

 

Un ours dans le Jura est un film de Franck Dubosc.
Franck Dubosc dans « Un ours dans le Jura » (© Julien Panié)

Les personnages, justement, sont confrontés à des situations tendues et compliquées, donnant lieu à du drame, de l’action et à une violence qui intervient de façon inattendue. Vous revendiquez des influences américaines, notamment les frères Coen (Fargo) ou encore Sam Raimi (Un plan simple). Ces personnages font preuve d’une solidarité, voire même d’une complicité. Ces valeurs sont-elles liées au cadre rural ? Pensez-vous que des citadins se seraient comportés différemment ?

Je pense que les citadins sont plus isolés, plus indépendants que les gens vivant à la campagne. Là-bas, on a beau habiter loin, on a besoin des autres, sous une forme d’interdépendance. On est dépendant des autres et surtout, on se connaît tous. Dans les grandes villes, si on ne connaît pas quelqu’un, il ne saura jamais ce qu’on a fait, on s’en fiche. C’est ça que je voulais : des personnages effectivement ordinaires dans une situation extraordinaire, ce qui est souvent le cas chez les frères Coen. Mais je voulais y insuffler un caractère français. Par exemple, c’est pour cela que j’ai inclus une scène au supermarché, pour les faire vivre normalement dans un lieu typiquement français, que tout le monde connaît. Le gendarme, joué par Benoît Poelvoorde, également est un proche du couple principal que j'incarne avec Laure Calamy. Il ne débarque pas dans leur vie pour une enquête, il leur achète son sapin de Noël chaque année, ils connaissent leurs enfants respectifs. Dans ma ville d’origine, cette proximité existait, mais au niveau des immeubles, qui deviennent en quelque sorte des villages. Un immeuble, c’est comme un village : tout le monde se connaît et s’épie. Qu’on s’aime ou non, on est ensemble, et l’immeuble en face, c’est un peu notre rival, c’est l’autre village. Cette solidarité et rivalité de proximité, on la retrouve aussi à la campagne, où l’on peut être du même village, même s’il y a 2 kilomètres entre chaque habitant.

“Un immeuble, c’est comme un village: tout le monde se connaît et s’épie.”

Entre solidarité et rivalité, finalement, dans votre film, ce qui ressort, c’est la solidarité. Tous ces personnages s’aident les uns les autres.

Oui, ils s’aident les uns les autres dans la malhonnêteté, mais on en sort en tant que spectateur en se disant qu’ils ont eu raison. Le seul élément extérieur est représenté par la commissaire, qui finalement suit la même dynamique, car tout le monde réagit de la même manière quand on a besoin d’argent ou de quelque chose. Finalement, on est tous les mêmes, quoi. C’est ça, la réalité, en quelque sorte.

Les thèmes de société abordés dans le film sont multiples et représentés par la mosaïque de personnages : le fossé générationnel, les défis des femmes dans la société, la solitude. Est-ce que le choix du genre de film conditionne les thèmes que vous abordez ou inversement ?

Non, ici, ma ligne directrice était d’essayer d’être le plus vrai possible dans une histoire invraisemblable. D’essayer de rester le plus proche d’une réalité de vie ordinaire. C’est comme ça que ça vient en fait, les choses de la vie sont comme ça. Je n’ai pas fait exprès de traiter de tous ces sujets. Et c’est vrai que quand on regarde le film, il y a plein de choses qui sont abordées, mais sans être survolées. Ce n’est pas un survol, c’est vraiment traité. Si j’avais fait exprès, ça aurait été survolé, parce qu’on aurait dit : « on va injecter un peu de ceci, un peu de cela. » Mais non, là, c’était dans le film, du début à la fin, sans le faire exprès. La seule chose dont j’ai fait exprès, c’est d’essayer d’être assez réaliste dans leur façon d’être, pas dans l’histoire, mais dans leur manière d’être.

Sur ce sujet du mélange des genres, les influences que vous revendiquez sont américaines, et en effet, Un ours dans le Jura détonne par rapport au reste de la production française, dans sa capacité à surprendre en variant les genres et les tons. Est-ce que c’est quelque chose qui manque au cinéma français ?

Je n’ai pas fait exprès de faire cela. En fait, je me suis simplement dit : « Je vais laisser aller les curseurs. » Effectivement, il y a une influence américaine qui me vient en tant que spectateur, mais surtout, je me suis posé la question en tant que spectateur : « Qu’ai-je envie de voir ? » Je suis un peu lassé des films conceptuels, bien sûr, il y en a de très bons, des films un peu bavards, donc je me suis laissé aller avec ce film, et c’est de manière organique que je me suis orienté vers ce genre de cinéma. Donc, je me dis que pour une prochaine écriture, il faut que je me laisse aller et ne pas délibérément essayer de faire un cinéma différent. J’ai mis des ingrédients qu’on ne met pas d’habitude, comme un chef cuisinier qui essaie de nouvelles recettes, et ça marche… ou ça ne marche pas. Là, ça a tendance à marcher. Il faut faire attention, il ne faut pas que ça devienne une recette, car dès qu’une recette est établie, et qu’on la casse, ça ne marche plus. Mais je ne l’ai pas fait exprès.

“Avant d’avoir un contre-emploi, il faut avoir un emploi.”

Parlez-nous de vos interactions avec vos acteurs, notamment ici Laure Calamy et Benoît Poelvoorde, qui est très aguerri dans la comédie. Êtes-vous très spécifique dans ce que vous attendez d’eux, ou leur donnez-vous une liberté dans leur interprétation qui peut influencer votre direction en retour ?

En règle générale, j’ai une musique dans la tête de ce que j’écris, donc c’est assez précis. Je sais comment je veux l’entendre, et puis, après pas mal de petites expériences, puisque c’est mon troisième film, je sais qu’il faut aussi laisser un peu de liberté aux acteurs, leur permettre d’avoir leur propre musique, parce que sinon ça devient trop homogène et tous les rôles finiraient par se ressembler. Là, en l’occurrence, avec des acteurs comme Benoît Poelvoorde, il faut les laisser faire aussi, car il a du génie. Lui, je l’ai un peu tenu, souvent sans m’en rendre compte; mais à la fin, quand il a vu le film, il a adoré et m’a dit : « «Là, mon Franky, tu as bien fait de me faire chier, je comprends maintenant. » Donc c’est que je l’ai fait « chier » : pour le texte, pour lui faire faire des choses qu’il ne comprenait pas toujours, d’ailleurs.

Vous avez quelques anecdotes à partager sur les reprises avec Benoît Poelvoorde ?

Je l'ai repris sur toutes les scènes, mais après, quand je regardais les rushes, Benoît m’apportait toujours quelque chose à quoi je ne m’attendais pas. Quand on est réalisateur, il faut faire attention à ne pas s’arrêter au texte ou à ce qu’on voulait initialement, parce qu'avec des acteurs comme Benoît, il nous amène à quelque chose d’à côté, qu’on n’a pas vu parce qu’on était fixé sur ce qu’on voulait. J’avais donc ce que je voulais, mais aussi ce qu’il m'apportait. Idem pour Laure Calamy. D’abord, à chacun d’entre eux, je leur ai dit : « On ne joue pas la comédie. Ce n’est pas parce que vous tournez avec Franck Dubosc que c’est une comédie. C’est moi qui m’occupe de ça, vous jouez la réalité, le premier degré. » Et j’ai senti Laure déborder un petit peu de temps en temps vers la comédie. C’est là que je me suis dit qu'elle avait raison de jouer un peu la comédie. Comme dans la scène où elle compte les billets, elle est un peu dans le surjeu, mais je me suis dit : « C’est bien, ce sont ces petits moments-là aussi qui vont nous amener à rire. » Parfois, même, je regrettais d’être presque trop sérieux moi-même. J’aurais pu ajouter un degré de comédie en plus, mais peut-être qu’on n’aurait plus cru à ce couple un peu fermé. Mais avec Benoît et Laure, j’étais spectateur. Et quand ils m’apportaient un peu plus de comédie que ce que j’avais prévu, je le prenais. Dans le film, j’ai intégré tout ce qu’ils m’ont apporté en plus. Mais tous les acteurs sont différents et se dirigent différemment.

Comment avez-vous choisi vos acteurs ? Avez-vous déjà des noms en tête quand vous écrivez vos rôles ?

Pas au moment de l’écriture, mais j’ai rapidement su que je voulais Benoît et Laure. Benoît a accepté immédiatement, mais Laure était réticente au début, car elle se trouvait un peu jeune pour jouer le rôle d’une mère dont le fils devait avoir 16 ans. D’autres actrices ont été pressenties, mais je suis finalement revenu à Laure. Je lui ai redemandé et elle a accepté, et nous avons rajeuni le rôle du fils. Benoît et Laure étaient mes premiers choix. Pour le reste de la distribution, je voulais que la gendarmette soit jouée par quelqu’un de reconnaissable, une excellente actrice mais pas forcément une star. Joséphine de Meaux entrait dans cette catégorie. Mais cela est venu après, en discutant du scénario et des rôles avec le directeur de casting, qui n’était pas le même que sur mes autres films, car je voulais chercher des acteurs dans des registres différents de mes précédentes réalisations.

 

Franck Dubosc joue dans Prodigieuses.
Franck Dubosc dans « Prodigieuses » (© JERICO FILMS)

Vous êtes devenu populaire dans le registre de la comédie, notamment dans Disco et Camping. Dans Un ours dans le Jura et Prodigieuses, l'autre film que vous êtes venu présenter ici au vOilah! French Film Festival,  vous explorez un registre plus dramatique. Quel est le plus facile : faire rire ou faire pleurer ?

C’est plus facile de faire pleurer, parce qu’on pleure tous pour les mêmes choses, mais on ne rit pas des mêmes choses. Faire rire, c’est forcément se retrouver en face de gens qui vont pouvoir dire : « Il ne me fait pas rire. » En revanche, on n’entend pas : « Il ne me fait pas pleurer. » Le seul risque quand on n’arrive pas à faire pleurer, c’est d’être normal. Mais c’est beaucoup plus facile que de faire rire. Ce sont deux rôles différents. Dans Un ours dans le Jura, ça reste plus léger que dans Prodigieuses. Mais de façon surprenante, j’ai vu des salles où il ne faut pas grand-chose pour que ça fasse rire, même ce père que j’incarne dans Prodigieuses. Parce qu’à un moment donné, il y a quelque chose de vrai, de pitoyable en lui, notamment lorsqu’il est sévère avec ses filles et sa femme.

Est-ce un registre que vous souhaitez continuer à explorer, à creuser ?

Pas nécessairement, ça dépend de ce qu’on me propose. Par exemple, on vient de me proposer un rôle très dramatique, à côté duquel mon rôle dans Prodigieuses c’est de la rigolade. Mais je me dis que ce ne serait pas forcément servir le réalisateur, parce que le public n’a pas forcément envie de me voir dans des rôles trop dramatiques. En second rôle, ça marche bien, mais en rôle principal, je ne suis pas sûr que ça serve le film. Même si je le fais bien, ça n’amènerait que les journalistes à apprécier ma performance, mais le public en a-t-il envie ? Le public m’a donné le droit d’exister en étant drôle. On entend souvent les jeunes acteurs dire qu’ils veulent tout faire, mais avant d’avoir un contre-emploi, il faut avoir un emploi. Les acteurs qui n’ont pas un emploi précis naviguent, et on ne les critique pas. Alors que les acteurs qui ont un emploi sont toujours critiqués. Mes choix de rôles à contre-emploi dépendront du rôle et surtout du réalisateur. S’il est renommé, connu, et que je ne sois pas le point d’attention de l’affiche, c’est intéressant. À l’inverse, si j’éclipse le réalisateur, c’est moins intéressant.

Être à contre-emploi, c’est un exercice délicat avec plus d’échecs que de réussites. En comique ayant réussi à jouer des rôles dramatiques, on pense à Coluche dans Tchao Pantin (1983).

Tchao Pantin est un film populaire, pas un film d’auteur. Et Coluche est mort très rapidement après le film, on ne sait pas s’il aurait joué d’autres rôles similaires. Je trouve que le meilleur exemple de réussite dans ce registre, c'est Daniel Auteuil avec Jean de Florette et Manon des sources (1986), car lui, il en avait fait des rôles comiques avant, comme dans Les Sous-doués  (1980) et Les Sous-doués en vacances (1982), puis il est devenu l’acteur français numéro 1 dans des rôles plus dramatiques. C’est d’ailleurs curieux de parler de réussite, car ce n’est pas parce qu’on passe d’acteur de comédie à acteur dramatique qu’on réussit. C’est un lapsus commun. Et d’ailleurs, très peu, voire presque aucun acteur dramatique ne devient acteur de comédie. C’est moins tentant, peut-être, pour les acteurs, mais c’est surtout plus difficile à faire. Quand on a en face de nous un acteur qui n’est pas comique et qui essaie de l’être, ça se voit. Certains, comme Pierre Niney et d’autres de la jeune génération, savent très bien le faire, mais chez les anciens, c’est moins souvent le cas.

Justement, on évoque la jeune génération. Quel est votre ressenti de la scène comique actuelle, notamment par rapport à celle de vos débuts dans les années 90 ?

Il y a beaucoup plus d’humoristes maintenant, notamment dans le stand-up, qui évoquent leur vie et discutent avec le public dans leur spectacle, mais ce ne sont pas des comédiens. Et ils souhaitent tous faire du cinéma, car ils sont inspirés par la réussite de certains avant eux. Il y a aussi cette envie d’être médiatisé. Certains y parviennent, mais la vraie difficulté, c’est de durer. Il y a beaucoup plus d’humoristes maintenant, et le bon côté, c’est qu’il y a beaucoup plus de femmes qu’à l’époque de mes débuts. Bien sûr, il y en avait, comme Muriel Robin ou Anne Roumanoff, mais la scène est plus mixte aujourd’hui. Il y a beaucoup de jeunes qui ont des spectacles de 10 minutes, et qui fonctionnent en « moments », comme les Américains. À mes débuts, on faisait un spectacle complet, un peu comme un long métrage, à l’inverse d’un court métrage. Il y a encore des jeunes comiques qui fonctionnent à l’ancienne, avec leur style propre, comme Jarry ou Artus, et ceux qui font des comedy clubs à l’américaine. Mais il est difficile de savoir combien de temps ça va durer.

Envisagez-vous de faire des collaborations avec des jeunes humoristes ?

Pas particulièrement, même s’il y en a que j’aime beaucoup, que je vois sur les réseaux et qui me font rire. Pour un rôle, peut-être, même si j’essaie de ne pas avoir des acteurs de comédie dans mes films, car si je suis dedans, cela peut en faire trop. Il m’arrive de faire des collaborations avec Kev Adams, mais lui aussi commence à faire partie des « anciens ». Il fait partie de ceux qui ont des spectacles. Mais ce qui se fait actuellement représente moins ce que je faisais moi ou les comiques de ma génération. Par exemple, quand je me pose la question « est-ce que je remonte sur scène ? », je ne suis pas en train de me demander si je cherche 3 vannes. Si je veux ça, je les ai. Même le spectacle, je l’ai pour le coup. Ce que je me demande, c’est l’envie, le besoin, qu’est-ce que ça m’apporte.

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