Un lien particulier unit les familles de Shanghai et leur "ayi", la personne en charge des enfants et de l'entretien de la maison. Souvent elles-mêmes éloignées de leur famille, elle font partie intégrante du cercle intime des expatriés en Chine. Nous sommes allés à la rencontre des ayis shanghaiennes et de ceux qui les emploient (les noms ont été modifiés afin de respecter la vie privée des personnes interviewées).
La "ayi", pilier de la famille expatriée
Pouvez-vous nous dépeindre la dynamique entre votre famille et votre ayi ?
Lisa : Bien sûr. Notre ayi, Mei, est véritablement une extension de notre foyer. Elle n'est pas seulement là pour les tâches domestiques, mais elle est une figure d'amour, de soutien et d'harmonie dans notre vie quotidienne. Elle est notre pilier, notre confidente.
Au-delà des tâches ménagères, l'atruisme des "ayis"
Pourriez-vous partager les contributions uniques de votre ayi à votre famille ?
Anna : Absolument. Au-delà de son dévouement aux tâches ménagères, Hui incarne l'altruisme au sein de notre foyer. Elle est le lien entre les générations, encourageant nos enfants à comprendre et à respecter la culture locale tout en partageant son propre héritage. Elle est une éducatrice, une gardienne de valeurs.
Un famille recomposées en Chine
Comment intégrez-vous votre ayi dans les activités familiales ?
Sophie : Notre ayi, Xin, n'est pas simplement une observatrice de nos moments de joie, mais une participante active. Elle se joint à nous lors de nos sorties en famille, contribuant à enrichir nos expériences de son propre savoir et de sa bienveillance. Elle est une membre de notre famille, à part entière.
Une rémunération équitable et respectueuse
Stéphanie, comment assurez-vous que votre ayi se sente reconnue et valorisée ?
Stéphanie : En tant que membre de cette famille, nous nous engageons à lui fournir bien plus qu'un salaire. Nous lui offrons notre gratitude, notre respect, et une rémunération juste qui reflète l'importance de son rôle dans nos vies. Nous croyons fermement que sa contribution mérite une reconnaissance sans faille.
Je me sens pas comme une membre à part entière de cette famille.
Quelle est votre perspective sur votre travail en tant qu'ayi au sein de cette famille d'expatrié ?
Ming : C'est un honneur de travailler pour cette famille. Chaque jour, je suis inspirée par leur générosité et leur gentillesse. Je ne me sens pas comme une employée, mais comme une membre à part entière de cette famille. La satisfaction que je ressens dans mon travail dépasse de loin les simples tâches quotidiennes. C'est une expérience enrichissante, humainement et professionnellement.
Chun partage nos traditions
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi votre famille a choisi d'engager une ayi ?
Li : Nous habitons loin de nos racines, de nos proches. Engager une ayi était une décision de nécessité et de confort. Chun partage nos traditions, c'est un soutien indispensable. Je travaille tous les jours et je n'ai pas à m'inquiéter pour mes enfants. Lorsque je rentre le soir à la maison, tout le monde m'attend et le repas est prêt !
Ces récits mettent en lumière la richesse et la diversité des relations entre les familles étrangères et leurs ayi à Shanghai. Au-delà des simples tâches ménagères, ces femmes deviennent des membres à part entière des foyers, apportant avec elles leur culture, leur savoir-faire et leur bienveillance. Leur présence est bien plus qu'un soutien logistique ; c'est un cadeau précieux pour les enfants qui grandissent dans ce contexte multiculturel. En grandissant aux côtés d'une ayi chinoise, les enfants ont l'opportunité d'apprendre le mandarin, de découvrir de nouvelles coutumes et de développer un sens de l'ouverture et de la tolérance. Ainsi, cette relation va bien au-delà des frontières du foyer pour devenir une source d'enrichissement mutuel et de croissance personnelle pour toutes les parties impliquées.