La Chine est en tête dans de nombreux secteurs à l'échelle mondiale, dont les énergies solaires. En tant que principal émetteur de gaz à effet de serre, représentant 28% des émissions mondiales, le pays s'est engagé, lors des Accords de Paris, à atteindre la neutralité carbone avant 2060. Explications.
Essor de l’énergie solaire en Chine
En 2023, la Chine a réalisé un exploit remarquable en installant presque autant de panneaux solaires en une année sur son territoire que l'Europe en trente ans. Ces efforts considérables ont été rendus possibles grâce à d'énormes investissements, estimés à plus de 50 milliards d'euros de financements publics depuis 2011, soit dix fois plus que ce qui a été investi en Europe.
Selon les experts, en produisant 80 % de la production mondiale d'énergie solaire, la Chine dispose de quantités suffisantes de matériaux pour répondre à la demande mondiale annuelle en énergie solaire au cours de la prochaine décennie. Cependant, la Chine ne compte pas s'arrêter là, car elle vise à augmenter sa production de manière spectaculaire, avec un objectif : de dépasser de dix-sept fois la production des autres pays. Cette avancée majeure de la Chine dans le secteur de l'énergie solaire a des implications significatives pour la transition mondiale vers des sources d'énergie durables.
Les politiques d'état pour les énergies nouvelles
Plusieurs facteurs expliquent cette avancée significative de la Chine dans le domaine de l'énergie solaire. Tout d'abord, il y a une volonté politique clairement affichée. En mettant en place des politiques de soutien à l'industrie solaire nationale, la Chine a pu réaliser une croissance rapide dans ce secteur. Le pays a effectué d'importants investissements dans la construction de parcs solaires et de centrales photovoltaïques, avec des régions telles que le Gansu, le Qinghai et le Xinjiang se démarquant par leurs vastes installations solaires. Il y a quelques jours, le pays a même détrôné son propre record en ouvrant une nouvelle ferme de panneaux solaires, d'une superficie de 2800 terrains de football, qui sera capable de produire 6,09 milliards de kilowattheures d'électricité, la consommation annuelle d’un pays comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui compte environ 11,7 millions d'habitants.
De plus, la Chine s'est engagée dans la recherche et le développement de technologies solaires avancées, ce qui a permis une amélioration continue de l'efficacité des panneaux solaires. Le gouvernement chinois a également mis en place des mesures incitatives telles que des subventions et des avantages fiscaux pour encourager l'investissement dans l'énergie solaire. Ces incitations ont joué un rôle crucial dans l'essor de l'industrie solaire en Chine, en attirant les investisseurs et en stimulant la croissance du secteur. Finalement, en tant que pays confronté à des défis majeurs en matière de pollution et de dépendance aux énergies fossiles, la transition vers des sources d'énergie renouvelable est essentielle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et assurer un approvisionnement énergétique durable à long terme.
Baisse des énergies fossiles en Chine
Même si la Chine est l'un des plus grands consommateurs d'énergie au monde en termes de volume, il est important de noter que la consommation d'énergie par habitant en Chine est inférieure de 32% à celle de la France en 2021, compte tenu de sa population de près de 1,4 milliard d'habitants.
Le défi auquel la Chine est confrontée réside dans le fait qu'elle a largement basé son rapide essor économique sur une ressource énergétique spécifique : le charbon. En tant que premier producteur et premier importateur mondial de charbon, la Chine y reste fortement dépendante car elle est toujours sa première source d'énergies. Cependant, elle ne souhaite pas rester dans cette dépendance et a clairement démontré son engagement en faveur du développement des énergies renouvelables, comme en témoignent les efforts considérables déployés pour favoriser l'énergie solaire.
Si la Chine poursuit ses plans tels qu'établis, elle vise à ce que les énergies non-fossiles représentent 20% de son mix énergétique d'ici 2025. Cela témoigne de sa volonté de diversifier son bouquet énergétique et de réduire sa dépendance aux combustibles fossiles, y compris le charbon.