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Les politiques climatiques chinoises: quelles promesses pour 2025/2030?

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@pixabay Pexels
Écrit par Chloé Salmon
Publié le 31 octobre 2022

La Chine, responsable de près de 30% des émissions carbone mondiales, est un acteur crucial de l'équation climatique. Conscient du rôle qu'elle a à jouer, le pays s'est investie, tant politiquement qu’économiquement dans une transition écologique complète.

Les promesses chinoises sur le climat

La Chine fait partie des 200 pays qui le 12 décembre 2015, ont signé l’Accord de Paris. Elle s’est faite remarquée en 2015 pour son engagement majeur, s’imposant en atout de taille pour le développement durable. Ainsi le respect des normes écologiques proposées par les Nations Unies est inscrit dans chacun des derniers plans quinquennaux chinois. Dans ses projets sur le long terme, la Chine s’était fixée une réduction drastique de ses émissions avant 2030, 9 de ses 15 engagements ayant déjà étaient réalisés. D’ailleurs, lors de la conférence de presse précédant le 20ème Congrès National du Parti communiste chinois, le ministre de l’écologie et de l’environnement Zhai Qing, a loué les réussites chinoises en matière de développement durable. Il a affirmé que ses progrès relevaient du « miracle ». La Chine regorge d’ambitions et prévoit que ses émissions de dioxyde de carbone atteignent un pic en 2030, et décroissent jusqu’à arriver à la neutralité carbone aux horizons de 2060.

L’évolution des contributions déterminées au niveau national (CDN) de la Chine

 

Objectifs pour 2030

Objectifs pour 2030

 

Indicateurs

1er CDN (2016)

Second CDN (2021)

Progrès en 2020

 

Le maximum des émissions de CO2.

“Aux alentours de 2030” en faisant des « efforts »

« Avant 2030 » en « atteindre la neutralité carbone avant 2060 »

80% des émissions ont atteint leur maximum ou le feront avant 2025

Intensité de la réduction de CO2 (en comparaison à 2005)

60-65%

>65%

48,4%

La part des énergies renouvelables dans le mix d’énergie primaire

Environ 20%

Environ 25%

15,9%

L’augmentation du volume forestier (par rapport à 2005)

Environ 4,5 milliards de m2

6 milliards de m2

5,1 milliards de m2

Capacité totale des centrales de production solaire et cinétique

Pas de détails donnés

>1,200 GW

534 GW

 

Les énergies renouvelables en Chine

La Chine est le premier investisseur mondial dans les énergies renouvelables.

En termes d’objectifs quantitatifs à l’horizon 2030, la Chine s’engage à réduire les émissions de CO2/PIB de plus de 65% par rapport à 2005. Elle affirme également réduire à seulement 25% la part de la consommation en énergies fossiles. La Chine veut aussi augmenter le volume des forêts de 6 milliards de mètres cubes par rapport à 2005. Mais ce n’est pas tout, le pays devrait développer la puissance installée en énergies éolienne et solaire jusqu’à plus de 1200 gigawatts.

 Leur production d’énergie verte est exponentielle, en 2016 par exemple, rien que sa production d’énergie solaire a augmenté de 80%. De plus, la Chine avait été grandement critiquée car les entreprises chinoises étaient impliquées dans plus de la moitié des centrales thermiques au charbon en 2015, ou encore les 65 gigawatts de centrales supplémentaires prévues par Pékin… Mais, depuis, elle a décidé de changer la donne. Par exemple, la part du charbon dans la consommation énergétique de la Chine a été réduite de 13% passant de 70% en 2015 aux alentours de 57% aujourd’hui. Ce progrès passe par un système national d’échanges de droits d’émission dans l’électricité. Car selon les quatorzième et quinzième plans quinquennaux, la Chine donnera la priorité à la réduction de sa consommation de charbon. De plus, en septembre 2021, le président Xi Jinping, a déclaré que la Chine cesserait d’investir dans des centrales de charbon étrangères.

Le développement durable urbain en Chine

En outre, les plans quinquennaux présentent plusieurs objectifs quantitatifs pour 2025 et 2030 dans des domaines clés tels que le bâtiment et les transports.
Par exemple, d’ici 2025, tous les nouveaux bâtiments des villes et des villages devront appliquer les normes chinoises de « construction verte » stipulant que la moitié des toits des nouveaux bâtiments publics et des usines devront être recouverts de panneaux solaires.

Pour réduire la pollution automobile, la Chine investit dans les voitures électriques. En 2019, 98% des bus électriques du monde se trouvaient en Chine, et environ la moitié des véhicules électriques en général. Selon certaines études, environ 40% des véhicules neufs vendus en 2030 seraient alimentés par des énergies propres, c’est-à-dire des véhicules électriques, hybrides et à hydrogène.

Quant à l’air des villes, la concentration moyenne de PM2,5 dans l’air des villes chinoises a diminué de 34,8% depuis 2015. Zhai Qing (ministre de l’écologie), affirme que les résultats chinois sont concrètement observables dans les villes.

Celui-ci ajoute, que plus de 300 types d’animaux et plantes sauvages ont été protégés ou réhabilités. La conservation de l’eau est également une grande source d’inquiétude pour les écologistes chinois, qui s’attèlent de façon performante à sa purification et protection.

L’écologie, un secteur géopolitique stratégique pour la Chine

En s’émancipant des énergies non-renouvelables et en investissant dans les industries du futur, la Chine s’offre un rôle dominant dans la transition écologique mondiale. Elle achète les matières premières de ces industries en acquérant des mines de cobalt en Afrique par exemple. De plus, elle se spécialise dans le développement de nouvelles industries comme l’automobile électrique, ou les bâtiments solaires. Ainsi, la Chine s'octroie un leadership de la production énergétique équitable. Elle se positionne ouvertement face à l’occident et aux Etats Unis en particulier, qui sont revenus sur l’Accord de Paris avant de le réintégrer en février 2021, dans une concurrence planétaire.

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