

En pleine tourmente suite à la révélation des écoutes téléphoniques à grande échelle qu'aurait pratiquées son tabloïd-phare au Royaume-Uni, le clan de Rupert Murdoch doit s'organiser pour sauver l'empire médiatique familial. Qui du père, du fils ou de la fille va pouvoir redresser le groupe, à moins qu'un outsider ne se retrouve à la tête du puissant News Corp.?
(Rupert et Wendy Murdoch, AFP)
News of the World sera-t-il le talon d'Achille qui fera vaciller le groupe de presse international News Corp.? Aux dires même de son puissant fondateur, Rupert Murdoch, ce tabloïd-phare de la presse britannique n'est qu'une goutte d'eau au sein d'un empire qui génère 33 milliards de dollars de chiffres d'affaires dans la télévision, l'édition, le cinéma, l'internet ou encore les journaux, et qui emploient quelque 53.000 personnes à travers le monde. Convoqué hier avec son fils James à une audition parlementaire pour expliquer leurs rôles dans le scandale des écoutes téléphoniques, le patriarche a affiché une certaine humilité en déclarant qu'il vivait là "la journée la plus humiliant de sa vie". Il doit toutefois à sa troisième épouse d'avoir évité in extremis l'humiliation publique de se faire entarter devant les caméras. Wendy Murdoch a en effet envoyé prestement valser l'homme qui se préparait à lancer sur Rupert Murdoch une assiette pleine de mousse à raser. Mais si sa femme veille sur lui, il n'est pas certain que l'un de ses six enfants pourra reprendre l'?uvre de ce magnat de la presse.
Rupert Murdoch, le patriarche
Après avoir hérité très jeune de deux petits journaux australiens, Keith Rupert Murdoch, a très tôt démontré son sens de la stratégie dans le domaine médiatique. En 1969, il arrive au Royaume-Uni et s'empare du News of the World puis du Sun pour en faire les tabloïds britanniques les plus vendus. Mais cet Australo-Américain n'est pas qu'un brillant homme de presse à l'intuition extraordinaire: selon la revue Forbes, en 2010 il était la 13e personnalité la plus puissante du monde -dont le soutien a notamment été recherché par d'imminentes personnalités politiques telles que Margaret Thatcher, Tony Blair ou encore George W.Bush- et aussi à la tête de la 117e fortune mondiale. Aujourd'hui âgé de 80 ans, on lui reproche de ne plus avoir le même flair qu'avant.

Considéré comme l'héritier naturel de l'empire, James Murdoch, 38 ans, pourrait faire directement les frais du scandale actuel. Le deuxième fils de Rupert, numéro 3 du groupe de part son titre de directeur général adjoint de News Corp, se retrouve aujourd'hui en première ligne en tant que responsable de la division News International qui regroupe les journaux britanniques du groupe, dont News of the World. Egalement PDG de BSkyB, il pourrait sauter de la direction de cet important bouquet de chaînes satellitaire, après la prochaine réunion du conseil d'administration prévue le 28 juillet.
La deuxième fille de Rupert, Elisabeth
Option de secours de son père en cas de départ précipité de James, Elisabeth Murdoch pourrait intégrer dès la rentrée, le conseil d'administration de News Corp. D'après le Sunday Times, c'est elle qui aurait poussé l'ex-directrice de News International Rebekah Brooks à la démission.
Agée de 42 ans, la deuxième fille de Rupert dirige actuellement le groupe de production de télévision Shine, la plus grande société de production de télévision indépendante au monde, avec dans son catalogue des cartons comme la série Merlin ou le jeu Masterchef. Mais elle est aussi avec son mari, Matthex Freud, arrière petit fils du célèbre psychanalyste, au c?ur d'un réseau social qui rassemble la fine fleur du monde de la poli¬tique, de la finance, des médias et du spectacle au Royaume-Uni. Le couple fréquenterait ainsi le Premier ministre David Cameron.

Toutefois, Rupert Murdoch ne pourra peut être pas passer la main à un de ses enfants s'il devenait nécessaire pour sauver le groupe de dissocier le nom de la famille de News Corp. Dans ce cas là, la direction pourrait revenir à l'actuel numéro deux du groupe, Chase Carey. Ce fidèle lieutenant qui bénéficie d'une excellente réputation sur les places boursières et qui a rejoint News Corp. en 1992, semble tout indiqué pour restaurer la confiance des investisseurs. Une mesure qui apparaît urgente puisque l'action News Corp. a perdu près d'un cinquième de sa valeur à Wall street depuis le début du mois de juillet, en dépit de l'annonce d'un plan massif de rachat d'actions.
Julie Ketkosol (www.lepetitjournal.com) mercredi 20 juillet 2011
(Crédit photos : AFP)
En savoir plus:
Le Figaro:La guerre de succession entre les héritiers de Murdoch
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