

L'Argentine sait officiellement depuis le mois dernier qu'elle disputera l'an prochain la compétition majeure des nations de l'hémisphère sud. Le Tri Nations est donc remplacé par le Rugby Championships, et les Pumas souhaitent se servir de leur participation à cette compétition pour développer davantage le rugby dans leur pays
Les Pumas espèrent pouvoir mettre les Blacks la tête à l'envers dès l'édition 2012 du Rugby Championships (photo AFP)
Après des mois de négociations, l'annonce officielle a été faite début novembre : l'Argentine va enfin pouvoir disputer une autre compétition majeure en dehors d'une Coupe du Monde tous les quatre ans. Crée en 1996 au lendemain de la fin de l'apartheid, le tournoi des Tri-Nations composé de la Nouvelle-Zélande, l'Australie et l'Afrique du Sud n'est plus, et laisse la place à le Rugby Championships, avec les Pumas en plus.
Une opposition de style
"Pendant des années, l'Argentine a cherché à participer à un tournoi comme celui-ci, rappelle Manuel Galindo, en charge du haut-niveau au sein de la fédération argentine. Disputer le Rugby Championships nous rend fiers et va nous obliger à travailler davantage"
Pour Jurie Roux, président de la fédération sud-africaine, cette nouveauté est un moment significatif dans l'histoire du rugby de l'Hémisphère Sud qui marque le lancement d'un changement radical. Avec la venue de l'Argentine dans leur compétition, les Blacks, les Springboks et les Wallabies pourront sans doute encore progresser grâce aux oppositions face à une équipe au jeu plus latino-européen, basé sur une grosse défense et des passes au larges favorisées par une grande mobilité
Les Pumas, espèce en voie de disparition en Europe
Cette intégration des Pumas dans le tournoi de l'hémisphère sud arrive au meilleur moment pour eux. Troisième de la Coupe du Monde 2007, l'Argentine semblait pouvoir continuer son ascension parmi les meilleures nations du monde. Mais elle n'a pas trouvé encore de successeurs au niveau d'Augustin Pichot et Juan-Martin Hernandez, et son récent Mondial a été décevant. "Notre objectif ultime est dorénavant de conserver des ressources pour développer le rugby dans nos clubs," révèle Luis Castillo, le président de la fédé argentine. Sur les 30 rugbymen convoqués en Nouvelle-Zélande cet automne, seulement deux jouaient en Argentine. Le reste, ce sont des exilés en Europe, principalement en France. Il n'est pas encore certain que tous ces joueurs-là obtiennent l'autorisation de leur club pour partir à la mi-août de chaque année durant presque deux mois. C'est donc tout naturellement que devrait se développer les clubs argentins, soit dans leur propre championnat aujourd'hui non-professionnel, soit avec l'intégration d'une franchise au sein du Super 15 qui accueille actuellement des franchises australiennes, sud-africaine et néo-zélandaises. Si ces projets pourraient mettre du temps à se concrétiser, l'Argentine est certaine de faire face à l'Afrique du Sud le 18 août prochain pour le premier match de son histoire dans le Rugby Championships.
Yann Fernandez (www.lepetitjournal.com) mardi 6 décembre 2011




































