Massimo Osanna, l’actuel directeur du site archéologique de Pompéi, a annoncé le 21 novembre dernier la découverte de deux nouveaux corps sur le site. Les deux hommes ont en effet été victimes de l’éruption du Vésuve s’étant déroulée en 79. Une trouvaille sans précédent qui semble remettre en question le mois de datation de la tragédie.
L’éruption du Vésuve a considérablement marqué l’histoire antique italienne, dépeinte par Pline le Jeune qui en est témoin, elle est de nos jours encore étudiée par les archéologues et historiens contemporains. Pris au dépourvus les habitants ont été piégés par cette catastrophe naturelle, la tombée de pierres brûlantes, les nuées et cendres chaudes ont asphyxiés et tués près de 2 500 personnes. La conservation exceptionnelle du site est due à la formation d’une épaisseur d’environ 7 mètres provoquée par les nuées et qui a recouvert la ville. Grâce aux fouilles menées dès le XIXème siècle, un grand nombre de dépouilles ont été retrouvées, des hommes et femmes qui témoignent de la soudaineté et violence de l’éruption.
Les deux squelettes ont été retrouvés à Civita Giuliana au nord-ouest de Pompéi, il s’agit de deux hommes, leurs positions confirment qu’ils étaient certainement en train de fuir la catastrophe. Cette reconstitution des corps fait suite à de précédentes recherches menées en 2017 dans la même villa et où les chercheurs avaient identifié une écurie. Les analyses ont permis d’émettre des hypothèses sur les caractéristiques et origines sociales des deux individus, il pourrait s’agir d’un esclave et de son maître. En effet le plus jeune devait être âgé entre 18 et 25 ans, ses vertèbres témoignent d’une activité physique constante et difficile, un élément qui a permis de l’identifier comme étant un esclave. Une analyse qui semble être confirmée par ses vêtements, ce dernier était alors vêtu d’une simple tunique courte. Quant à l’autre homme dont on estime qu’il avait entre 30 et 40 ans, les archéologues suggèrent qu’il était le maître puisqu’il portait en plus de sa tunique un manteau en laine.
Un détail qui est loin d’être anodin puisque l’habillement du présumé maître incite les historiens à remettre en question la date de l’éruption évoquée par Pline le Jeune dans ses lettres. Effectivement il paraît curieux que cet homme soit vêtu d’un manteau de laine à la fin du mois d’août. D’autres détails avaient déjà remis en cause la date du 29 septembre 79, notamment les graffitis sur un mur de la ville découvert il y a deux ans, où est inscrit « XVI K NOV » signifiant « le 16ème jour avant les calendes de novembre » et correspondant au 17 octobre de notre calendrier. Ce manteau pourrait donc confirmer les précédentes études menées suggérant que la catastrophe se serait déroulée pendant l’automne et invitant à la révision de la période de l’éruption volcanique au mois d’octobre.
Une trouvaille qui interroge donc la période de l’événement et qui est loin d’être la dernière puisque les fouilles s’étendent seulement sur un tiers du site. On ne peut qu’imaginer le nombre de merveilles ensevelis et encore à découvrir.