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“Traité du Quirinal”, une avancée pour l’Union européenne ?

Mario Draghi et Emmanuel Macron se serrant la main pour la signature du traité du QuirinalMario Draghi et Emmanuel Macron se serrant la main pour la signature du traité du Quirinal
Écrit par Karine Gauthey
Publié le 26 novembre 2021, mis à jour le 26 novembre 2021

C’est aujourd’hui, dans l’enceinte du Palais du Quirinal, que Mario Draghi et Emmanuel Macron ont signé le “traité du Quirinal”, un accord bilatéral qui a pour objectif de souder les liens entre les deux pays.

Le traité du Quirinal, qui doit renforcer la coopération entre la France et l’Italie, n’est pas sans rappeler le traité de l’Élysée, signé par Adenauer et De Gaulle en 1963 et réactualisé par Emmanuel Macron et Angela Merkel en 2019. 

 

Un traité en gestation depuis 2017

Ce traité aurait pu être signé depuis plusieurs années déjà, mais le soutien affirmé de Luigi Di Maio aux gilets jaunes et les mots de Matteo Salvini contre Christophe Castaner au sujet de l’accueil des migrants en France avaient eu raison de cette signature. Il y avait depuis de fortes tensions diplomatiques entre les deux pays frontaliers. En 2020, à l’occasion de leur rencontre à Naples, Giuseppe Conte et Emmanuel Macron ont réaffirmé  leur volonté de signer ce projet de traité.

Il aura fallu attendre l’arrivée au pouvoir de Mario Draghi pour voir les choses s'accélérer. En effet, les deux chefs de gouvernement semblent être sur la même longueur d’onde et entretiennent une relation d’une qualité exceptionnelle selon l’Élysée. En février 2021, Mario Draghi déclare devant le Sénat souhaiter renforcer et structurer les relations entre la France et l’Italie, faisant ainsi référence au traité du Quirinal.

 

Un traité pour apaiser des tensions

Le contenu de ce traité d’une trentaine de pages n’a pour l’heure pas encore été dévoilé. Cependant, l’on sait qu’il se donne comme ligne directrice d’institutionnaliser les relations entre Rome et Paris sur la défense militaire, les politiques migratoires, l’instruction et la formation, la culture, la transition écologique et les secteurs économiques. Il pourrait notamment s’agir de créer un conseil permanent de hauts fonctionnaires des ministères de l’Économie, rapporte le Huffington Post, qui aurait pour objectif principal de désamorcer diverses situations de crise concernant des entreprises à participation étatique. 

En pratique, Rome et Paris se consulteront de manière périodique, avant chaque Conseil européen, pour mettre en place un agenda commun, et tiendront chaque année un sommet gouvernemental bilatéral. 

 

Rome détrônera-t-elle Berlin dans le cœur de Paris ? 

Une question demeure cependant : Rome se posera-t-elle au centre de la relation de longue date entre Paris et Berlin ? Il semblerait que non, puisque la volonté de Mario Draghi n’est pas de remettre en cause la primauté du lien franco-allemand, mais de mettre en place une relation privilégiée avec la France ainsi qu’avec l’Allemagne. Peut-être verra-t-on à l’avenir un trio franco-italo-allemand, ce qui, selon le Corriere della Sera, créera un noyau dur européen soudé.

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