Le Colisée raconte la Colonne de Trajan, l’histoire d’un symbole

Une exposition présentée dans le deuxième étage du Colisée relate l'histoire de la colonne de Trajan, érigée le 12 mai 113 après J.-C. Cette exposition, organisée par le Parc archéologique du Colisée en collaboration avec le Musée Galilée, est accessible au public jusqu’au 30 avril 2024.

La colonne Trajane est inaugurée le 12 mai 113 après J.-C., il y a 1910 ans. Depuis sa conception et sa construction, la colonne a représenté un défi à l'ingéniosité humaine : l'extraction du marbre de la carrière de Carrare, son transport par voie terrestre, maritime et fluviale, ainsi que sa fabrication et son installation sur le chantier du Forum de Trajan ont été les étapes d'un processus technique et technologique complexe.

L'exposition présente les principaux outils antiques utilisés pour extraire les blocs de marbre, les transporter par bateau et les mettre en place, ainsi que des modèles reconstitués des machines de construction de l'époque, telles que les grues, les tours et les roues. Ces reproductions ont été réalisées par Claudio Capotondi, un nouveau "Maître des ateliers de Trajan", permettant ainsi aux visiteurs de comprendre le processus de construction de la colonne et le travail physique de centaines d'hommes nécessaires à sa réalisation.

Une exposition riche en perspectives

L'exposition se propose de raconter et d'expliquer la fonction symbolique universelle de la Colonne à travers deux registres narratifs : le plus proprement historique et artistique, avec la reconstruction de la frise, et celui plus spécifiquement technique, avec les étapes du travail du marbre, jusqu'à l'idolâtrie et l'utilisation politique des souverains d'Europe qui ont exigé sa reproduction à travers la technique de la calcination.

Effectivement, la signification symbolique de cette œuvre se traduit rapidement par sa reproductibilité. Comme le narre la dernière séquence de l'exposition, aujourd'hui, elle est devenue un patrimoine riche en dessins, gravures et reproductions, mais surtout en moulages. Depuis le milieu du XVIe siècle jusqu'au XXe siècle, ces moulages ont largement circulé en Europe, ornant les résidences royales et les grandes institutions culturelles en France, en Roumanie et en Italie. Cette diffusion témoigne de l'ampleur de l'influence de la colonne, d'abord en tant que symbole politique, puis en tant qu'outil pédagogique de grande valeur, et enfin en tant que sujet de répliques et de copies.

L'objectif est également de raconter la pérennité de la colonne et, pour la réalisation de ce récit illustré, enveloppé dans la couleur bleue pour faire écho au Danube mais aussi à l'interaction entre l'homme et la technologie, vingt institutions et organisations publiques et privées ont contribué, en prêtant plus de soixante objets parmi lesquels des artefacts, des modèles, des machines, des moulages et des dessins.

L'exposition est complétée par un ensemble de panneaux informatifs et de textes détaillés, illustrés par des images exclusives, et agrémentés d'une bibliographie exhaustive répertoriant les travaux scientifiques majeurs sur la Colonne des récentes années. Ces documents incluent des catalogues d'exposition, diverses études et des recueils d'essais scientifiques. En parallèle, des conférences thématiques, des podcasts spécifiques et une journée d'étude au printemps seront organisés afin de mettre en lumière les dernières avancées de la recherche, les enjeux de conservation et la question des moulages.

Marie SORS