La Renaissance désigne ici le mouvement artistique né en Italie et ayant marqué les XVème et XVIème siècles.
Les caractéristiques de la Renaissance italienne
En tant que mouvement artistique, plusieurs caractéristiques lui sont propres. Tout d’abord, les inspirations mythologiques sont très présentes. Cela est en partie dû à l’importance des fouilles archéologiques en Italie au XVème siècle, qui ont permis de faire de l’art antique grec et romain une importante source d’inspiration pour les artistes. Les œuvres de la Renaissance peuvent donc être reconnues par une représentation de l’architecture antique, de scènes de la mythologie grecque et romaine, ainsi que par l’usage de la symétrie.
De plus, il s’agit d’un courant artistique qui se concentre beaucoup sur l’être humain et qui est caractérisé par sa représentation réaliste. Celle-ci est encouragée par l’étude de l’anatomie à la même époque.
La grande particularité de la Renaissance est l’invention et l’usage de la perspective, une technique de donner de la profondeur à un tableau, et de guider l’œil des lecteurs.
Enfin, les œuvres sont pour la plupart signées. Le statut d’artiste évolue beaucoup à cette époque, pour devenir un métier à part entière. Il est, de plus, encouragé par le rôle nouveau des mécènes et modifié par la naissance des œuvres sur commandes.
Parmi les plus célèbres peintres de la Renaissance italienne, on retrouve Michel-Ange, Léonard de Vinci, Raphaël ou Donatello, tous les quatre des hommes, pourtant, les femmes créaient également des œuvres. Voici quelques noms qui ont contribué au courant artistique en Italie par leur production d’œuvres uniques.
Properzia de’Rossi (1490-1530)
Propezia de’Rossi est considérée comme la première sculptrice du courant. Sa vie est présentée dans l’ouvrage Les vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes (1550) de Giorgio Vasari, elle est la seule femme du premier tome. Propezia de’Rossi n’est pas née dans une famille d’artistes, elle s’est spécialisée seule dans la sculpture. Elle est connue pour ses œuvres sculptées dans des noyaux de pêches, d’une finesse remarquable étant donnée la petite taille des noyaux. Une de ses rares œuvres est la commande pour la façade de la basilique de San Petronio à Bologne. Il s’agit d’un bas-relief intitulé Joseph et la femme de Putiphar, réalisé vers 1526.
Plautilla Nelli (1524-1588)
Plautilla Nelli est une artiste florentine de la Renaissance. Elle était aussi religieuse, nonne et prieure à Santa Caterina da Siena. Seules quatre de ses œuvres ne sont aujourd’hui connues. Elle peignait au sein du couvent, qu’elle a fait devenir un lieu de sœurs artistes. Ses œuvres étaient religieuses et ont intéressé de nombreux mécènes. Plautilla Nelli les a vendues à des religieux mais aussi aristocrates et bourgeois aisés. Le titre de l’œuvre qui suit est Lamentation (avec des saints), peinte vers 1550. Il s’agit d’une huile sur bois, présente dans l’autel de l’église dans laquelle elle vivait. L’arrière-plan est composé d’une représentation architecturale et d’une certaine symétrie, propres à la Renaissance.
Marietta Robusti (1554-1590)
Marietta Robusti est une peintre vénitienne, de la fin de la Renaissance. Elle était la fille du peintre Jacoppo Robusti connu sous le nom du Tintoret. Elle était ainsi surnommée « la Tintoretta ». Elle a accompagné son père et l’a assisté dans ses commandes et événements, en se faisant passer pour un garçon pour qu’elle puisse y avoir accès. Bien que lui ayant fait découvrir son quotidien d’artiste et ce métier, son père l’a aussi limitée professionnellement. En effet, il lui a interdit d’être la peintre officielle de la cour de l’empereur Maximilien II puis de Philippe II d’Espagne. De nombreuses peintures ayant été accordées au Tintoret sont aujourd’hui considérées comme ayant été peintes par Marietta Robusti. Elle est morte à une trentaine d’années, en couches. Elle était spécialisée dans les portraits. Celui-ci est un autoportrait peint vers 1580, qui dévoile une autre de ses spécialités : la musique. L’arrière-plan sombre et monochrome est une caractéristique des portraits de la Renaissance.