Salvo vous propose de découvrir l'amour du célèbre compositeur pour Rome.
Le célèbre compositeur à Villa Médicis
Georges Bizet est célèbre pour son chef-d’œuvre Carmen, un des opéra les plus populaires au monde. Cependant, peu de gens savent qu’il était très attaché à Rome, ville à laquelle il dédie même une composition de musique, « la Symphonie Rome ». Tout commence en 1857 lorsqu’il remporte le prestigieux « Prix de Rome » qui permettait aux jeunes artistes français de se former en Italie. Ainsi, le 27 janvier 1858, à l’âge de 19 ans, il s’installe à Rome dans la magnifique Villa Médicis qui héberge l'Académie de France à Rome et accueille les gagnants de « Prix de Roma ».
La vie romaine de Georges Bizet et le « Caffè Greco »
Le jeune compositeur déménage joyeusement à Rome. Il commence à fréquenter les salons de la bonne société capitoline et surtout le « Caffè Greco », dans la rue Condotti, lieu préféré des artistes et intellectuels à Rome à cette époque. Dans la salle « Omnibus » du café, il y a des objets, des médaillons, des plaques et des miniatures qui représentent des artistes, des poètes et des musiciens qui ont visité cet endroit magique.
C’est sans doute la période la plus paisible et joyeuse de la courte vie du compositeur. Il aime Rome : le climat, la campagne environnante, les collections d’art, les libraires d’occasion, les jardins et les vignobles qui assiégent les ruines antiques. Avant de rentrer à Paris, il visite d’autres villes italiennes et, en septembre 1860, il rentre dans la capitale française.
La symphonie dédiée à la ville éternelle
À son retour à Paris, il a beaucoup des problèmes et des incompréhensions, pensant souvent à sa vie romaine, rêvant de revenir un jour à Rome, où vraisemblablement il a passé ses plus belles années. Plongé dans ses souvenirs, il compose la symphonie « Rome » qu'il appelle "ma symphonie” : une composition douce, raffinée, intense, où moments nostalgiques alternent avec moments joyeux.
Cette symphonie est remaniée durant 11 ans, l’auteur étant toujours mécontent et insatisfait de son travail, mais l’on peut également y voir la volonté de l’auteur de ne pas achever un chapitre heureux de sa vie, ne se détachant pas de cette musique et de ses souvenirs.
La Symphonie Rome, en ut majeur, est composée de quatre mouvements. Le premier mouvement intitulé « Une chasse dans la forêt d’Ostie » (Andante tranquillo et Allegro agitato), est plein d’inventions musicales. Le deuxième, « Scherzo » (Allegro vivace), est incessamment festif. Le troisième, « Procession » (Andante molto), est tendre et doux. Le dernier, « Carnaval à Rome » (Allegro molto vivace), est étonnamment déchaîné.
Rarement jouée en concert, cette « fantaisie symphonique » est riche en émotions et d’une simple beauté. Il est dommage que cette très belle composition ne soit pas très connue, espérons qu’un jour nous puissions redécouvrir toute sa splendeur. D’ailleurs, même Carmen, au début, n’eut pas de succès et Bizet ne se doutait pas de l’immense succès mondial qu’elle allait connaître. Dans la symphonie « Rome », il y a des thèmes et des sonorités qui seront repris et développés dans Carmen.
Ainsi, cette symphonie et tous les stimuli culturels reçus dans la ville éternelle et dans la villa des artistes ont contribué à former ce grand musicien. Les notes de la symphonie « Rome », comme celles de Carmen, nous rappellent que l’histoire de la musique française a été réécrite de la main un compositeur élégant et génial : Georges Bizet.