Édition Rio de Janeiro

ELINTON ANDRADE – "Si Dieu le veut, je finirai ma carrière à l’OM"

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 17 décembre 2013

Fraîchement revenu à Rio après une demi-saison à Chypre, l'ancien gardien brésilien de l'Olympique de Marseille, champion de France 2010, a accueilli Lepetitjournal.com sur la plage de Barra où il s'entraîne. Entretien exclusif.

Lepetitjournal.com : Où en est votre carrière ?
Elinton Andrade : L'année dernière, lorsque j'ai quitté Marseille après la fin de mon contrat, je suis revenu ici à Rio. Cette ville, c'est chez moi, j'ai grandi ici, même si je n'y suis pas né. Au début, je cherchais un club important pour jouer en première division du Brésil, je ne voulais pas m'engager avec n'importe quel club. J'ai donc fini par signer à Nautico (Recife). Mais l'entraîneur qui m'avait recruté a été remercié et mon contrat a été résilié. C'est une très mauvaise expérience, je n'ai même pas joué un match. Ma dernière expérience professionnelle était donc à Chypre, dans le club d'Ermis Aradippou. Je me suis amusé là-bas. Au niveau du cadre de vie, c'était génial, les lieux sont merveilleux. Si j'avais pu, je serais resté y faire ma vie. Mais au niveau football, c'est à moitié amateur. Quand on gagnait un match, c'était déjà la fête pour toute l'équipe, comme si on était champion. C'était compliqué à comprendre, c'était un club promu qui venait de monter pour jouer le maintien et qui s'accrochait finalement à la deuxième place.

Pourquoi êtes-vous rentré à Rio alors ?
Je suis rentré car je voulais jouer le championnat carioca. J'ai signé à Duque de Caxias et je vais rester ici, je peux encore jouer jusqu'à 40 ans (Elinton Andrade a 34 ans, ndr). Mais la principale raison qui m'a fait rentrer à Rio, c'est mon fils, que je voulais retrouver, il me manquait. Le plus grand trésor que j'ai, c'est lui.

Qu'avez-vous pensé du championnat brésilien qui vient de se terminer ?
Ce championnat perd de son côté mythique et émotionnel. Je préfère la Coupe du Brésil ou la Copa Libertadores, avec des

matches aller-retour qui apportent l'émotion nécessaire au football. Sinon, je pense que Cruzeiro a mérité son titre. Avec tant d'avance, il n'y a pas de débat. Je pense cependant que c'est mauvais pour le football carioca que Fluminense et Vasco soient relégués, Rio a besoin d'avoir ses quatre clubs forts et en haut de l'affiche, mais ce sont des choses qui arrivent. Après il faut savoir remonter rapidement et se reconstruire.

Quel est votre club de c?ur au Brésil ?
Je n'en ai pas vraiment. Quand j'étais petit, j'étais plus Flamengo, mais après, en tant que professionnel, je soutiens et donne tout pour l'équipe dont je défends les couleurs. Pour moi, ça n'aurait pas de sens de jouer dans un club et de ressentir de l'émotion pour un adversaire.

Quel regard portez-vous sur la Ligue 1 et l'Olympique de Marseille aujourd'hui ?
Je pense que l'arrivée d'investisseurs à Paris et à Monaco est une réelle plus-value, ces clubs vont tirer la Ligue 1 vers le haut. Et Marseille, je pense qu'ils vont lutter pour la troisième place et j'espère qu'ils vont y arriver. Depuis mon passage, beaucoup de choses ont changé, je ne parle pas seulement en qualité footballistique pure. A mon époque, il y avait des joueurs qui apportaient cet esprit de gagneur et avaient l'habitude de remporter des titres. Des joueurs comme Gabriel Heinze, Lucho Gonzalez, ou Fernando Morientes, avaient cet état d'esprit qui nous a permis de gagner tous ces titres. Aujourd'hui, il y a encore des très bons joueurs, notamment Steve Mandanda et André Ayew, qui ont largement le niveau pour jouer dans des clubs plus huppés.

Votre relation avec les supporteurs de l'OM était particulière?
Lorsque je suis parti, les supporteurs ont fait une pétition pour que je reste. Si Dieu le veut, je finirai ma carrière à l'OM, personne ne sait de quoi l'avenir sera fait. J'ai dû partir car ils avaient fait signer un autre gardien, Gennaro Bracigliano. Il arrive en fin de contrat en juin prochain, donc on ne sait jamais. Aujourd'hui, tout ce que j'ai, tous mes titres, c'est l'OM qui me les a donnés. J'ai également reçu beaucoup d'affection de la part du peuple marseillais.

Certains établissent un parallèle entre Marseille et Rio, qu'est-ce que vous en pensez ?
Non, je pense que Marseille et Rio sont deux villes très différentes. Je suis amoureux de Marseille, mais à choisir entre les deux, je préfère Rio. J'ai grandi ici, je n'y peux rien ! Je pense que les gens en France exagèrent beaucoup la violence et la délinquance à Marseille qui, comparées à Rio, n'ont rien à voir. En tout cas, pour moi, Marseille c'est mieux que Paris qui est très chic, mais les gens y sont arrogants. A Marseille, je n'ai rien vu de tout cela.

Et quelle est votre impression de la Coupe du Monde qui arrive ?
Malgré toutes les critiques qui peuvent exister, je pense que la Coupe du Monde ici au Brésil est quelque chose de sensationnel. Je ne me préoccupe pas trop de la politique, je ne veux pas en parler, je ne parle que de football. Pour le sport brésilien, ce genre d'événement est une chance. Je pense que la Seleção a de grandes chances de remporter le trophée, mais cela sera difficile car il y a aussi de grandes sélections qui sont présentes. Vous avez vu l'effervescence et la fête qu'il y a eu pour la Coupe des Confédérations, imaginez comment cela sera pour la Coupe du Monde !

Propos recueillis par Damien LARDERET (www.lepetitjournal.com - Brésil) mercredi 18 décembre 2013

*Photos de Florent ATGÉ (sauf 3e, droits réservés)

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Publié le 17 décembre 2013, mis à jour le 17 décembre 2013

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