

Porter un prénom à consonance étrangère en France semble parfois relever du parcours du combattant. C'est ce que révèle un témoignage de Mustapha Kessous dans le quotidien Le Monde relatant des vexations quotidiennes qui prêtent parfois à sourire tellement les situations semblent relever du domaine de l'absurde. Mais peut-être moins médiatiques, les témoignages se multiplient. Et vous, qu'en pensez-vous ?
L'article-témoignage du journaliste du Monde
Porter un prénom arabe en France: un "apartheid moral"". C'est ainsi que Mustapha Kessous, journaliste au Monde, décrit "les petites humiliations éprouvées" quand il est "en reportage, ou dans la vie ordinaire". Le Monde lui a demandé d'écrire tout haut ce qu'il racontait tout bas à ses collègues.
(Une manifestation organisée par SOS Racisme en mars 2005, AFP)
Il y décrit la triste réalité que les "personnes au prénom arabe"sont contraintes de vivre. Pris pour un chauffeur, un prévenu quand vous rentrez dans un tribunal, un voleur quand vous êtes dans un magasin, votre faute selon Mustapha Kessous "être un Arabe, avoir la peau trop basanée, être un musulman", vous appeler Mustapha, Mohammed ou encore Kader. A Cv égal, personne ne vous rappelle alors que votre ami "blanc"est convoqué pour un rendez-vous, quand vous désirez louer un appartement, vous arrivez malheureusement trop tard, la boîte de nuit dans laquelle vous souhaitez aller est toujours pleine et si vous marchez dans la rue le soir, on vous demande vos papiers. C'est ce que raconte Mustapha Kessous dans son récit, un journaliste d'ailleurs dont personne ne croit qu'il est journaliste, "Certains n'hésitent pas à appeler le siège pour signaler qu'"un Mustapha se fait passer pour un journaliste du Monde !"", un journaliste qui tait son prénom au téléphone pour ne pas que la conversation soit immédiatement écourtée ou l'interlocuteur refroidi.
Des témoignages qui se multiplient
Les témoignages ne manquent pas sur ces petites agressions au quotidien, à l'image du Blog de la Nouvelle Racaille Française de Mabrouck Rachedi, publié par le journal "Metro", et que la maîtresse appelait Rachid "parce que c'est plus facile que mon drôle de nom ", rebaptisé "Marc quand un Rachid squatte les bancs de ma classe" l'année d'après. C'est le même homme qui, plus tard, se fait arrêter par la police alors qu'il est en train de courir pour son footing quotidien. Que cherche-t-il à fuir sur "un parcours?de jogging"? Les anecdotes sont dévoilées, les gens n'hésitant plus à les raconter.
Et vous, qu'en pensez-vous?
Si vous aussi, vous avez été victime de cet "apartheid moral" comme le décrit Mustapha Kessous, laissez-nous vos commentaires. Ressentez-vous une discrimination? Votre "prénom arabe", ou plus largement à consonance étrangère vous pose-t-il des problèmes au quotidien? Avez-vous souhaité un jour changer de prénom pour avoir la vie plus facile ?
Magali MASSA (www.lepetitjournal.com) mardi 29 septembre 2009
En savoir plus:
Article du Monde- Moi, Mustapha Kessous, journaliste au "Monde"et victime du racisme
Article de Metro- Nous sommes tous des Mustapha Kessous


































