

Le conservateur portugais José Manuel Barroso est candidat à sa succession à la présidence de la Commission européenne. Incarnant pour beaucoup le néo-libéralisme, épouvantail de la gauche et des Verts lors de la campagne des européennes en France, il reste le grand favori pour diriger l'exécutif européen
(Rédaction internationale)
José Manuel Barroso est un homme politique portugais
José Manuel Durão Barroso (AFP), né en 1956, a grandi au Portugal sous la dictature de Salazar. Polyglotte -il manie aussi bien le français que l'anglais ou l'espagnol- il a une formation de juriste, acquise dans son pays mais aussi en Suisse et aux Etats-Unis. D'abord attiré par l'extrême-gauche (il est président des étudiants maoïstes lors de la révolution des ?illets en 1974), il soutient le parti socialiste de Mario Suarez avant de devenir président du Parti social démocrate (PSD) portugais en 1999. A 43 ans, ce père de 3 enfants devient Premier ministre du Portugal en 2002 et tente de sortir, par une cure de rigueur sans précédent, le pays de la crise profonde où il est enfoncé.
Il est président de la Commission européenne depuis 2004
Second choix en 2004 après le Belge Guy Verhofstadt, son nom a été soufflé par Tony Blair pour succéder à Romano Prodi à la tête de la Commission européenne. Attaché au libéralisme économique, il incarne le conservatisme soutenu par la droite européenne. Favorable à la guerre en Irak, il a défendu la directive Bolkestein pendant la campagne sur la constitution européenne, au point qu'en France l'entourage de Jacques Chirac lui attribue la responsabilité du non au référendum. Sa réussite principale est d'avoir fait adopter fin 2008 le "paquet énergie-climat", qui place l'Europe à la pointe de la lutte contre le réchauffement climatique. En revanche, sa discrétion lors de la crise financière lui a été reprochée. Il n'a pas tenté de mettre en place une politique économique commune, ni de coordonner les différents plans de relance. Il reste hostile à une réglementation des marchés financiers. Son mandat se termine en octobre 2009.
Il est candidat à sa propre succession
Conforté par la poussée de la droite aux élections européennes, José Manuel Barroso aimerait voir sa nomination entérinée par le prochain Conseil européen de Bruxelles dès les 18 et 19 juin. Elle pourrait être confirmée dans la foulée par un vote du Parlement de Strasbourg lors de sa session inaugurale, les 14 et 15 juillet prochains, où il n'a besoin que d'une simple majorité des votants. Si les Etats décident d'attendre la fin de son mandat, le traité de Lisbonne pourrait être adopté par référendum en Irlande en octobre, et la majorité absolue sera alors nécessaire pour être élu.
Daniel Cohn-Bendit, leader de la liste Europe Ecologie, souhaite négocier avec les socialistes européens pour monter une coalition anti-Barroso. Mais des leaders de gauche comme Zapatero, Brown ou le Portugais Socrates, soutiennent l'actuel président de la Commission.
Marie-Pierre Parlange (www.lepetitjournal.com) mercredi 10 juin 2009
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Le Télégramme : Barroso, un favori mal aimé


































