

Icône du rap français et habitué des tribunaux, Joey Starr fait encore parler de lui, et pas en bien. Sa condamnation à six mois de prison ferme remet en cause la programmation des festivals de l'été, où NTM était attendu avec impatience
(Rédaction internationale)
La danse a changé sa vie
Joey Starr (AFP), de son vrai nom Didier Morville, est né 27 octobre 1967 à Saint-Denis. Séparé de sa mère à l'âge de 5 ans, il a grandi seul avec son père, violent, qui l'expulsera à sa majorité. Après son service militaire en Allemagne à Baden-Baden qu'il décrit comme "dix-neuf mois d'enfer", c'est dans la rue et dans les couloirs du métro qu'il vit et qu'il est confronté la violence et la drogue.
Puis, "la danse est arrivée et ma vie a changé", dit-il. D'abord le Hip-Hop, puis le graffiti, avant de former en 1988 le groupe NTM avec son ami d'enfance Bruno Lopes, alias Kool Shen. Ensemble, durant plus de 10 ans, ils ont profondément marqué le rap français et écumé les salles de concert, des MJC au Palais des sports de Bercy. Le groupe se sépare à la fin des années 1990, avant de se reformer en 2008 pour une série de concerts. Entre temps, Joey Starr a crée son propre label, B.O.S.S., qui produit de jeunes rappeurs, et a tourné dans plusieurs films.
Il s'engage politiquement
A travers sa musique, Joey Starr a toujours véhiculé un message politique, s'opposant au Front National, et plus récemment à Nicolas Sarkozy. Depuis 2005, il s'est engagé plus activement, et a co-fondé avec son ancienne compagne le collectif Devoirs de Mémoires, qui ?uvre pour une "reconnaissance mutuelle de notre Histoire commune"et lutte contre le racisme et les discriminations. La même année, il participe à une campagne pour inciter les jeunes des cités à s'inscrire sur les listes électorales. Engagé à l'extrême gauche, il est notamment ami avec Olivier Besancenot.
Il retourne en prison
Le 12 juin, il a été condamné pour "violences volontaires avec menace d'une arme et destruction de biens privés". Fin mai, après avoir été insulté dans la rue, il s'en est pris, armé d'un hachoir de cuisine, à la voiture des coupables, brisant une vitre et traumatisant les passagers. Sous l'emprise de stupéfiants, il avait ensuite été hospitalisé. Il a écopé de deux ans de prison dont 6 mois ferme.
Joey Starr n'en est pas à son coup d'essai. Son avocat estime d'ailleurs qu'il a "un terrain psychiatrique favorable au passage à l'acte et au n'importe quoi". Il a à son actif une quinzaine de condamnations, notamment pour des faits de violence contre son ex-compagne, une hôtesse de l'air et même un singe domestique, pour détention d'un chien dangereux, outrages, ou encore détention d'arme sans permis.
La condamnation du rappeur est une mauvaise nouvelle pour le groupe, qui venait de se reformer, mais aussi pour nombre de festivals dont NTM était la tête d'affiche : Solidays, les Eurockéennes de Belfort, les Vieilles Charrues, ou encore le Paléo festival de Nyon voient leur programme compromis. Sébastien Farran, manager du groupe et organisateur du Big festival à Biarritz, dont ce sera la première édition, craint "les dommages collatéraux de cet emprisonnement"et en vient même à se "demander si on doit continuer le festival".
Audrey Vassalli (www.lepetitjournal.com) jeudi 25 juin 2009
Pour en savoir plus :
Le Matin (Suisse) : NTM, toujours enragé!
Le JDD : Six mois ferme pour Joey Starr
Libération : Les concerts estivaux de NTM très incertains


































