

(Rédaction Internationale)
Frédéric Beigbeder est un bobo fêtard
Né en 1965, Frédéric Beigbeder (AFP) a passé son enfance à Neuilly-sur-seine, banlieue chic de Paris. Il est très tôt plongé dans le monde littéraire grâce à sa mère, Christine de Chasteigner, traductrice entre autres des romans de Barbara Cartland. Jeune adulte, Frédéric Beigbeder concilie ses études à l'Institut d'études politiques de Paris puis au Celsa en marketing-publicité avec une vie nocturne active et déjà mondaine. Dans son premier roman Mémoires d'un jeune homme dérangé (1990), il aime d'ailleurs à se qualifier de "futile" et "noceur". L'action de sa seconde ?uvre de fiction Vacances dans le coma se déroule d'ailleurs dans une boîte de nuit.
La publicité l'a fait connaître comme écrivain
Malgré la publication de plusieurs romans, Frédéric Beigbeder ne vit pas encore de sa plume. Il devient concepteur-rédacteur dans l'agence de publicité CLM/BBDO mais travaille en parallèle en tant que critique littéraire ou chroniqueur des soirées de la capitale pour les magazines Vogue, Cosmo, Elle ou Paris-Match et pour des émissions sur la chaîne câblée Paris Première. Il fonde également en 1994 le prix Flore qui récompense de jeunes auteurs prometteurs. Ce n'est qu'après la publication de sa satire acerbe du monde de la publicité, 99 francs (aujourd'hui intitulée 6,20 euros) et son licenciement pour faute grave de l'agence Young &Rubicam, que le nom de Frédéric Beigbeder est connu du grand public. Il obtiendra ensuite ses propres émissions de télé avec plus ou moins de succès (son Hypershow sur Canal + ne durera que trois mois). Frédéric Beigbeder multiplie ensuite les expériences professionnelles : directeur média lors de la candidature à la présidentielle de 2002 du communiste Robert Hue, éditeur pour Flammarion, chroniqueur télé (Le Grand Journal sur Canal+ ou le Cercle sur Canal+ Cinéma ?), critique littéraire sans pitié et bien sûr écrivain. Il reçoit en 2003 le prix Interallié pour son roman Windows on the world, qui se déroule au World Trade Center de New York lors des attentats du 11 septembre. Son roman 99 francs sera également adapté au cinéma en 2007 par Jan Kounen.
Frédéric Beigbeder est le nouveau prix Renaudot
Le mauvais garçon a obtenu lundi la consécration pour son dernier roman Un roman français. Son récit autobiographique paru le 18 août chez Grasset rencontrait déjà un franc succès en librairie. Pour récompense suprême, il s'est vu décerné le prix Renaudot.
Le roman se passe physiquement en garde à vue alors que l'auteur, connu pour ses frasques nocturnes, avait été interpellé en 2008 pour possession et consommation de cocaïne;mais virtuellement c'est son enfance que Beigbeder se remémore. Le livre a été marqué par la "censure": sa rencontre avec le procureur de la République, Jean-Claude Marin, faisait l'objet dans son premier jet d'une description assassine, mais pour éviter toute poursuite judiciaire, l'écrivain a été invité par Grasset à réécrire certains passages qui se résument désormais à un très ironique "Je n'ai pas le droit de dire tout le bien que je pense de Jean-Claude Marin...". C'est la première fois que Beigbeder s'écarte du bling-bling et des paillettes. Emouvant ce "roman français"pourrait bien être le début d'un nouveau Beigbeder.
En savoir plus:
Notre article : ROMAN - Le petit Frédéric : du grand Beigbeder
Article du Monde- Le prix Renaudot attribué à Frédéric Beigbeder


































