Comment des amulettes et cartes postales deviennent-elles sortilèges ? Céline Manz a transformé Saye İstanbul en un espace poétique et mémoriel du 8 au 15 août.


Une première exposition en Turquie
Saye Kolektif et Secant Space sont heureux d'avoir présenté Spells, la première exposition personnelle en Turquie de l'artiste suisse Céline Manz (*1981, Zurich). Son travail interroge les structures de pouvoir et les systèmes culturels à travers une approche mêlant recherche théorique, archives et productions en atelier. Ses œuvres, qui allient rigueur conceptuelle et expérimentations, relient l'expérience intime à des récits sociaux et collectifs.

Un projet au long cours
« Spells » est la première étape d'un projet intitulé « Transients », qui propose une réflexion sur l'histoire familiale de l'artiste et sur les défis socio-psychologiques vécus par les travailleurs turcs sans papiers en Suisse dans les années 1970. L’artiste a choisi de refaire le voyage en train Zurich–Ankara–Zurich, comme l'avait fait son père biologique avant elle. Une manière de se rapprocher d’un pan de cette réalité qui lui était restée étrangère, ayant été adoptée par une famille suisse.

Objets, mémoire et invisibles
Au plafond de Saye Kampüs, à deux pas de Taksim, ont été suspendues de fragiles amulettes nazar nouées en macramé sur de la laine de mohair, un produit originaire d'Ankara. Symboles à la fois de précarité et de résilience de vies invisibilisées, elles étaient entrelacées de perles de verre et dialoguaient avec des cartes postales anciennes contenant des invocations protectrices dédiées au père biologique de l’artiste.

Performances et ateliers
Le vernissage a donné lieu à une collaboration avec des artistes stambouliotes qui ont créé une performance en réponse à l'installation de Céline Manz. Nisan Berkol (danse), Damla Durman (chorégraphie), Ceyda Oskay (costumes) et Volkan Ergen (musique) ont donné à ce travail sculptural une dimension intensément vivante.
L’exposition, ouverte du 8 au 15 août, s’est accompagnée chaque jour d’ateliers où l’artiste proposait aux visiteurs de réaliser leurs propres amulettes protectrices, sur fond d’une playlist de chanteuses anatoliennes sélectionnées par Kornelia Binicewicz (Ladies on Records).

Un projet soutenu
Avec le soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture, et du Consulat général de Suisse à Istanbul.
Saye Kampüs Bülbül, Küçük Duvarcı Sk. No:16, 34435 Beyoğlu/İstanbul
Secant Space Cihangir, Istanbul – www.secantspace.com
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