

Jimmy Adjovi-Bocco, Bernard Lama, et Djelloul Habchi, leur carrière aujourd'hui terminée, ont un objectif : rendre au football ce qu'il leur a donné. Cet objectif, c'est DIAMBARS. Créé en 1997, le projet contribue à la fois à la formation sportive des enfants, à leur éducation, mais également au développement du continent africain ? et prochainement de l'Afrique du Sud
DIAMBARS était présent au Soccerex à Johannesbourg en décembre, (de gauche à droite) Jimmy Adjovi-Bocco, Djelloul Habchi et Bernard Lama (crédit photo : David Courbet)
Le rêve devient possible
Au début des années 1990, Bernard Lama (d'origine guyannaise) et Jimmy Adjovi Bocco (d'origine béninoise), alors joueurs de football à Lens, ébauchent un projet : créer une école de football qui serait à la fois un moyen d'offrir une formation footballistique gratuite aux enfants d'Afrique, tout en leur permettant d'avoir accès à un niveau d'éducation suffisant. Une sorte de sport étude ? Pas seulement : « En Afrique, plus de 70% des enfants ne sont pas scolarisés ou ne vont pas à l'école régulièrement, explique Jimmy Adjovi Bocco. Notre idée était de créer des instituts qui forment avant tout des footballeurs de haut niveau, mais qui réservent 70% du temps de formation à la scolarisation et surtout qui accompagnent tous ces enfants dans leur future vie, même s'ils quittent le monde du football. »
Le premier institut a été ouvert le 24 mai 2003, à Saly au Sénégal, inauguré notamment par Patrick Vieira, international français d'origine sénégalaise. Et DIAMBARS voit grand pour 2010 : « Nous allons nous appuyer sur l'événement de la Coupe du Monde en Afrique du Sud pour développer des partenariats, mais surtout pour ouvrir notre second institut de formation à Johannesbourg. Notre but est de créer l'événement dans l'événement, faire le maximum de buzz autour de DIAMBARS et attirer l'attention des entrepreneurs sur ce problème majeur du manque d'accès à l'éducation pour la population qui est l'avenir de ce continent. »
Petit projet deviendra grand
13 ans ans après, le projet a mûri, et compte pas moins de 6 branches diversifiées : « En plus des instituts, nous menons à bien d'autres projets. Par exemple, le projet Campus propose des stages pour permettre aux jeunes de jouer au football mais aussi d'aborder différents thèmes tels que la santé, l'environnement, la découverte d'autres pays et d'autres continents au moyen d'outils informatiques », précise Jimmy Adjovi-Bocco.
Le projet DIAMBARS trouve également un écho en France : « Nous accueillons grâce au projet Stade Sup, dans des salles du Stade de France des jeunes des lycées et collèges de Seine Saint Denis qui, avec l'aide de professionnels du multimédia, du journalisme et de l'heuristique, qui apportent ainsi des outils, leur permettre d'améliorer leur savoir être et leur savoir faire.» Tout ça dans le but de réaliser un court métrage où les lycéens s'interviewent, développent des sujets qui leur tiennent à c?ur, et réalisent un projet plus ou moins seuls, comme des grands. « Les voir faire pour apprendre et apprendre dans le plaisir, c'est notre plus grand bonheur », ajoute Bernard Lama.
L'école de la vie ?
A la question de savoir si DIAMBARS n'est pas une nouvelle forme d'éducation plus flexible susceptible d'intéresser les plus jeunes parfois ennuyés par la rigidité de l'école, les anciens footballeurs sont catégoriques : « Nous ne sommes pas là pour nous substituer à l'éducation nationale. Nous sommes davantage un complément, un moyen de transmettre des savoirs, un modèle et un outil utile pour l'épanouissement personnel de tous ces jeunes ». Et les réalisations sont pour le moment plutôt satisfaisantes : les jeunes footballeurs arrivent à l'âge de 13 ans, restent cinq ans au sein de l'institut et sont accompagnés durant cinq années supplémentaires dans leur formation professionnelle où dans leurs études. « A ce jour, 4 des joueurs sortant de l'institut DIAMBARS ont intégrés des clubs professionnels français, dont notamment 2 à Lille » s'enthousiasme Jimmy. « Mais ce qui est important pour nous, c'est surtout de faire prendre conscience à ces enfants qu'avec ces connaissances, ils peuvent réaliser de grandes choses dans leur vie » ? et pas seulement dans le milieu du football.
N'hésitez pas à visiter le site de DIAMBARS pour plus d'informations et pour apporter votre soutien : www.diambars.org/
Alexandre Capron (www.lepetitjournal.com/johannesbourg.html) vendredi 5 février 2010


































