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PORTRAIT - Christian Streiff, un rebelle parmi les industriels

En quittant son poste de dirigeant d'Airbus, Christian Streiff, a, une fois encore, montréla fougue de son tempérament. Portrait d'un homme sans concession

Christian Streiff veut piloter sa carrière (Photo : AFP)

A 53 ans, Christian Streiff ne transige pas. Quand il n'obtient pas ce qu'il veut, il préfère larguer les amarres. Lundi, son étonnant départ de la présidence d'Airbus, oùil siégeait depuis seulement trois mois, le prouve. L'homme ne voulait plus rendre de comptes et avoir seul les commandes de l'avionneur européen en crise. Devant le refus d'obtempérer des actionnaires allemands et français, qui partagent le pouvoir de manière égale, il a préférésortir du jeu. Dans un entretien accordéau Figaro d'hier, il parle cependant d'une "décision mûrement réfléchie, même si le laps de temps est très court". 100 jours en effet, ce n'est guère long?
Mais ce père de famille n'en est pas àson premier départ fracassant. Un an plus tôt, il était débarquéde son poste de directeur adjoint de la compagnie Saint-Gobain, oùil avait passé25 ans de sa carrière. Suite àquoi, l'ancien X-Mines, est restéune année au chômage.
Un homme de lettres derrière l'industriel
Mais derrière ce tempérament fougueux, Christian Streiff est aussi un homme de lettres. Derrière l'industriel ambitieux se cache en effet un? écrivain. En 2000, il a publiéun roman intituléKriegspiel, autrement dit "jeu guerrier", oùle héros n'est autre qu'un industriel. Il y retrace le douloureux passage àl'économie de marchéd'un système communiste qui ignorait délibérément tout des règles de base de la comptabilité. L'industriel se suicide aux commandes d'un petit avion?
Souhaitons à
Streiff un avenir moins sombre. D'ailleurs, selon la rumeur qui circule, il devrait maintenant prendre la présidence de PSA Peugeot Citroën.
Laëtitia MAZZILLI. (www.lepetitjournal.com) 11 octobre 2006

? Airbus dans l'attente d'un plan "rigoureux"
Fraîchement arrivéàla tête d'Airbus, Louis Gallois a prévenu que le plan de restructuration concoctépar Christian Streiff, son prédécesseur, serait "inévitablement rigoureux".
S'il a confirméque le plan d'amélioration de la compétitivitéimpliquerait des suppressions d'emplois, il n'a pas préciséles chiffres. Toutefois les suppressions d'emploi "ne porteront pas sur les ateliers et les bureaux d'études, car Airbus doit livrer 430 avions cette année". Mais, a-t-il ajouté, "il y a des structures trop lourdes qu'il faudra rendre plus légères"
Airbus qui compte 56.000 salariés en Europe, traverse une période plus que trouble suite aux retards accumulés dans la production du gros porteur Airbus A380. (www.lepetitjournal.com - 11 octobre 2006)

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