

Ségolène Royal, demande pardon au Premier ministre Espagnol Jose Luis Zapatero pour les propos maladroits du Président Sarkozy. Seulement voilà, à force de s'excuser au nom de la France à tort et à travers - bien qu'on puisse y trouver des raisons - la présidente de la région Poitou-Charentes risque bien de ramasser les miettes de sa popularité? toute seule
Photo : Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal (AFP)
(Rédaction Internationale) - Ségolène Royal semble avoir inventé un nouveau métier, celui d'"excuseuse"publique de Nicolas Sarkozy. Et c'est là un métier d'avenir tant le Président s'exprime d'une façon "jeune et vivante"(dixit B. Kouchner, ministre des Affaires étrangères) diront les plus plaisants, "grossière"et "vantarde"(dixit Benoît Hamon, porte parole du PS) diront les autres. "Chaque fois qu'il y aura un manquement à cette éthique du respect, je prendrai la parole pour défendre les valeurs auxquelles je crois" a promis Ségolène Royal en déclarant au passage avoir honte d'être français "lorsqu'on lit la presse internationale".
Premier cas : des excuses excusables
Ségolène Royal s'exprimait au siège du PS sénégalais à Dakar le 6 avril, faisant référence au discours prononcé dans cette même capitale par Nicolas Sarkozy en 2007. "Quelqu'un est venu ici vous dire que "l'Homme africain n'est pas encore entré dans l'Histoire". Pardon, pardon pour ces paroles humiliantes et qui n'auraient jamais dû être prononcées et, je vous le dis en confidence, qui n'engagent ni la France, ni les Français". Premier tollé du côté de l'UMP : les propos seraient décontextualisés dans l'unique but de servir l'image médiatique de celle qui veut se poser en challenger. A gauche, on fait corps : le geste était noble voire courageux et ces excuses aux propos plus que maladroits de Nicolas Sarkozy représentent une France alternative au pouvoir en place.
Deuxième cas : des excuses malvenues
"Il n'est peut-être pas très intelligent (zapatero, ndlr). Moi j'en connais qui étaient très intelligents et qui n'ont pas été au second tour de la présidentielle", rapporte Libération dans un article relatif à un déjeuner du 15 avril du Chef de l'Etat avec des parlementaires de tous bords. Les propos sont vivement condamnés par la presse internationale et du côté Espagnol toutes tendances confondues. Le vice-secrétaire de la communication du Parti populaire, (droite), Esteban González Pons affirme "Zapatero est notre chef d'Etat, c'est comme ça, s'il est attaqué, nous devons le défendre."S'ensuivent plusieurs démentis formels de l'Elysée. "Zapatero n'est peut-être pas intelligent mais il a lui aussi supprimé les chaînes publiques et il a été réélu deux fois" voilà ce qu'aurait dit le chef de l'Etat selon le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner précisant que cela signifiait exactement le contraire. Une figure de style en quelque sorte.
Le porte parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre lui s'en prend vivement au journal "Ce quotidien, qui ressemble de plus en plus à un tract, après avoir perdu ses lecteurs, perd sa crédibilité", il poursuit : "Il lui reste une lectrice assidue, Ségolène Royal qui, j'avais raison -elle le montre une nouvelle fois-, a véritablement besoin d'une aide psychologique !" Faisons semblant de ne pas voir l'insulte qui fait débat à elle seule. Ségolène, qui colle à son nouveau rôle, n'a effectivement pas raté l'occasion de présenter des excuses au nom de la "France du respect". Là, c'est la débandade : la droite tire à boulets rouges, on l'a vu, sur la future candidate non officielle à la présidentielle 2012 et la gauche, bien qu'accusant la brutalité des propos de Nicolas Sarkozy, s'interroge : était-ce vraiment à Ségolène de s'excuser ? Martine Aubry reste silencieuse.
Ségo vs Sarko
Les ennemis de toujours se livrent à un jeu politico-médiatique que leurs porte-paroles respectifs ont bien du mal à suivre. En emmenant la querelle à l'international, le terrain de jeu exclusif des chefs d'Etat, Ségolène Royal cherche manifestement à discréditer son adversaire aux yeux du monde. Mais elle mène sa barque seule et beaucoup lui reprochent de simplement discréditer la France. Tout comme Sarkozy d'ailleurs dont les propos sont tout aussi immaîtrisables. "Le PS insulte le président de la République, colporte des mensonges et, au prétexte que c'est une femme qui le fait dans un nouveau délire, nous devrions rester sans réagir !", assène le porte-parole du parti présidentiel, Frédéric Lefebvre. Son homologue au PS, Benoit Hamon réplique, "le Président se comporte de manière parfois grossière et très vantarde dans les sommets internationaux alors qu'il doit avoir un comportement exemplaire : l'UMP devrait lui demander de tenir sa langue et de maîtriser son langage". A ce petit jeu des petites phrases malencontreuses, seules manquent finalement les grandes idées.
Laetitia Gueugnon (www.lepetitjournal.com) mardi 21 mars 2009.
A voir :
L'article de Libération : L'UMP perd ses nerfs, «Libé» persiste et signe
L'article du Monde : Sarkozy l'arrogant épinglé par la presse internationale
L'interview de B. Hortefeux par le Figaro : Royal «devrait demander pardon pour ses bêtises»










































