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POESIE – En 2013, Julian Tuwim est à l’honneur

 

 

Il y a cent ans, le quotidien "Kurier Warszawski" publiait le poème "Prosba" (Prière). Son auteur Julian Tuwim, alors âgé de 19 ans, était élève dans un collège à Lodz. Ce jeune poète devint ensuite une des figures de la littérature polonaise du XXe siècle. Cette année, la Pologne lui rend hommage.

L'année Tuwim été officiellement lancée à Lodz, ville natale du poète. Le député maire de la ville a exprimé sa conviction que "ce serait une année au cours et à l'issue de laquelle on se souviendrait de Tuwim pour un moment, pas seulement à Lodz mais dans toute la Pologne". L'année 2013 marque en effet le 60ème anniversaire de la disparition du poète et le 100ème anniversaire de la publication de ses premières productions littéraires.

Né en 1894, dans une famille juive, Tuwim est l'un des plus célèbres hommes de lettres polonais de l'entre deux guerres. Il est à l'origine de la fondation du groupe de poètes progressistes Skamander et représenta à cette époque l'une des figures intellectuelles de Varsovie. Il animait des groupes de pensée littéraire dans le très en vogue café Ziemianska. 

Tuwim a passé la plus grande partie de la seconde guerre mondiale aux Etats-Unis mais est revenu en Pologne après guerre pour apporter son soutien au régime communiste, devenant ainsi l'un des hommes de lettres les plus appréciés du régime. 

Il est l'auteur de plus de cent poèmes, mais aussi de nombreuses ?uvres satiriques, d'articles, de textes de chansons, chantées encore aujourd'hui et de sketches de cabaret. Il a également écrit pour les enfants et son maniement de la langue continue de régaler les lecteurs de tous âges. La Pologne contemporaine le considère comme l'un de ses plus grands poètes, avec une ?uvre centrée sur un paradoxe : "l'amour de la vie au c?ur de l'angoisse de vivre".

Selon son traducteur français Jacques BURKO : "Tuwim est un chantre de la vie, de la jeunesse, de l'amour. Et son vocabulaire est simple, il introduit dans la poésie des mots qui n'y avait pas droit de cité. On peut songer parfois, mutatis mutandis, à ce que plus tard Prévert introduira dans les lettres françaises".

Bogdan Zdrojewski, Ministre de la culture en Pologne, s'est engagé à soutenir cet hommage au poète avec une  subvention de 800.000 pln, complémentaire des fonds consacrés par la ville de Lodz à l'organisation d'événements commémoratifs. Le ministre de la culture a également exprimé son espoir de voir naître à Lodz un centre culturel dédié au poète pour perpétuer le travail entrepris cette année.

Toujours
quand tu me regardes
sache
que si je suis triste, ce n'est pas pour cela
(à quoi que tu puisses penser)
mais pour une raison
autre
très lointaine,
et qui ne t'effleure jamais.

Un jour
je te mourrai.
Tu fermeras mes yeux,
et alors
les tiens,
tristes, très étonnés,
s'ouvriront grand.

Extrait de l'oeuvre poétique de Tuwim : Ailleurs (traduction de Jacques Burko).

Sybille Billiard (www.lepetitjournal.com/varsovie) - mercredi 23 janvier 2013

Légende photo : Tuwim statue in Lodz-wikipedia

 

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