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PIECES DETACHEES AUTO - Trop chères en France

La France réserve le droit de commercialiser les pièces détachées des véhicules en circulation aux constructeurs automobiles. UFC-Que choisir s'indigne de ce monopole, qui impose des prix nettement supérieurs à ceux de nos voisins européens


(LD Corbis)

L'association de protection des consommateurs, UFC-Que choisir, dénonce une hausse des prix des pièces détachées de carrosseries de 26% pour la période 2005-2010. Pour la même période l'augmentation des prix à la consommation atteignait environ 7,6%.
Sans concurrents, les constructeurs misent sur ce marché pour gagner de l'argent. Les pièces détachées qui ne représenteraient que 13% du chiffre d'affaires de Renault, constitueraient 31% du bénéfice de l'entreprise !

Avec l'Autriche et le Portugal, la France est un des rares pays à contraindre la libéralisation des prix dans ce domaine. En Belgique, Espagne ou Italie la commercialisation des pièces de rechanges est ouverte alors que l'Allemagne suit cette tendance libérale de façon plus réglementée. Les Allemands paient en moyenne 35,5% moins cher que les Français. Les Belges et les Espagnols respectivement 33,5% et 33,9% de moins.

La Commission européenne avait soumis en 2004 un projet de libéralisation du marché, il avait été voté par le Parlement européen en décembre 2007. Mais depuis, la directive reste bloquée par le Conseil des ministres qui, notamment sous pression française, ne s'est toujours pas prononcé sur le texte. Fort de ce constat, UFC-Que choisir demande aux institutions françaises et européennes, l'ouverture immédiate à la concurrence du secteur.

Etat protecteur
L'importance des constructeurs français dans l'économie du pays, démontrée à plusieurs reprises depuis 2008 par des plans d'aide de l'Etat, explique tout ou partie cette situation. Surtout que le marché représenterait près de 4 milliards d'euros ! Le temps de la prime à la casse est révolu et en retirant un monopole à ces fleurons de l'industrie française, l'Etat prendrait le risque de mettre en danger leur équilibre financier, déjà vulnérable. Mais d'un autre côté, une baisse significative des prix de vente pourrait amener à la réduction des primes d'assurance (ces pièces représenteraient 43,7% du coût total de la réparation). Le consommateur serait donc gagnant sur les deux tableaux.
Clément Fayol (www.lepetitjournal.com) mercredi 23 mars 2011

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