

Le pèlerinage vers La Mecque a traditionnellement commencé par un rassemblement de centaines de milliers de fidèles à Mina, en Arabie Saoudite. Le hajj devrait permettre à quelque 2,5 millions de musulmans ? et à eux seuls ? d'expier leur péchés ensemble. Les mouvements de foule meurtriers devraient être évités grâce au tout nouveau métro de la ville sainte
Des pélerins sur le mont Noor, près de La Mecque, le 13 novembre 2010 (AFP)
Depuis dimanche, le grand pèlerinage annuel de La Mecque a débuté. Pendant cinq jours les pèlerins, ou hadjis, vont emprunter à pied, en voiture ou en bus le chemin accompli par le prophète Mahomet il y a quatorze siècles. Les musulmans des quatre coins du globe ont afflué en nombre et ce dès le premier jour. Le nombre total des pèlerins n'a pas été encore annoncé et, si certaines estimations penchent vers 2,5 millions de fidèles, le gouvernement n'a délivré que 1,7 millions de visas pour le hajj. Quoiqu'il en soit, la chasse aux pèlerins illégaux a été lancée.
La plaine de Mina pour les musulmans seulement
Le hajj, l'une des plus importantes manifestations religieuses de la planète, que tout musulman doit effectuer au moins une fois dans sa vie, est strictement interdit à tous les non musulmans. Le voyage qui retrace l'un des derniers parcours du prophète Mahomet débute toujours par un rassemblement à Mina, non loin de La Mecque, endroit auquel dans le passé les fidèles faisaient leurs réserves en eau en prévision de leur stationnement le lendemain sur le Mont Arafat. Dans le calendrier musulman, le hajj commence le huitième jour du mois lunaire musulman de Dhou al-Hajja: c'est le jour de Tarwiah. Il s'achève le douzième jour du même mois, jour pendant lequel tous les hommes se rasent la tête et les femmes se coupent les cheveux.
A l'heure actuelle, les pèlerins (hadjis) sont largement soulagés par des automobiles pour les huit étapes du pèlerinage, mais la tradition n'est pour autant pas bafouée. C'est par exemple le cas en ce qui concerne l'accès aux plaines de Mina. Les autorités se sont montrées très fermes à l'égard des pèlerins illégaux. Elles mènent une chasse sans pitié envers toutes les personnes non musulmanes qui tenteraient de s'infiltrer à La Mecque. Un chauffeur qui transporterait un pèlerin illégal dans son véhicule risque une amende de 10.000 riyals (2.667 dollars) par pèlerin. 300.000 hommes sont sur le pied de guerre pour éviter cela.

Un métro pèlerinage
Le problème du pèlerinage vers La Mecque est qu'il rassemble chaque année bien trop de fidèles et se déroule rarement sans incident. En 2006 par exemple, 362 pèlerins avaient péri, victimes de bousculades géantes. Pour pallier cela, l'Etat saoudien a mis les moyens. Afin de réduire les risques de débordements liés aux mouvements de foule et fluidifier le trafic sur les routes, l'Arabie Saoudite a investi dans la construction d'un métro-pèlerinage qui fera la tournée des sites religieux. Ce tout nouveau métro en partance de La Mecque, est entré en service dimanche dernier et ne fonctionnera donc que cinq jours par an. Cependant, cette année, le projet à 1,8 milliards de dollars et de 18 km de long, ne fonctionnera qu'à 35% de sa capacité: il ne prendra que des passagers de nationalité saoudienne et du Golfe. Il s'agit d'une infrastructure qui vient s'ajouter à celles préexistantes: les passages surélevés ou encore les différents tunnels. Pour le moment aucun incident n'est à déplorer et le métro semble prouver son utilité.
Marie Curci (www.lepetitjournal.com) mardi 16 novembre 2010
En savoir plus:
Article Le Point: Début du pèlerinage annuel de La Mecque
Article Rfi: Arabie Saoudite : le métro de La Mecque entre en service au premier jour du hadj


































