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Sonia Bize, la harpiste française fait battre le coeur de New York

Harpiste new yorkHarpiste new york
L’artiste Sonia Bize
Écrit par Femmes Leaders - avec le soutien de Ortoli Rosenstadt LLP
Publié le 9 mars 2020, mis à jour le 18 février 2021

En 2019, Le Petit Journal New York a décidé de rendre hommage aux femmes francophones de New York en lançant le « Mois de la Femme ». Parce qu’un an plus tard, les femmes sont toujours sous-représentées dans les médias, nous poursuivons notre projet tant éditorial que sociétal en publiant, chaque jour de mars 2020, le portrait d’une femme francophone de la ville. Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec la musicienne Sonia Bize. Harpiste, elle a joué aux quatre coins du monde avant de s’installer à New York.

 

Sonia Bize est une artiste, tombée dans la musique classique très jeune. Une enfance à Toulouse, entourée de ses parents dont la mère est paraguayenne. Très jeune, elle commence la musique par le piano, rien de bien original « dans ma famille, tout le monde fait du piano » explique la musicienne. Très vite, elle s’intéresse à un instrument finalement peu commun, la harpe, l’instrument national du pays de sa mère. Il lui faudra convaincre ses parents de la laisser jouer de cet instrument, plutôt imposant. Elle profite de voyages dans sa famille maternelle pour se familiariser avec l’instrument. À 13 ans, ses parents abdiquent, Sonia Bize sait qu’elle sera harpiste.

Elle gagne une audition, son sésame pour jouer à l’opéra de Paris. « J’ai joué le Ring, de Wagner, cette expérience a été révélatrice » relate Sonia Bize. Et de rajouter « c’est à ce moment-là que j’ai su que je voulais devenir harpiste de concert ».

Sonia Bize prend alors la direction de l’Allemagne « il y a dans ce pays, une véritable tradition de l’orchestre » Elle passe 3 années outre-Rhin et malgrè le peu d’auditions proposées chaque année, elle joue au WDR Sinfonie Orchestra au Festival de Salzburg ou à l’orchestre de Cologne. Elle est aussi l’invitée principale de Deutsche Radio Philharmonie, de Kammeroper à Munich ou encore du Nürnberger Symphoniker.

Lors du Pacific Music Festival, à Sapporo, au Japon, elle rencontre Mariko Anraku, harpiste principale du Metropolitan Opera et professeure à la Manhattan School of Music, à New York, où la jeune femme vient terminer ses études en 2018-2019.

Le monde de la musique classique, ce petit monde fermé où il est difficile de se faire une place... Mais l’entraide existe. Et Sonia, forte de son talent et de ses rencontres continue son bonhomme de chemin dans l’univers musical classique. Elle traverse l’Atlantique pour s’installer au Canada. À Toronto, elle intègre en 2018 une résidence d’artiste où elle s’épanouit, apprend, se perfectionne. Judy Loman, ex harpiste principale du Toronto Symphony et professeure au Royal Conservatory of Toronto la prend sous son aile.

À l’automne de la même année, la jeune femme s’installe à New York, et Judy Loman passe le relais à Mariko Anraku. Mais New York se montre compliquée pour Sonia Bize « la première année, je n’étais pas autorisée à travailler, à cause de mon visa étudiant, ce qui m’a freinée dans ma carrière ». Alors la jeune musicienne fait des allers-retours entre les États-Unis et l’Europe où elle joue à l’Opéra Bastille ou en Allemagne.

Mais l’aventure américaine continue, et les rencontres avec ! Mariko Anraku présente Sonia Bize à Roger Nierenberg, chef d'orchestre et fondateur de The Music Paradigm. Sa défunte épouse, Deborah Hoffman, n’était autre que l’harpiste principale du Metropolitan Opera. Roger Nierenberg invite Sonia Bize à jouer avec la harpe de son épouse, un moment émouvant pour la jeune femme qui par ailleurs, ne possède pas sa propre harpe. Instrument plus qu’onéreux.

De cet instrument, Sonia Bize nous explique que « la harpe est un instrument qui vieillit. Il lui faut quelques années pour obtenir un son rond. C’est aussi un instrument qui s’éteint petit à petit. »

Et l’instrument de Deborah Hoffman émeut la jeune femme « c’est beaucoup d’émotion de jouer avec la harpe de Deborah. Je ne sais pas décrire ce que je ressens avec des mots ». Cet instrument est particulier, sûrement encore habité par la main légère de sa propriétaire, par son talent, par son expérience.

3e prix de la 27e compétition internationale de harpe au Japon et 2e prix des Rencontres Internationales de la Harpe in France à la musique classique dans le sang mais elle regorge aussi d’imagination. Elle crée des collaborations inattendues avec des musiciens de jazz mais aussi d’autres styles. Et les autres formes artistiques ne sont pas en reste ! Passionnée, créative, elle amène la harpe dans des univers inattendus : dans les arts plastiques mais aussi, hors du champ artistique, comme dans les écoles ou les maisons de retraites. Elle utilise sa harpe pour ouvrir les esprits, émerveiller les spectateurs mais aussi pour apaiser et surprendre . Sans doute comme elle avait surpris ses parents, enfant, quand elle insistait pour apprendre cet instrument. Il sera finalement sa vie !

 

Merci, chère Sonia, de faire partie des 31 femmes mises en avant dans le cadre du mois de la Femme » instauré par notre édition.

 

Sonia Bize jouera le 20 mars au Nicholas Roerich Museum

Vendredi 20 mars 2020

De 19h à 20h30 

Nicholas Roerich Museum
319 W 107th Street New York, 10025, NY USA

Pour en savoir plus sur Sonia Bize