Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 1

Lucien Zayan «The Invisible Dog et Bergen sont mon centre du monde» 

The Invisible DogThe Invisible Dog
Lucien Zayan, fondateur de The Invisible Dog
Écrit par Portraits d’Hommes par de Tilly Real Estate
Publié le 7 novembre 2019, mis à jour le 9 novembre 2019

Lucien Zayan est né à Marseille. Installé à Brooklyn depuis près de 11 ans, il est le fondateur du centre culturel et artistique The Invisible Dog, au 51 Bergen Street, son centre du monde. Il fait partie des 30 hommes mis en avant dans nos colonnes, en célébration du Mois de l’Homme du Petit Journal New York.

 

Une vie pour la culture

Les parents de Lucien Zayan sont franco-égyptiens. En pleine crise de Suez, ils font partie de ces Français expulsés du pays où ils ont vécu toute leur vie. Direction Marseille. C’est là que né Lucien Zayan. Il vit dans la cité phocéenne jusqu’à ses 19 ans. « Comme beaucoup de jeunes, à cet âge-là, mon souhait était de partir vivre à Paris » explique le fondateur de The Invisible Dog.

Là-bas, il commence à travailler dans la culture, monde qu’il ne quittera finalement jamais. De Paris à Marseille, d’Aix en Provence à Alexandrie, en Égypte, où il vit trois ans, Lucien Zayan travaille pour les plus belles institutions culturelles. Du Théâtre Odéon au Théâtre de la Madeleine, en passant par la Théâtre de la Criée et le Théâtre d’Aix-en-Provence, Lucien collabore aussi avec Olivier Poivre d’Arvor, en Égypte, à l’Institut Français.

« Quand j’ai eu 40 ans, j’ai eu envie de tout mettre en parenthèses » raconte Lucien Zayan. Crise de la quarantaine ou pas, il prend une année sabbatique. « J’ai voyagé pendant neuf mois, j’ai fait la fête, j’ai profité de mes amis ». Durant les trois derniers mois de cette année suspendue, Lucien se met en mode introspection « je me suis interrogé sur ma vie et j’ai eu envie de partir loin, loin de mes repères, dans un pays où je ne connaissais personne ». Sa destination : New York. Lucien Zayan débarque dans la ville qui ne dort jamais, mais aussi dans un pays en pleine crise. Nous sommes en 2008.

 

The Invisible Dog, une grande famille

« Les deux premiers mois ont été très difficiles. On ne se rend pas compte de ce qu’était cette crise, mais c’était très violent. Puis le troisième mois, je suis tombé sur ce building fermé depuis 10 ans, j’ai demandé à le visiter, j’en suis tombé amoureux ». Ce bâtiment n’est autre que le futur The Invisible Dog. En visitant ce bâtiment, Lucien Zayan a un déclic, il va en faire un centre culturel, va y accueillir des artistes de tous horizons, va créer des événements. Il vient de trouver The Invisible Dog et d’imaginer le projet de sa vie.

À cette période où le marché de l’immobilier s’écroule, à l’image des États-Unis, le propriétaire accepte de louer cet espace à Lucien. C’est le début d’une grande aventure, la naissance d’une grande famille. Lucien Zayan écrit son histoire, mais aussi celle du quartier.

« À l’époque, ce grand bâtiment vide depuis une décennie faisait peur. Il n’y avait rien dans la rue. Puis avec The Invisible Dog, s’est ouvert un restaurant, puis un autre et ainsi de suite. Une communauté s’est créée ». Onze ans plus tard, Lucien Zayan a gagné son pari. Il accueille vingt-sept artistes, certains sont là depuis le début de l’aventure, à l’image de l’artiste française Prune Nourry. Ils sont peintres, photographes, sculpteurs, joailliers d’art... Aujourd’hui, ils sont de neuf nationalités différentes. Un seul studio se libère par an. « La liste d’attente est longue comme Bergen Street » plaisante le propriétaire des lieux.

Autre activité de The Invisible Dog, proposer des expositions temporaires « On fait seize expos par an, on propose aussi quatorze spectacles par an, en plus d’autres événements culturels ou même commerciaux » détaille Lucien.

Cet homme plein de ressources et d’imagination ne s’arrête pas là. « Je me suis découvert une nouvelle passion : la cuisine. J’ai créé une salle à manger, qu’on appelle SAM et j’y reçois des convives. Au lieu de faire un dîner de Gala par an, je fais 100 dîners, plus intimes, plus conviviaux, avec le même but qu’un Gala : lever des fonds ».

De plus, chaque automne, Lucien Zayan organise une campagne de fundraising. « L’argent levé sert à payer les commissions des artistes » précise-t-il. Et de rajouter « notre fundraising annuel dure jusqu’au 11 novembre ».

Quand on lui demande le choix du nom de son centre culturel et artistique, Lucien raconte l’histoire du building, ancienne fabrique de bijou fantaisie. C’est au 51 Bergen Street, dans les années 70, qu’on été fabriqués les jouets « The Invisible Dog » lesquels ont rencontré un succès phénomal dans les années 80. Une laisse rigide avec un chien invisible au bout... « Quand j’ai connu l’histoire de ce building et de ce jouet, je me suis rendu compte que c’était aussi l’histoire de millions d’Américains. Je n’avais pas d’autre choix que de l’appeler ainsi ».

Est-ce qu’il y aura un autre The Invisible Dog ailleurs ? « J’aime à penser que The Invisible Dog et Bergen Street sont le centre du monde » s’amuse Lucien Zayan.

Pourquoi irait-il ailleurs ?

 

Merci cher Lucien de faire partie des 30 hommes mis en avant dans nos colonnes en ce « Mois de l’Homme », décrété par Le Petit Journal New York.

 

Pour soutenir The Invisible Dog

Pour découvrir The Invisible Dog

 

Article rédigé par Rachel Brunet - Rédactrice en chef

de Tilly Real Estate
Publié le 7 novembre 2019, mis à jour le 9 novembre 2019
Pensez aussi à découvrir nos autres éditions