New York est réputée pour être une ville coûteuse, notamment en termes de logements. Les choses ne devraient d’ailleurs pas aller en s’arrangeant pour 2 millions de New-Yorkais qui verront leur loyer augmenter pour la seconde année consécutive.
Les loyers vont augmenter pour la deuxième année d’affilée à New York pour quelques deux millions d’habitants. C’est la Commission d’encadrement des loyers (Rent Guidelines Board) qui en a décidé ainsi le 21 juin 2023 après un vote ayant récolté 5 voix contre 4 en faveur de l’augmentation les loyers des baux d’un an de 3%. Les baux de deux ans seront soumis à des pourcentages différents : 2,75% la première année et 3,2% la seconde.
The Rent Guidelines Board just voted by 5-4 to allow rent increases for rent stabilized tenants.
— Annie McDonough (@Annie_McDonough) June 22, 2023
1 year leases: 3%
2 year leases: 2.75% for the first year, 3.2% for the second year.
This was the reaction from tenant advocates. pic.twitter.com/DHJg9W7Vqa
Un quart des habitants de New York concerné par la décision de la Commission
Les deux millions de personnes concernées par cette augmentation bénéficient normalement d’un logement à loyer stabilisé mais, pour la deuxième année de suite, le prix à payer pour le conserver augmente. Ces locataires représentent un quart de la population de la Grosse Pomme. Ce type d’appartements est pourtant là pour permettre à un plus grand nombre d'individus de vivre dans une New York au coût de la vie toujours plus élevé. Entre 2022 et 2023, la Commission d’encadrement des loyers , qui réglemente les loyers d’approximativement un million d’habitations à loyer stabilisé, a ainsi approuvé les augmentations les plus agressives depuis 2013. A noter que ses membres sont nommés par le maire de la ville Eric Adams, qui soutient les propriétaires grandement impactés par l’inflation.
Appartements à loyer stabilisé, une spécificité new-yorkaise de taille
New York dispose du plus vaste programme de logements à loyer stabilisé aux Etats-Unis. Une taille et une importance justifiées par la nécessité de pouvoir proposer des appartements bon marché aux habitants, sans quoi la classe moyenne se logerait difficilement à New York. Propriétaires et locataires se renvoient la balle mais pâtissent tous de l’inflation qui rend les logements de moins en moins viables pour chacun. Pour la représentante des propriétaires, Christina Smyth, la confrontation devrait être ailleurs : « C'est au gouvernement, et non aux propriétaires privés, qu'il incombe de fournir une aide aux locataires dans le besoin ». D’après elle, la situation actuelle revient à demander aux propriétaires d’assumer à eux-seuls « la plus grande subvention non financée de l'histoire ». Les représentants des locataires, qui ont voté en faveur de l’augmentation, estiment quant à eux avoir fait tout ce qui était en leur pouvoir en la négociant au niveau le plus faible possible.
Des locataires qui consacrent une part toujours plus importante de leur budget au loyer
Selon une enquête menée en 2021, un tiers des locataires new-yorkais consacraient plus de la moitié de leurs revenus au loyer. Des revenus médians qui, selon la même étude, s'élevaient à l’époque à 47.000$ pour les ménages disposant d’un appartement à loyer stabilisé (pour un loyer médian à 1400$/mois) et 63.000$ dans les logements privés non réglementés (pour un loyer à médian à 1825$/mois).