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La lingerie sur-mesure « Rue du Paradis » au soutien des femmes

Rue du ParadisRue du Paradis
©️ Yasmine Hassani-Karaman - Modèle : Faneca Banks
Écrit par Portraits de Femmes - avec le soutien de Rue du Paradis
Publié le 26 juillet 2019, mis à jour le 26 juillet 2019

L’histoire de Rue du Paradis, c’est l‘histoire de deux passions, celle de la lingerie sur-mesure et de l’entraide féminine. Rue du Paradis, c’est de la lingerie de savoir-faire français créée par une femme, loin de l’image de la femme érotisée à laquelle nous nous sommes malheureusement habitués. C’est aussi une marque qui permet, dans le long-terme, l’insertion de femmes en difficultés dans le monde du travail.

 

Fanouche est étudiante à ESMOD (Ecole supérieure des arts et techniques de la mode) Rennes quand elle découvre l’art français de la dentelle. Consciente qu’elle n’a ni les fonds, ni le réseau nécessaires pour monter sa propre marque, elle va frapper à la porte de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat d’Ille-et-Vilaine, à Rennes. Reçue par une femme, elle se sent en confiance, d’autant que cette dernière arbore une belle affiche dans son bureau indiquant « Nous soutenons les femmes entrepreneures ». Sauf que son interlocutrice lui conseille « d’épouser un homme riche » si elle souhaite lancer sa boîte. Refroidie, mais aussi sonnée par cette phrase qui est restée gravée dans sa tête, Fanouche sait plus que jamais qu’elle doit d’abord gagner de l’argent pour faire vivre son rêve.

« J’ai alors décidé d’être mon propre homme riche » dit-elle, amusée. Elle décide de choisir un métier qui lui permettra de financer elle-même son projet. Elle se lance dans des études de droit - tout en continuant de dessiner ses collections - pour devenir avocate à New York.  Son objectif : acquérir les fonds nécessaires à sa passion et au soutien des femmes.

 

De la lingerie fine sur-mesure

Fanouche se rend vite compte que vendre des collections à des enseignes n’est ni sa passion, ni son modèle économique. Un jour, une idée lui est soufflée, celle de faire des workshops pour apprendre aux femmes à faire leurs propres sous-vêtements. À cette occasion, elle réalise que malgré des tailles de dessous identiques, chaque femme a un corps différent. « Le corps, la poitrine, la morphologie de chaque femme sont uniques. Chaque femme devrait avoir le droit et la possibilité de s’aimer telle quelle. Malheureusement, les médias et les marques de lingeries actuelles (souvent gérées par des hommes pour les hommes) ne nous le permettent pas. Trop de poitrine, pas assez de poitrine, trop de ventre, trop de hanches, la liste n’en finit pas. Moi-même ai mis beaucoup de temps à accepter ma petite poitrine. »

L’idée de créer des collections adaptées au corps et aux formes de chacune a germé dans l’esprit de la fashion designer. Ainsi est née l’idée du sur-mesure. D’abord spécialisée dans le sur-mesure pour nuits, ou voyages, de noces, Fanouche fait évoluer son concept de sur-mesure à l’ensemble des femmes. Se rendant compte que peu de femmes sont à l’aise à l'idée de se faire prendre leurs mensurations, elle réalise le besoin de développer un concept en ligne, permettant aux femmes de prendre leurs propres mensurations.

Elle créée un concept dans ce sens. « J’ai passé des heures à développer ce concept, mon bac S me sert enfin » s’amuse-t-elle.

Les clientes n’ont qu’a renseigner le formulaire développé par Fanouche afin que Rue du Paradis puisse procéder à la création d’une pièce de lingerie adaptée à la morphologie de chacune.

Sur le nouveau site de la marque, dont le lancement est prévu courant de l’été, chaque cliente pourra se créer son profil avec ses propres mesures. Des vidéos accompagneront les clientes pour les prises de chaque mesure. Rue du Paradis commencera par un modèle unique, un body en noir ou en blanc, et espère rapidement pouvoir offrir plus de choix à sa clientele.

 

La dentelle, une histoire de femmes 

La dentelle utilisée par Rue du Paradis provient de Calais. Il faut dire que Fanouche voue une véritable passion à cette matière envoûtante au savoir-faire français si historique, qui permet aux femmes de se sentir bien dans leur corps et dans leur tête.

« L’approche de la lingerie me dérange parce qu’on fait souvent de la femme un objet sexuel » explique la jeune femme. Porter de la belle lingerie aide à se sentir précieuse, c’est un geste par soi, pour soi. La lingerie sur-mesure permet aux femmes d’entrer dans la démarche de faire quelque chose pour elles-mêmes, pour se sentir bien, pour se permettre de se sentir cocoonées toute la journee. Un petit havre de douceur nous accompagnant au quotidien et dont nous seules connaissons l’existence, enfoui sous nos vêtements. C’est véritablement une histoire de femmes, entre femmes, loin des affichages publicitaires de sous-vêtements qui, souvent, visent bien plus les hommes que les femmes.

 

Une démarche engagée

Rue du Paradis propose des matières provenant de France et s’interdit de se fournir auprès d’entreprises ne respectant pas le droit des femmes, le droits des salariés et, plus largement, les droits humains. La notion d’entre-aide est aussi prédominante pour Rue du Paradis puisqu’une des vocations de la marque est d’aider les femmes à se sentir belles, bien dans leur peau, en toute circonstance. Rue du Paradis pense, en effet, aux femmes qui ne répondent pas aux diktats de la mode et à l’image de la femme que les magazines et la société renvoient en permanence. 

Rue du Paradis, marque américaine, créée par une Française et de savoir-faire français est fabriqué localement « c’est aussi pour dire merci aux États-Unis de rendre ce rêve possible » explique Fanouche. Derrière Rue du Paradis, elle pense aux femmes, mais aussi aux femmes défavorisées qui, venant d’un environnement social compliqué, peuvent avoir un chemin de vie cabossé. Aussi, embaucher et former ces femmes en difficulté et leur permettre de se réinsérer par le travail - en leur permettant notamment d’éduquer et de scolariser leurs enfants - constitue le plan long-terme et un pillier fondamental de la philosophie Rue du Paradis. « Les femmes, et plus largement les minorités, doivent s’entre-aider. L’éducation est le meilleur moyen de s’en sortir et de changer le climat politique actuel » plaide la designer.

Fanouche n’en oublie pas pour autant ses racines multiculturelles. « Dans beaucoup de pays, l’accès à l’éducation est compliqué, surtout pour les petites filles qui vivent dans des villages isolés. J’aimerais pouvoir exporter, à terme, ce modèle dans ces pays » rajoute-t-elle.

Avec quelques pièces de dentelle précieuse, Rue du Paradis se fait une promesse, donner un peu de paradis à chaque femme...

 

Rue du Paradis

©️ Yasmine Hassani-Karaman - Modèle : Faneca Banks

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Rue du Paradis est partenaire du Petit Journal New York et sponsorise la rubrique « Portraits de femmes », portraits réalisés au mois de mars, à l’occasion du Mois de la Femme lancé par notre édition. Un grand merci à Rue du Paradis pour son engagement et son soutien.

 

Article rédigé par Rachel Scharly - Rédactrice en chef de l’édition New York du Petit Journal

Rue du Paradis
Publié le 26 juillet 2019, mis à jour le 26 juillet 2019