Un groupe d’influenceurs et de créateurs de mode américains a été vivement critiqué en ligne après avoir visité une usine de fabrication de vêtements en Chine, dans le cadre d’une tournée parrainée par Shein, un géant du shopping en ligne et de la fast-fashion.


Shein a entrepris une vaste initiative pour améliorer sa réputation en invitantt des influenceuse à découvrir ses installations de production. Cependant, ces personnalités des réseaux sociaux sont aujourd’hui confrontées à des accusations de complicité, car elles semblent ignorer les pratiques contestées de la marque de fast-fashion. Parmi elles : Destene Sudduth, 385 000 abonnés ; Kenya Freeman, 31 600 abonnés ; Aujené 1 million d’abonnés ; Dani DMC, 480 000 abonnés ; Marina Saavedra 3806 abonnés ; Fernanda Campuzano, 39 500 abonnés.
Une visite controversée
Cette visite a très rapidement suscité des réactions négatives sur les réseaux sociaux. Les internautes ont critiqué les influenceurs pour leur manque de compréhension vis-à-vis des allégations de violations des droits de l’Homme liées à l’entreprise, ainsi que de l’impact environnemental de marque de fast-fashion. Ils se sont demandés si l'usine visitée représentait réellement les pratiques de production de Shein et pourquoi les influenceurs s'associeraient à une entreprise dont les valeurs éthiques étaient remises en question.
De son côté, Shein a répondu à la controverse en affirmant que les vidéos des influenceurs étaient authentiques et en soulignant son engagement envers la transparence. La marque a expliqué que la visite de l’usine était une occasion pour les influenceurs de comprendre le fonctionnement de Shein et de partager leur opinion avec leurs abonnés. L’influenceuse Kenya Freeman, une créatrice qui a travaillé avec l’entreprise, a défendu Shein en soulignant son rôle de soutien pour les petites entreprises, en particulier celles issues de communautés marginalisées.
They only invited people with zero critical thinking, eating this propaganda up! pic.twitter.com/LS1Lgh2ISh
— Kim (@TheKimbino) June 25, 2023
Les préoccupations sur les pratiques de Shein et les violations des droits de l’Homme
Shein est connue pour ses vêtements tendance à bas prix, et a acquis une popularité auprès de la génération Z, grâce à sa publicité sur des applications comme TikTok et Instagram, et ses partenariats avec des influenceurs. Mais cette ascension fulgurante a attiré l’attention sur les pratiques de l’entreprise, en particulier en ce qui concerne l’impact environnemental de la fast-fashion. Environ 85 % des vêtements finissent dans des décharges ou sont brûlés, contribuant ainsi à la pollution environnementale. De nombreux experts soulignent que la mode bon marché et de mauvaise qualité ne fait qu’aggraver ce problème.
Social media influencer reviews a Guangzhou factory belonging to the fashion brand Shein, June 2023. pic.twitter.com/2cs3920ftr
— Future Adam Curtis B-Roll (@adamcurtisbroll) June 24, 2023
Les préoccupations quant aux pratiques de Shein vont au-delà cela. Des législateurs occidentaux ont soulevé des alarmes concernant l’utilisation présumée du travail forcé des Ouïghours dans la région chinoise du Xinjiang, qui est un important fournisseur mondial de coton. Un rapport du Congrès américain a mentionné Shein et d’autres entreprises chinoises en lien avec des violations des droits de l’Homme et des problèmes liés à la sécurité des produits. Les législateurs ont demandé à Shein de certifier que ses produits ne sont pas issus du travail forcé dans la région du Xinjiang.
Mais Shein affirme avoir une politique ferme contre le travail forcé et la traite des êtres humains, et déclare régulièrement effectuer des audits de ses fournisseurs pour vérifier les violations des droits de l’Homme et les problèmes environnementaux. L’entreprise s’est également engagée à réduire ses émissions de 25 % d'ici 2030. Cependant, des experts et des organismes de surveillance appellent à une plus grande transparence de la part de Shein.
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