Spectacle incontournable à New York en cette période de fêtes, le Casse-noisette du New York City Ballet est considéré comme « La » production leader au monde. Alors que de nombreuses compagnies n’impliquent pas les enfants dans leur spectacle, le New York City Ballet leur donne la priorité. Et la magie de Noël opère…
Partie intégrante des traditions de Noël, de nombreux New-Yorkais ne manqueraient pour rien au monde le Casse-noisette du New York City Ballet. Ce ballet féerie est présenté de fin novembre jusqu’au 31 décembre dans l’impressionnante salle du David H. Koch Theater ; Il est adapté pour les petits et les grands qui ressortent du spectacle avec des étoiles plein les yeux. Il faut dire que la production new-yorkaise de The Nutcracker est considérée comme la référence mondiale.
Casse-noisette du New York City Ballet, une mise en scène grandiose libère l’imagination des spectateurs
Costumes somptueux, éléments de scène élaborés et effets visuels hors nome concourent à la réputation de la production New York City Ballet. A chaque représentation pas moins de 40 machinistes sont mobilisés.
Un des éléments phare de la scénographie est l’arbre de Noël d’une tonne qui croît de 3 mètres à 12 mètres provoquant immanquablement des murmures d’admiration dans la salle. Le costume de Mère Gigogne, figure mémorable du conte, relève également tous les défis ; Large de presque 3 mètres et pesant près de 40 kilos, il faudra trois personnes et une poulie pour le manipuler et le faire revêtir par le danseur. Pour la célèbre valse des flocons, autre temps fort du spectacle, des flocons de neige en forme de cristal sont utilisés. Ramassés et conservés pour être réemployés, ils apportent une pureté et une magie supplémentaires à ce tableau.
Au milieu de ce décor somptueux, la présence massive d’enfants, signature de la production du New York City Ballet, rend la scène encore plus immense et confère un enchantement particulier au spectacle.
En mettant en avant les enfants, le New York City Ballet propose une approche unique
Lorsque George Balanchine a créé le Casse-Noisette pour le New York City Ballet en 1954, sa volonté affichée était de mettre les enfants au cœur de ce ballet. Jeune danseur au sein des Ballets Impériaux de Saint Petersbourg et sans grande conviction pour cet art, George Balanchine associait la révélation de sa vocation à la découverte de la scène. Souhaitant offrir un écrin d’expression aux élèves de son école, la School of American Ballet, Balanchine avait donc pensé son Casse-Noisette afin de proposer des chorégraphies adaptées et évolutives. Ainsi de 8 à 12 ans approximativement, en fonction de leur niveau et de leur taille, les élèves de la School of American Ballet (SAB), affiliée au New York City Ballet, vont pouvoir prétendre interpréter différents rôles au sein de la célèbre compagnie.
Reconnu pour son talent à enseigner aux jeunes danseurs, Balanchine savait que certaines choses s’apprennent plus sur scène qu’en classe notamment la manière de travailler et se mouvoir ensemble pour créer une variété de formations nécessaires à la réalisation d’un ballet. Chaque rôle est pensé selon les apprentissages nécessaires à sa réalisation : des anges où il faut savoir compter et faire une diagonale, à la fête de Noël qui nécessite une présence sur scène de 25 minutes pendant lesquelles il faut interpréter un rôle et se déplacer ensemble aux rôles de Polichinelle et de Sucre d’orge où il faut réaliser de vraies chorégraphies. Chaque année ce sont donc 125 enfants répartis en 2 distributions alternées qui sont sélectionnés pour cette super production.
Etre sur scène pour le Casse-Noisette du New York City Ballet est le rêve de chaque élève de la School of American Ballet (SAB) mais c’est un véritable engagement tant pour les enfants que pour les parents. Après en avoir été privé pendant un an pour cause de COVID, Bérénice fait partie depuis deux ans de cette incroyable aventure ; elle et ses parents nous racontent.
"Pour moi, danser sur scène au sein du New York City Ballet est magique"
Les auditions pour les jeunes danseurs de la SAB ont lieu mi septembre. Ils seront nombreux à jouer un rôle mais pas toujours celui espéré. Cette année, Bérénice a été retenue pour le rôle de Polichinelle. A 11 ans, les répétitions se sont enchaînées depuis octobre, en semaine après l’école et en journée le dimanche. Bérénice a la chance d’habiter à côté du Lincoln Center où le spectacle et les répétitions ont lieu mais ce n’est pas le cas de tous les enfants. Car la SAB se veut être à l’image de la diversité new-yorkaise et n’a de cesse d’assurer sa promotion et de recruter dans toutes les strates de la population et aux quatre coins de New York City.
De fin novembre à fin décembre, Bérénice assurera 25 représentations en week-end et en semaine. Pour cette famille française, pas question donc de rentrer en France pour les fêtes de fin d’année.
En semaine, le spectacle commence à 19H mais Bérénice devra être sur place une heure avant sans compter l’heure que sa maman aura passée avant à la coiffer chez elle. Peu de temps donc pour les devoirs les soirs de représentation. De plus, en dehors des représentations programmées, Bérénice, comme tous les enfants du ballet, doit être en mesure de remplacer au pied levé son doublon en cas de nécessité.
Le spectacle se finissant à 22h, Bérénice rentre tard chez elle et il est parfois bien difficile de trouver le sommeil quand on a des paillettes plein les yeux. En classe de 6ème au Lycée français de New York, elle peut compter sur la bienveillance et la compréhension de cet établissement pour trouver des solutions durant cette période. Et Bérénice de conclure : « C’est beaucoup de travail et je manque beaucoup de choses de mon âge comme les sorties, les fêtes et les soirées pyjama avec mes amies, mais quand je suis sur scène, je sais que ça en vaut la peine ! »
Nul doute qu’une vocation est née…