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NATATION – Alain Bernard, la torpille française

Encore inconnu du grand public il y a trois jours, Alain Bernard est devenu LE nageur français du moment, en battant trois records du monde et en obtenant deux médailles d'or. Pourtant, à déjà 24 ans, le jeune nageur d'Aubagne a mis le temps pour toucher le bord

Quelques secondes auront suffi pour propulser Alain Bernard du statut de simple nageur à celui de star (photo AFP)
Le poing levé en signe de victoire et la bouche grande ouverte à travers laquelle on imagine un cri s'échapper, ainsi nous est apparu Alain Bernard dans les médias.
Ce week-end aux championnats d'Europe à Eindhoven, le jeune Français a obtenu deux médailles d'or, dont l'une en battant le record du monde du 100 m nage libre. Il a parcouru cette distance une première fois en 47''60 (le précédent record étant de 47''84), avant de pulvériser lui-même son propre record en 47''50, ce qui lui a permis d'obtenir la victoire. Mais son exploit ne s'est pas arrête pas là.
Dimanche, l'Aubagneur a explosé le chronomètre du 50m nage libre, passant le record du monde de 21''56 à 21''50. Enfin hier, il a concrétisé ses efforts, par une belle première place, bien que sans record cette fois-ci.
Si le public français est ravi, et plébiscite son nouveau champion, ce succès si soudain attise les jalousies et les controverses. Ainsi, outre les rumeurs de dopage, c'est sa combinaison qui est pointée du doigt par ses adversaires. En effet, sa LZR race de Speedo, son sponsor, serait, selon eux, à l'origine de ses victoires. Les tissus comportent un élément stabilisateur au niveau du bassin qui favoriserait la flottabilité de l'athlète. La FINA (Fédération Internationale de Natation) a pourtant autorisé cet équipement. Alain Bernard, lui, se défend : "Ca peut jouer, mais même en pyjama, j'aurais nagé vite". Pas sur dans ce cas là, que la FINA autorise son équipement !

Un physique impressionnant
1m96, 88 kg, 2,05 m d'envergure, des mains immenses et 48 de pointure : on peut dire qu'Alain Bernard en impose sur les bords des bassins. Pourtant, le jeune homme est discret, calme, réfléchi, bref, aux antipodes de son image aquatique de "squale blond". Cette nature l'a beaucoup desservie : "Il a longtemps eu peur de gagner"raconte son entraîneur Denis Auguin.
Né à Aubagne le 1er mai 1983, Alain Bernard est en effet un surdoué qui s'est fait désirer. En 2004, il rate les jeux olympiques en raison d'une mononucléose et d'une toxoplasmose. Et si en 2005, il nage le 100m en 51'', en juin 2007, il explose le record de France, en 48''12. Il avait alors 23 ans, un âge déjà avancé pour un sportif.
Aujourd'hui, avec son entraîneur, Alain Bernard a rattrapé son retard, notamment grâce à une nouvelle hygiène de vie : 80km de nage par semaine, footing, stretching, séances de musculation avec des charges de 110 kg, cryothérapie à la thalasso, régime strict? De quoi se tailler un corps de rêve. Une carrure qui lui promet déjà d'autres victoires aquatiques.
Adeline BOURG. (www.lepetitjournal.com) mardi 25 mars 2008
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