Conseiller et conseillère des Français de Bavière et Baden-Wurtemberg, Frédéric Zucco et Audrey Leclerc ont été élus en tant que candidats sur la liste de "Engagement écologiste et citoyen en Allemagne du Sud" lors des élections de mai 2021. Plus d'un an après le début de leur mandat, ils nous livrent leur ressenti d'expérience et leurs ambitions futures.
Il n’est pas normal que l’enveloppe boursière pour l’Allemagne du sud soit en baisse de 9% alors que le coût de la vie augmente ainsi que les frais d’écolage. L’accès à des activités francophones ne peut se limiter aux grandes villes.
Quelles sont vos impressions en tant que conseillers des Français de l'étranger, plus d’un an après les élections ?
Nous avons fait le constat depuis l’année passée qu’il reste encore beaucoup de travail à fournir pour faire connaître le rôle du conseiller et de la conseillère des Français.es de l’étranger. Notre tâche est considérable compte-tenu des sujets (éducation, administration, culture, économie et emploi, retraite, social…) et des grandes distances (les deux Bundesländer représentent plus de 106.000 km2). Mais venir à la rencontre des Français.es de la circonscription est capital pour tisser des liens et relayer les préoccupations. La pandémie ne nous a pas facilité la tâche et continue de restreindre nos possibilités, sans oublier que notre travail reste entièrement bénévole.
Quels sont les thèmes que les Français d’Allemagne vous ont le plus demandés de relayer auprès des autorités ?
Lors des élections présidentielle et législatives, mobilisé.es personnellement dans les bureaux de vote, nous avons été sollicité.es par nos compatriotes sur l’exercice de leur droit de vote et les conditions dans lesquelles ils l’exercent. Pendant les élections présidentielle et législatives, malgré un travail important fourni par les consulats, nous avons été interpellé.es par des compatriotes sur les difficultés dans les bureaux de vote. Suite à notre sollicitation relayant des demandes des alentours de Nuremberg, madame la Consule générale de Munich, Mme Pereira, n’a pas hésité à se déplacer personnellement à Nuremberg pour s’assurer du bon déroulé du vote. Les Français.es d’Allemagne du sud demandent plus de tournées consulaires, plus d’informations sur l’exercice de leur droit de vote. Beaucoup de Français.es sont engagé.e.s dans des actions culturelles et sociales dans leur communauté et souhaitent une présence et un soutien plus forts des autorités françaises dans ces domaines.
Il faut donner les moyens aux consulats d’effectuer leurs missions pour rendre un service public consulaire de qualité à nos concitoyens et concitoyennes. Nous avons la chance en Allemagne du sud de pouvoir compter sur des agent.es dévoué.es au sein des consulats de Munich et de Stuttgart qui se démènent avec des moyens contraints et qui arrivent tout de même à répondre en partie aux sollicitations. Mais pour combien de temps encore ? Nous nous battons dans le cadre de notre mandat mais également à l’Assemblée des Français.es de l’étranger dans laquelle Audrey Leclerc siège, pour que les moyens soient à la hauteur des enjeux. La loi de finances 2023 prévoit une centaine de nouveaux postes mais ceux-ci ne concerneront même pas le réseau consulaire, alors que nous demandons le retour à la situation des années 2000 !
Quels sont vos objectifs pour la deuxième année de votre mandat ?
Pour la deuxième année de notre mandat, nous souhaitons intensifier ce que nous avons déjà entrepris : aide scolaire (bourses et FLAM), aide aux associations (STAFE), informations de nos concitoyen.nes. Nous irons à l’encontre des associations et de notre communauté, comme nous l’avons fait cet été à Fribourg, où nous avons aussi établi le contact avec l’institut culturel et organisé une réunion publique pour expliquer le rôle du conseil consulaire et de l’Assemblée des Français.es de l’étranger.
Nous souhaitons continuer à organiser périodiquement ce type de déplacements dans l’ensemble de la circonscription en synergie avec le collectif ECAS (Engagement écologiste et citoyen en Allemagne du Sud), un réseau de militant.es associatif.ves et politiques engagé.es pour l’écologie et la justice sociale. Notre prochain point d’étape sera Erlangen en avril prochain. Nous désirons être présent.es dans les conseils de tous les établissements du réseau AEFE et des écoles européennes, à titre consultatif bien sûr, de manière à suivre l’évolution de l’éducation et à écouter les parents concernés.
S’il est primordial de rencontrer en présence nos concitoyen.nes et leurs associations, nous voulons aussi renforcer les possibilités de contacts en ligne. Nous, les représentant.es de l’écologie sociale, mettrons des créneaux individuels de consultation et de dialogue en ligne. Nous renforcerons la communication sur nos activités, nos déplacements dans les villes de la circonscription et nos permanences.
Le conseil consulaire de 2022 aura lieu le mois prochain, que souhaitez-vous mettre en avant durant ce moment de parole ?
Nous souhaiterions parler d’éducation, une éducation de qualité et accessible à toutes et à tous en Allemagne du Sud. Le mois dernier ont été votées au sein du conseil consulaire, des bourses pour des élèves des établissements français, franco-allemands et européens de la circonscription.
Nous, élu.es écologistes de gauche, critiquons les modes d’attributions de ces bourses : nous demandons une plus grande autonomie quant à leur attribution (nous ne pouvons disposer que de 0,81 % de l’enveloppe globale en Allemagne du sud !) et nous voulons privilégier les familles vulnérables en cette période difficile qui touche les plus précaires.
Il est nécessaire que celles-ci soient automatiquement informées des possibilités de soutien financier. Il n’est pas normal que l’enveloppe boursière pour l’Allemagne du sud soit en baisse de 9 % alors que le coût de la vie augmente ainsi que les frais d’écolage. Nous souhaiterions évoquer également les structures Français Langue Maternelle (FLAM) qu’il faut soutenir. L’accès à des activités francophones ne peut se limiter aux grandes villes. Promouvoir les FLAM est un moyen de permettre aux élèves français.es de tout le territoire d’accéder à l’enseignement du français.
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