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Le mythe du roi Louis II de Bavière, le souverain francophile

Louis II Bavière roi fouLouis II Bavière roi fou
Capture d'écran YouTube
Écrit par Anaïs Kelly
Publié le 31 août 2020, mis à jour le 31 août 2020

Aussi connu sous le nom de « Roi des contes de fées », surnommé affectueusement « Kini » par les Bavarois, le souverain à l’origine du château de « Neuschwanstein » fait encore aujourd’hui l’objet de nombreux fantasmes et légendes à son égard. Les rumeurs sur la folie du roi Luis II de Bavière, né le 25 août 1845 au château de « Nymphenburg », et le mystère qui règne autour de sa mort en 1886 en font un personnage romanesque.

 

Souverain malgré lui

Suite à la mort soudaine du roi Maximilien II, Louis arrive au pouvoir à 18 ans. Souverain malgré lui, le jeune homme peine à s’intéresser aux enjeux et responsabilités de son poste. Le 18 janvier 1871, alors que la Bavière perd son indépendance, il est absent à la cérémonie scellant l’unification allemande qui a lieu à Versailles. Il ne comprend pas la société bourgeoise et industrielle émergente, le nouveau monde lui est étranger. On raconte par exemple qu’il aime se déguiser et se vêtir de costumes appartenant à une autre époque. Profondément francophile, il admire le roi Soleil et l’absolutisme. Sa personnalité torturée et son détachement des obligations de la cour vont peu à peu l’amener à s’exclure lui-même. Très vite, il se réfugie dans un univers de romance et de rêves.

Louis II Bavière roi
Capture écran YouTube



Le roi de la lune

En 1867, il fait construire un jardin d’hiver sur le toit de sa résidence munichoise : palmiers, fleurs tropicales, tente royale, hutte indienne et même une grotte artificielle… C’est une véritable jungle artificielle au cœur de la ville ! En effet, Louis II de Bavière supporte de moins en moins ses visites à la ville, et préfère s’adonner à la construction de châteaux et forteresses dignes d’un conte de fées : Palais Linderhof, Herrenchiemsee, ou encore Neuschwanstein qui l’obsède… Dans ce château du 19e siècle qui a pourtant une allure médiévale, le roi peut enfin s’adonner à ses activités comme il l’entend. Reclus seul loin de la cour, il ne vit que la nuit : il se lève aux alentours de 20 h avant de partir en balade nocturne en traîneau à travers la forêt, pour enfin rentrer et dîner à l’aube. Ce mode de vie nocturne lui a d’ailleurs valu le surnom de « Mondkönig » (le « Roi de la lune »).

Entre 1872 et 1885, 209 représentations privées ont lieu pour le souverain uniquement. Ces ballets, pièces de théâtre et opéras lui permettent encore une fois de s’échapper vers un monde onirique. Fasciné par Wagner, il sera vite contraint de bannir le virtuose qu’on accuse d’avoir trop d’influence sur lui.

Neuschwanstein
© Pixabay



Une fin mystérieuse

Mais la folie des grandeurs du roi va finir par le perdre. A la fin des années 1870, il est au bord de la faillite : en 1884, on estime ses dettes à 8,25 millions de marks, en 1885 elles s’élevaient déjà à 14 millions. Très vite, son cabinet ordonne l’arrêt de la construction des châteaux et alors que le roi envisage de destituer ses ministres, ces derniers prennent un pas d’avance en décidant de la faire déclarer fou pour l’écarter du pouvoir le plus vite possible. Dès le moi de juin 1886, on annonce son incapacité à régner et on ordonne son internement dans son château de Berg, converti en asile, où il est emmené dans la nuit du 11 au 12 juin. Son psychiatre, Dr. Johann Bernhard von Gudden, qui lui a diagnostiqué une schizophrénie psychotique incurable, veille sur chacun des mouvements du souverain déchu. Le 13 juillet, il l’accompagne faire une promenade en début de soirée. Moins d’une heure plus tard, on les retrouve tous deux morts : Ludwig s’est noyé dans le lac de Starnberg et le Dr. Gudden a été étranglé sur le ponton.

La fin du « Roi de la lune » est plus qu’étrange et pourtant le rapport du médecin écarte la thèse de l’assassinat. Était-ce un suicide ? Très vite, des rumeurs vont circuler quant à cet incident : comment un homme de 1,93 mètres aurait-il pu se noyer dans une partie peu profonde du lac ? Et qu’en est-il des coups de feu entendu par les employés du château ? Bien de questions sans réponse que le roi aura emportées avec lui dans sa tombe.

 

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