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Le Réseau Québec-France/Francophonie, un pont vivant entre deux cultures

Né d’une volonté commune de rapprocher les peuples français et québécois, le Réseau Québec-France/Francophonie est aujourd’hui un acteur incontournable des échanges culturels, économiques et sociaux. Avec à sa tête Jean-Marie Comeau, l’organisation explore de nouvelles pistes pour renforcer ses missions dans un monde en constante évolution. Retour sur son histoire et sa vision pour l’avenir.

Jean-Marie Comeau Président de Quebec-France / FrancophonieJean-Marie Comeau Président de Quebec-France / Francophonie
Jean-Marie Comeau, président du Réseau Québec France / Francophonie - Illustration LPJ
Écrit par Bertrand de Petigny
Publié le 25 janvier 2025, mis à jour le 28 janvier 2025

 

 

« Promouvoir la langue française est une priorité, surtout face aux défis du numérique et de la mondialisation. » Jean-Marie Comeau


 

L'histoire du Réseau Québec-France/Francophonie trouve ses racines dans les années 1960, une époque marquée par l’essor de ce qui deviendra quelques années plus tard la Francophonie. Inspiré par les discours visionnaires du général de Gaulle et les initiatives de René Lévesque, le mouvement visait dès sa création à renforcer les relations culturelles et économiques entre le Québec et la France. À l'origine appelé « Association Québec-France », le réseau a été pensé comme un pont favorisant des échanges mutuels, aussi bien entre les institutions que les individus.

En parallèle, la France, sous l’impulsion du général de Gaulle, a vu naître la
« Fédération France-Québec », cousine génétique et partenaire du réseau québécois. Bien que les deux structures soient indépendantes, elles partagent une mission commune : promouvoir la langue française et cultiver des liens solides entre les deux nations.

Nous avons rencontré Jean-Marie Comeau, le président du Réseau Québec-France. Il nous explique : « Ces deux entités sont comme des jumeaux : semblables dans leur essence, mais uniques dans leurs approches. »

 

 

Un tournant en 2016 : de l’association au Réseau

 

Jusqu’à 2015, le réseau bénéficiait d’un soutien financier croisé important des gouvernements français et québécois. Cependant, des coupures budgétaires drastiques ont entraîné une refonte complète de la structure. En 2016, l’Association Québec-France a laissé place à un modèle plus décentralisé, où les chapitres locaux sont devenus des entités autonomes regroupées sous l’égide du Réseau Québec-France.

« Ces changements étaient nécessaires pour assurer notre survie, mais aussi pour moderniser notre approche, » souligne Jean-Marie Comeau. Cette transformation a permis de mettre davantage l’accent sur les échanges humains, tout en conservant une connexion étroite avec la Fédération France-Québec.

La mission a également évolué. Si les échanges économiques, culturels et sociaux restent au cœur des activités, le réseau se concentre de plus en plus sur la promotion de la langue française et l’histoire commune des deux peuples. Cette vision se traduit notamment par des initiatives comme le programme « Francofête-Tourismots », qui combine découverte culturelle et apprentissage linguistique.

 

 

 

 

 

 

Un leader dévoué et visionnaire

 

Depuis son accession à la présidence, en 2022, Jean-Marie Comeau s’est attaché à revitaliser le réseau et à développer de nouvelles stratégies pour attirer une jeune génération de membres. « Nous vivons dans une époque où les citoyens se considèrent davantage comme des consommateurs que comme des contributeurs. Il faut repenser notre façon de mobiliser les gens, » affirme-t-il.

Son passé d’animateur communautaire et son engagement syndical ont forgé en lui une capacité rare à créer des ponts entre les individus. Sous sa direction, le réseau a mis en place des comités spécifiques pour définir des créneaux clairs, notamment dans le domaine de la francophonie numérique et de l’environnement.

 

 

Les relations avec la Fédération France-Québec

 

Malgré leur autonomie, les liens entre le Réseau Québec-France et la Fédération France-Québec restent solides. Les deux organisations travaillent en collaboration sur des projets phares, comme les rencontres triennales, qui alternent entre les deux pays. En 2025, c’est à Rimouski que cet événement aura lieu, sous le thème « Les chemins qui marchent ».

Jean-Marie Comeau précise : « Ces rencontres sont essentielles. Elles permettent de renforcer les liens humains et de mettre en avant des thématiques d’avenir, comme la promotion de la langue française et les enjeux environnementaux. »




 


QU'EST-CE QUE LE CHEMIN QUI MARCHE ?
Le Québec s'est construit et continue à grandir grâce aux chemins qui marchent. Les autochtones avaient baptisé le Saint-Laurent “Magtogoek” - le chemin qui marche. Cet autoroute fluviale a été empruntée par les explorateurs et les colons français partis à la découverte d'un nouveau monde puis par les habitants de la Nouvelle-France qui en ont remonté tous les affluents pour s'établir et commercer : Saguenay, Outaouais, Gatineau, Richelieu, Chaudière, Manicouagan, Saint-Maurice, Yamaska, Maskinongé, etc.


 

 

Un avenir ancré dans la francophonie numérique et environnementale

 

Avec l’ajout récent du mot « Francophonie » à son nom, le réseau affirme sa volonté d’élargir son influence. L’enjeu de la langue française dans le numérique est au cœur des préoccupations. « La présence du français sur le web est essentielle pour assurer sa survie face à la domination de l’anglais. Cela passe par une stratégie internet forte, » insiste le président.

Par ailleurs, le réseau collabore avec des institutions comme l’Institut France-Québec maritime pour aborder des thèmes environnementaux cruciaux, tels que le réchauffement des eaux et la perte de biodiversité. Ces initiatives visent à créer des partenariats entre enseignants, étudiants et chercheurs des deux pays.

 

 

Une francophonie en mouvement

 

Alors que le Réseau Québec-France/Francophonie trace son chemin dans un monde globalisé, il reste à voir jusqu’où ces liens historiques et culturels pourront être renforcés. Jean-Marie Comeau conclut : « La francophonie est un chantier permanent. Notre réseau doit être à la fois un héritier de l’histoire et un acteur du changement. » Une question demeure : comment inspirer les générations futures à s’engager dans ce projet collectif ?

 

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