Ce 31 octobre, M. Benoît Dubreuil, Commissaire général à la langue française, a dévoilé une série d'études complémentaires à l'édition 2024 du "Rapport sur l'évolution de la situation linguistique au Québec", publié par l'Office québécois de la langue française en mai dernier. Ces analyses mettent en lumière un recul inquiétant de la langue dans plusieurs sphères et appellent à des mesures structurantes pour assurer sa pérennité. Les études et des recommandations associées seront déposées à l’Assemblée nationale pour permettre aux députés de prendre des décisions éclairées.
Ces documents nous montrent que le statu quo n'est plus suffisant
- Benoît Dubreuil
Dans un contexte où l’évolution du français est scrutée de près, les études dévoilées par M. Dubreuil révèlent des tendances préoccupantes. Malgré les avancées permises par la Charte de la langue française, l’usage du français au travail et dans la culture montre des signes de recul.
Un constat alarmant : le déclin progressif au travail
Les études présentées démontrent une baisse de l’usage du français au travail, particulièrement chez les jeunes adultes de 25 à 39 ans. L'attrait pour l'anglais comme première langue officielle parlée et l'augmentation de la population immigrante contribuent à cette dynamique. « Il est urgent d’agir si nous voulons inverser la tendance », a ajouté le Commissaire.
La concurrence accrue du bilinguisme
Le point de presse a souligné que le bilinguisme, en nette progression depuis deux décennies, influence la dynamique linguistique au Québec. La proportion de personnes bilingues a atteint 46,4 % en 2021, exerçant une pression sur l'usage du français. Les diplômés hésitent souvent à postuler pour des postes nécessitant un haut niveau de français.
Le rôle central de l'éducation
Les résultats des études rappellent l'importance cruciale de l'éducation dans le maintien de l’usage du français. Un parcours scolaire en français augmente significativement la probabilité de travailler dans cette langue, passant de 87,7 % pour ceux ayant étudié en français à 32,4 % pour ceux ayant fait leurs études en anglais. « L’éducation est la clé pour soutenir l’usage du français », a martelé M. Dubreuil.
Ces études montrent que les politiques actuelles doivent être renforcées et adaptées
Une révision nécessaire des politiques
Certaines industries internationales favorisent l'anglais, accentuant le déclin du français, particulièrement dans des postes de gestion. « La situation est particulièrement critique dans des secteurs spécifiques où l’usage du français devient marginal », a-t-il précisé. Comment rendre le français attractif et compétitif, notamment pour les jeunes et les nouveaux arrivants ? La question reste entière et appelle à une réflexion collective. Ces rapports seront déposés à l'Assemblée nationale, où les députés pourront se saisir des enjeux et envisager des mesures appropriées.
Pistes de solutions : un avenir en suspens
M. Dubreuil a laissé entrevoir des pistes telles que l'amélioration de l'intégration linguistique des immigrants et la promotion du français au sein des entreprises et dans la culture populaire. Des actions seront nécessaires pour que le français reste la langue de cohésion sociale au Québec.
Des choix décisifs pour l'avenir du français
Alors que les défis se dessinent, quelles mesures concrètes le Québec adoptera-t-il pour assurer un avenir prometteur au français ? La présentation des rapports par M. Dubreuil soulève des questions cruciales : comment concilier modernité et préservation linguistique ? Le futur du français repose désormais sur des décisions collectives éclairées que les parlementaires devront prendre à l’Assemblée nationale.