Fondé en 2023, ce groupe d’organisation de Five, Futsal, 7vs7 et 8vs8 s’affirme et s’impose davantage dans le paysage sportif montréalais. Une jeune structure ambitieuse et populaire, basée sur la bienveillance et le relationnel, portée par deux passionnés de football, Théodore Bardina et Mehdi Boumedal.


Avant de superviser Five Montréal, les deux trentenaires ont eu des parcours riches et aventureux. Théodore Bardina, originaire de la région toulousaine, était directeur de pâtisserie. C’est il y a cinq ans qu’il s’est envolé pour le Canada, « j’étais venu en vacances ici en 2018 et 2019, j’avais vraiment bien aimé. J’ai fait une demande de PVT (Permis Vacances-Travail), et quand j’ai eu le visa, je suis parti », explique-t-il.
Arrivé en pleine pandémie, il a d’abord vécu en région, au Saguenay. De chef de cuisine, à guide de chien de traineau, en passant par guide de motoneige, Théodore a multiplié les expériences professionnelles. Il est aujourd’hui directeur de deux manoirs, « c’est mon activité principale », avoue-t-il. Il a pris part à la gestion de Five Montréal l’année dernière, grâce à son sérieux et son envie de s’investir. « J’ai rejoint l’aventure il y a deux ans, en tant que joueur, et maintenant je fais partie intégrante de l’équipe d’organisation », a-t-il déclaré.
Un tandem formé avec Mehdi Boumedal, éducateur sportif dans un organisme montréalais. Après des années passées à voyager à travers le monde, notamment en Australie, ce baroudeur a eu envie d’une vie plus calme. « Comme j’ai beaucoup bougé, j’ai voulu me poser. J’ai vraiment aimé l’énergie de cette ville, alors je me suis dit pourquoi pas rester à Montréal. Aujourd'hui ça fait 3 ans », précise-t-il. Si l’initiative vient d’un ami à lui, Liebault Larose, rentré en France à la fin de son visa, c’est bien avec Théodore qu’il s’occupe du groupe désormais. « C’est vraiment Liebault qui a créé Five Montréal et qui a porté le projet pendant les premiers mois, je l’ai rejoint par la suite. Depuis son départ, on le gère à deux », avoue-t-il.
Ayant pratiqué le football pendant leur jeunesse, ces deux amoureux de sport parlent le même langage, celui du ballon rond. « La passion du foot, ça te revient toujours ! », confie Mehdi, le sourire aux lèvres. « Five Montréal n’est pas notre travail, mais on s’investit à fond, ça nous prend beaucoup de temps. J’aimerais, à terme, faire ça à temps plein », ajoute-t-il.
« Five Montréal permet de rencontrer du monde, c’est un beau vecteur social »
Le concept de Five Montréal est clair : organiser des matchs où les joueurs, après réservation, ont leur place garantie. Pas de système de remplaçants, « tu viens, tu as ta place, tu joues, tu prends du plaisir et tu reviens », affirme Théodore. Leur devise parle d'elle-même, « premier arrivé, premier inscrit ».
C’est ce principe de « à la carte », et de liberté totale qui attire. Si ce fonctionnement paraît classique et évident, il ne l’est pas forcément ici, dans la métropole québécoise. « Il y a des grands groupes de foot à Montréal, et les organisateurs vont donner une heure et un lieu de rendez-vous, mais une fois là-bas, soit il n’y a pas assez de joueurs, soit il y en a beaucoup trop », explique-t-il.
Five Montréal pose donc un cadre de jeu propre et structuré. Une fois sur place, un « hôte », joueur régulier voulant s’impliquer dans le projet, reçoit les autres participants. Sa mission est de les mettre à l’aise avant chaque match et d’instaurer une atmosphère chaleureuse, et c’est plutôt réussi. Ce dernier est accueillant et connaît les prénoms de tout le monde, créant ainsi du lien pour démarrer dans les meilleures conditions.
Le coup d’envoi est ponctuel, « tu payes pour une heure, tu joues pendant une heure », déclare Mehdi. Durant la rencontre, si l’envie de gagner se fait évidemment sentir, ce sont surtout la solidarité et le respect qui priment, en témoignent les nombreux, « aller les gars, on lâche rien, c’est bien ! ». A la fin de la session, sourires et fair-play sont au rendez-vous et donnent envie de revenir.
La ville de Montréal n’a pas été choisie au hasard, « c’est ici qu’il y a tous les immigrants qui jouent au foot », déclare Théodore. L’immense majorité de la communauté de Five Montréal est francophone, et « certains se rendent compte qu’ils viennent de la même ville, donc forcément, quelque chose se tisse », avoue Mehdi.
Ce groupe d’organisation met un point d’honneur au relationnel, « on privilégie bien plus le lien social que la recherche de marge à tout prix », confie Théodore. Entre discussions amicales après les matchs, et activités extra-sportives comme des barbecues et pique-niques, Five Montréal favorise l’humain, la convivialité et la bienveillance.
Pour les intéressés qui souhaitent rejoindre l'aventure
Une structure en pleine expansion
Avec déjà plus de 2000 membres, tout se passe via le groupe Facebook. « On sait que pour l’instant ce n'est pas le plus évident, mais un site internet arrive bientôt pour faciliter la gestion et toucher des gens qui n’ont pas ce réseau social », précise Mehdi.

Five Montréal n’a pas de locaux, l’objectif étant de louer auprès de la Ville, de la mairie, des écoles privées et des centres comme Socceroof, avec leurs trois complexes à Montréal. « On a des contrats longue durée avec eux, et on va louer tel terrain à telle heure pour telle durée », explique Théodore.
Toutes les semaines, un créneau récurrent est proposé à l’ensemble des joueurs. La demande étant en hausse constante, les deux trentenaires sont toujours à la recherche d’espaces de jeu supplémentaires. Si la structure n’a pas de partenaires, « certains nous louent les terrains à des prix avantageux comme le CF Montréal, club de football professionnel de la ville. Nous avons même des réductions sur les places de match », confie Théodore.
Le groupe prend de plus en plus d’ampleur, à tel point que « des équipes de ligues nous appellent pour qu’on les sponsorise. Il y a un vrai engouement qui prend en ce moment, on est très content », s’exclame Mehdi en souriant. Au début, Five Montréal proposait deux créneaux par semaine, aujourd’hui il y en a quatorze, pour un prix de 14,70 dollars par personne l’été, les tarifs étant différents en hiver.
Un groupe aux fortes ambitions
Gérer une organisation comme celle-ci demande beaucoup de patience mais, « ça vaut le coup, c’est un projet qu’on veut intensifier d’années en années », déclare Théodore. Et pour être accompagné dans son évolution, Five Montréal a besoin de sponsors et partenaires. « On travaille là-dessus dans le but, à terme, d’offrir une expérience client encore plus satisfaisante en fournissant, par exemple, des boissons et des barres céréales après les matchs », affirme Mehdi. Les objectifs sont bien précis : grandir, accéder aux meilleurs équipements et installations possibles, avoir une image, et toucher toutes les salles de football à Montréal pour être « complètement considéré dans l’équation ».
Pour suivre les actualités de Five Montréal
Une bonne gestion des réseaux sociaux est la clé pour se développer efficacement. Five Montréal l’a bien compris, en témoignent les vidéos soigneusement travaillées. « On va continuer à mettre du budget sur la communication parce que quand les gens voient les vidéos, ils les partagent, et notre nombre d’abonnés augmente considérablement », avoue Théodore.
Le vrai point fort de ce groupe, c’est son « côté touche-à-tout », que les deux gérants comptent bien élargir. Entre l’aspect événementiel avec l'organisation de plusieurs tournois qui « nous font passer des paliers au niveau de la visibilité, en récupérant des équipes qui découvrent le groupe », explique Mehdi, et le caractère récréatif avec les matchs de la semaine, Five Montréal confirme sa pluralité. Sans oublier la dimension compétitive avec le système de ligue, « si tu es un joueur récurrent, on peut te mettre dans une équipe en ligue adaptée à ton niveau », précise-t-il. Un large choix qui convient à tous les goûts.
« La finalité de ce qu’on veut vraiment faire, on va la garder pour nous pour l’instant », exprime Théodore, d’un air mystérieux. Alors peut-être une belle annonce à suivre, très prochainement, sur leurs réseaux sociaux.
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