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Travailler au Canada : le guide complet

Comment et dans quel secteur décrocher un emploi au Canada ? Quel visa demander ? lepetitjournal.com vous propose le guide complet de ce qu’il faut savoir pour travailler au Canada.

Une rue de Montréal, au Canada, sous la neigeUne rue de Montréal, au Canada, sous la neige
Écrit par Caroline Chambon
Publié le 20 août 2021, mis à jour le 4 mars 2024

 


 

La radio des francais dans le monde donne la parole aux expatriés

Vous souhaitez vivre à Montréal ? Toutes les informations utiles à retrouver sur le podcast de la Radio des Français dans le monde "Vivre à..." 

 


 

 

Le marché de l’emploi au Canada

Le Canada est la dixième puissance économique mondiale. Avant la pandémie, le taux de chômage était structurellement bas, oscillant entre 5 et 6%. Après avoir connu un pic en 2020 à 13,4%, les niveaux d’emploi se sont rétablis et il stagne aujourd’hui à 7%, une très bonne performance en période de crise sanitaire. La croissance économique, quant à elle, a été négative pour la première fois depuis le début du siècle en 2020 (-5,8%), mais la croissance prévisionnelle pour 2021 est de 6,5%, soit plus qu’espéré. 61% de la population canadienne réside dans l’Ontario (39%) et le Québec (22%), qui sont les deux principales régions économiques, représentant respectivement 39% et 20% du Produit Intérieur Brut (PIB).

Le Canada peut compter sur un secteur bancaire et financier très résilient qui a permis, avec l’aide de la banque centrale, de maintenir à flots l’économie durant la crise financière. Le redémarrage de l’économie américaine, premier partenaire commercial du Canada (75% des exportations canadiennes se dirigent vers les Etats-Unis), a permis à l’économie canadienne de se relancer rapidement.

Les secteurs porteurs de l’économie canadienne sont l’aérospatiale, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), l’assurance et la banque, les transports et le bâtiment. Au Québec, l’extraction et l’exploitation de ressources naturelles (bois, agriculture, élevage, mines, pêche) portent la région. Le tourisme était également un secteur important avant la pandémie.

 

La ville de Vancouver, au Canada

 

Les visas de travail au Canada

Le Canada propose plusieurs types de visas, dont certains permettent de travailler.

 

Le visa de résident temporaire

Si vous souhaitez travailler au Canada pour une courte période de temps qui n’excède pas six mois, le Visa de Résident Temporaire (VRT) est la solution. Il en existe deux types :

  • Le visa pour entrée unique a une validité de six mois et vous permet d’entrer une seule fois sur le territoire canadien.
  • Le visa pour entrées multiples permet les allez-retours entre le Canada et différents pays, c’est-à-dire que vous pouvez entrer plusieurs fois sur le territoire canadien pour une période de 6 mois pendant 10 ans. Toutes les demandes ne sont pas acceptées cependant, la décision revient à l'agent responsable des visas. 

 

Le visa de résident permanent

Ce visa est plus difficile à obtenir que les précédents, parce qu’il donne au résident les mêmes droits qu’un citoyen canadien, hormis le droit de vote. Il est soumis à un certain nombre de conditions et se découpe en plusieurs étapes. Il vous faudra tout d’abord présenter une série de documents d’identité, puis vous serez informés par les services d’immigration du Canada de la marche à suivre.

 

Le Programme Vacances-travail (PVT)

Le Programme Vacances-travail est accessible aux ressortissants de 32 pays, dont la France, la Suisse et la Belgique, et donne à ses détenteurs plusieurs avantages. Il donne par exemple le droit de travailler sans avoir besoin d’un contrat préalablement signer ni d’avoir convenu de durée de travail. Mais il est également possible de choisir de ne pas travailler et de parcourir les paysages du Canada. Une fois votre PVT validé, vous devez vous rendre impérativement au Canada dans les 12 mois qui suivent afin d'en profiter. Pour les Français, la durée de validité du PVT est de 24 mois. Il faut avoir entre 18 et 35 ans et faire la demande auprès de l’ambassade du Canada en France. Ce programme est soumis à un quota qui s’élève à 6.750 pour le Canada. Ce visa est valable pour une personne seule, sans personne à charge.

 

Un passeport avec un visa dessus

 

Les permis de travail au Canada

De nombreux étrangers sont séduits par les conditions de travail canadiennes, en particulier un certain nombre de Français qui profitent de la francophonie au Québec pour s’y installer. Au Canada, il existe deux types de permis de travail.

 

Le permis de travail lié à un employeur donné

Ce permis de travail peut être demandé lorsque vous avez obtenu un emploi auprès d’un employeur canadien. Il faut donc avoir trouvé l’emploi avant de faire la demande. Pour obtenir votre visa, plusieurs informations vous seront demandées : le contrat de travail ou une promesse d’embauche, sur lequel figurent le nom de votre employeur et/ou de la société, la durée de la période de travail, le lieu de travail. Il vous faudra également fournir des données biométriques (empreintes digitales, photo d’identité) ainsi que les données d’identité classiques. La demande peut être effectuée à l’ambassade du Canada en France, mais également en ligne.

 

Le permis de travail ouvert

Ce permis de travail n’est pas attaché à un employeur, et permet donc de chercher du travail lorsque vous êtes sur place. Pour l’obtenir, il faut remplir au moins une des conditions suivantes :

  • Étudiant étranger : vous avez obtenu un diplôme d’un établissement d’enseignement désigné et vous êtes admissible au Programme de permis de travail postdiplôme.
  • Étudiant démuni : vous ne pouvez plus payer vos études.
  • Vous possédez un permis de travail lié à un employeur donné et êtes victime de violences.
  • Vous avez présenté une demande de résidence permanente au Canada.
  • Vous êtes un membre de la famille à charge d’une personne qui a présenté une demande de résidence permanente.
  • Vous êtes l’époux ou le conjoint d’un travailleur qualifié ou d’un étudiant étranger.
  • Vous êtes l’époux ou le conjoint d’un participant au Programme pilote d’immigration au Canada atlantique.
  • Vous êtes un réfugié, un demandeur d’asile, une personne protégée ou un membre de leur famille.
  • Vous êtes visé par une mesure de renvoi qui ne peut être exécutée.
  • Vous êtes un titulaire de permis de séjour temporaire.
  • Vous êtes un jeune travailleur participant à des programmes spéciaux.

 

A noter donc qu’il faut être déjà présent au Canada pour pouvoir faire la demande d’un permis de travail ouvert. Celui-ci est plus difficile à obtenir. En fonction de la catégorie à laquelle vous appartenez, différents justificatifs vous seront demandés, mais vos informations d’identité seront à présenter dans chacun des cas. Pour pouvoir vous embaucher, l’employeur devra déposer une demande auprès du Canadian Expérience Class (CEC) et prouver que le fait de vous employer ne nuira pas aux opportunités professionnelles des Canadiens.

 

Deux femmes signent un contrat de travail

 

Contrats de travail et salaires au Canada

Le Canada étant un pays composé de provinces autonomes, le salaire minimum dépend de la province ou du territoire dans lequel vous résidez. Voici les différents salaires minimum de l’heure :

Alberta :

  • Travailleurs non spécialisés : 15 $CAN (10,07 euros)
  • Étudiants âgés de moins de 18 ans : 13 $CAN

Colombie-Britannique :

  • 15,20 $CAN

Saskatchewan :

  • 11,45 $CAN

Manitoba :

  • 11,95 $CAN 

Ontario :

  • Travailleurs non spécialisés : 14,25 $CAN
  • Serveurs d’alcool : 12,45 $CAN
  • Étudiants de moins de 18 ans : 13,40 $CAN

Québec :

  • Travailleurs non spécialisés : 13,50 $CAN
  • Travailleurs recevant des pourboires : 10,80 $CAN

Nouveau-Brunswick :

  • 11,75 $CAN

Nouvelle-Écosse :

  • 12,95 $CAN

L’Île-du-Prince-Edouard :

  • 13 $CAN

Terre Neuve et Labrador :

  • 12,50 $CAN

Yukon :

  • 13,85 $CAN

Territoires du Nord-Ouest :

  • 15,20 $CAN 

Nunavut :

  • 16 $CAN

 

A noter que les étudiants de moins de 18 ans sont limités à 28 heures par semaine, et que la mention « travailleurs non spécialisés » fait référence aux travailleurs qui ne rentrent pas dans des catégories spéciales.

Quant aux différents contrats de travail, le fonctionnement du Canada est différent de celui de la France. Les CDI et CDD n’existent pas, et les contrats sont classés selon trois catégories :

  • Le contrat à temps plein est le contrat « classique » au Canada, qui donne droit aux prestations sociales. Attention, un contrat est considéré à temps plein à partir de 30 heures travaillées par semaine, et non 35 heures. Sur le contrat est mentionné la durée d’exercice du travail, le salaire minimum, et les horaires de travail.
  • Le contrat à temps partiel est un contrat au nombre d’heures réduit, inférieur à 30 heures par semaine. Il peut également être occasionnel ou temporaire. C’est par exemple le cas des serveurs qui travaillent le week-end.
  • Le travailleur indépendant employé sur contrat a une mission avec un objectif précis qu’il doit remplir. Pour obtenir ce statut, il faut posséder un numéro personnel de Goods and Services Tax (GST), lequel peut-être obtenu en en faisant la demande auprès du Revenu du Canada.

Même si les contrats papiers existent, la particularité du Canada réside dans la pratique du contrat oral. Si un employeur potentiel vous demande de vous présenter tel jour à telle heure au bureau, cela compte comme une preuve d’emploi officielle.

 

Les conditions de travail au Canada

La durée de travail au Canada est de 8 heures par jour et varie de 30 heures à 40 heures par semaine. Il est possible d’effectuer des heures supplémentaires, lesquelles sont majorées à 50% du salaire horaire. Au minimum une pause de 30 minutes est accordée toutes les 5 heures travaillées. Le salaire est généralement payé tous les 15 jours, même si cela peut varier en fonction de l’employeur.

Au Canada, les jours fériés sont au nombre de 8. En ce qui concerne les congés payés, tous les travailleurs ont droit à 2 semaines par année travaillée. Il faut avoir travaillé 12 mois de manière ininterrompue pour pouvoir bénéficier de ces congés. Au bout de cinq ans pour le même employeur, le nombre de congés payés passe à 3 semaines, puis à 4 semaines au bout de dix ans.

Au Canada, les journées commencent généralement vers 8h30 et se terminent vers 16h30, ou de 9h à 17h, ce qui laisse du temps libre pour profiter de l’après-midi. Pour ce qui est du rythme de travail, de nombreuses différences existent avec la France. L’ambiance est généralement plus détendue et les relations entre collègues plus informelles, même avec la hiérarchie, avec laquelle il est courant de se tutoyer. Le travail en groupe est bien plus encouragé, et les aménagements pour pouvoir gérer les contraintes familiales bien plus courants.

Il convient tout de même de noter qu’il est beaucoup plus simple de licencier un employé au Canada qu’en France. Le préavis n'est en effet que de deux semaines, contrairement à au moins un mois en France. 

 

Deux collègues rigolent pendant qu'ils travaillent au Canada

 

 

Trouver du travail au Canada

Trouver du travail au Canada peut être difficile selon les secteurs, mais les Nouvelles technologies emploient beaucoup, d’autant plus depuis la crise sanitaire, qui a propulsé le passage au numérique pour de nombreux domaines. Cependant, de manière générale, le Canada appelle les travailleurs internationaux à venir sur place du fait du manque de main d’oeuvre.

Voici une liste non-exhaustive des sites qui peuvent vous aider à trouver un emploi :

Guichet-Emplois

Canada’s Top 100 Employers

Job Bank

Monster

Workopolis

Jooble

 

Vous pouvez également consulter les sites provinciaux en fonction de la région dans laquelle vous souhaitez travailler. La Chambre de commerce France-Canada à Paris met également à disposition la liste de ses membres, que vous pouvez consulter.

 

 

Emplois au Canada pour les Français

Au Québec, qui est francophone, il est naturellement plus facile pour les Français de trouver du travail. Cependant, partout au Canada, de nombreuses entreprises françaises et francophones (ou européennes) sont installées, parmi lesquelles Airbus, Snecma, AXA, AGF, BNP-Paribas, Société Générale, Vinci, Danone, Hermès, L’Oréal, LVMH, Hachette, Gallimard, GDF-Suez, Veolia, Michelin, Alstom, ou encore Ipsos ou Thales.

Une des particularités du Canada est la pénurie d’employés dans le domaine de la santé. S’il s’agit de votre domaine professionnel, tenter votre chance pourrait se couronner de succès.

Il est également possible de partir en Volontariat International en Entreprise (VIE) au Canada, sous condition d’avoir entre 18 et 30 ans et un casier judiciaire vierge. Le site de Business France met régulièrement en ligne des missions.

 

Travailler au Canada sans diplôme

Contrairement aux idées reçues, il est assez facile de trouver un emploi au Canada, même sans diplôme. Si, comme en France, les secteurs nécessitant des compétences techniques et des savoirs très précis demandent un diplôme, les secteurs comme la restauration ou l’hôtellerie emploient régulièrement. Attention cependant, avec la baisse du tourisme liée à la crise sanitaire, les offres d’emploi dans le secteur ont baissé. Un autre secteur qui recrute beaucoup est celui du bâtiment.

 

Travailler au Canada et au Québec sans parler anglais

Il est très difficile de trouver du travail au Canada sans parler anglais. En ce qui concerne le Québec, bien que la grande majorité des Québécois maîtrisent l’anglais, le français est très valorisé en tant qu’héritage culturel et les échanges se font dans cette langue. Il n’est donc a priori pas nécessaire de parler anglais pour vivre au Québec. Cependant, pour y travailler, mieux vaut maîtriser la langue de Shakespeare : les chiffres du ministère de l’Immigration québécois révèlent qu’en 2016, 23% des immigrants récents qui ne parlaient que le français étaient au chômage. Mieux vaut donc être bilingue, même au Québec. Un point que souligne Cécile Lazartigues-Chartier, consultante en interculturel aidant les nouveaux arrivants au Québec à s'adapter à la culture de la Belle Province.

 

Le lac Moraine, au Canada
Le lac Moraine, au Canada.

 

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