Claude Jr Émile est originaire d'une Haïti riche de traditions et de défis. Aujourd’hui au Canada, il se souvient de sa ville natale, l’Arcahaie, et de la culture qui a forgé son identité. Portrait d’un homme qui puise dans ses racines pour façonner son avenir.
Quitter son pays, c'est comme laisser une part de soi
Né à Verrettes, Claude Jr Émile a grandi à l’Arcahaie, haut lieu de l'histoire haïtienne, entouré de la mémoire de ses ancêtres. « C’est ici qu’est né le drapeau haïtien, symbole de notre liberté », raconte-t-il. Cette ville historique lui a inculqué un profond respect pour ses racines, qu’il porte encore en lui, malgré la distance.
La force d’une famille unie et travailleuse
Claude évoque une enfance marquée par le travail de ses parents, notamment son père cultivateur. « Mon père labourait les champs, et ma mère, comme beaucoup de femmes, gérait le commerce des récoltes au marché », se souvient-il. Cette culture du travail et de la solidarité a forgé chez lui un esprit de résilience et d’entraide, valeurs qu’il continue de transmettre aujourd’hui.
Le "konbit" : une tradition d’entraide haïtienne
L’entraide communautaire est une notion fondamentale de la culture haïtienne. Claude décrit le "konbit", cette forme d’entraide agricole où chaque cultivateur aide ses voisins. « On travaillait la terre ensemble, et pour se motiver, on chantait des chansons populaires. Cette solidarité m’a appris l’importance du collectif », confie-t-il, tout en cherchant à appliquer ce modèle dans sa vie au Canada.
Le parcours d’un élève brillant malgré les difficultés économiques
Claude se souvient également de son parcours scolaire, rendu possible grâce aux écoles publiques gratuites. « Je n’ai jamais eu à payer pour mes études, de l’école primaire jusqu’à l’université, et c’est une chance immense pour un Haïtien de mon milieu », explique-t-il. Il attribue à l’éducation gratuite la possibilité de bâtir une carrière, malgré le contexte difficile d’Haïti.
La violence du départ : quitter Haïti pour protéger sa famille
Si Claude est aujourd'hui installé au Canada, il ne cache pas la douleur de son départ d’Haïti. Confronté à l'insécurité et à l'instabilité politique, il a dû prendre la décision difficile de partir, laissant derrière lui sa maison et ses souvenirs. « Quitter son pays, c'est comme laisser une part de soi », dit-il avec émotion, évoquant la violence et le chaos auxquels il a échappé de justesse.
Le parcours migratoire d'une famille entre Haïti et le Canada
Le "konbit" : une tradition d'entraide communautaire haïtienne
Le konbit est une pratique ancestrale d’entraide rurale en Haïti, profondément enracinée dans la culture haïtienne. Ce système communautaire permet aux cultivateurs de travailler ensemble dans les champs sans échange monétaire, en s'entraidant dans les tâches agricoles. C’est une démarche altruiste.
L’essence même du konbit est le service. Lorsqu'un paysan a besoin d’aide pour semer, récolter ou entretenir ses terres, il invite les autres cultivateurs à venir l'aider. En échange de leur soutien, il s’engage à travailler à son tour dans les champs de ceux qui l’ont aidé, créant ainsi une boucle de solidarité. Durant cette journée, il nourrit tout le monde, renforçant l’esprit de cohésion au sein de la communauté.
Des souvenirs d’Haïti et l’espoir de revenir un jour
Malgré l'exil, Claude reste profondément attaché à Haïti et espère pouvoir y retourner un jour. Il suit de près la situation dans son pays natal, espérant qu’un jour la sécurité lui permettra de retrouver la terre qui l’a vu grandir. « Je rêve de voir Haïti se relever, pour que tous ceux qui l’aiment puissent enfin y vivre en paix », confie-t-il, regardant vers un avenir incertain.
Comment les valeurs d’entraide et de résilience peuvent-elles guider un exilé dans un pays étranger ? Claude Émile Junior pourra-t-il un jour retourner en Haïti et retrouver la terre de ses ancêtres ?