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Colère autour du PEQ : Christopher Weissberg face aux Français de Montréal

Réunis ce samedi à Montréal, plusieurs dizaines de Français et de francophones ont interpellé leur député sur l’urgence d’une réponse politique à la crise du PEQ. À la veille d’un rendez-vous clé avec le ministre responsable, Christopher Weissberg a tenté de canaliser une colère devenue collective.

Christopher Weissberg Christopher Weissberg
Réunion publique de Christopher Weissberg le samedi 6 septembre à l'UFM - Photos LPJ
Écrit par Lepetitjournal Montréal
Publié le 8 décembre 2025

 

 

« À un moment, s’il faut monter le ton, on le fera »

 

 

D’emblée, Christopher Weissberg a replacé le débat au plus haut niveau décisionnel. « Aujourd’hui, celui qui a le portefeuille, c’est le ministre Roberge », a-t-il rappelé, confirmant qu’une rencontre avec lui est prévue dès lundi. Un échéancier serré, dans un climat de tension croissante.

Le député n’exclut aucune option si le dialogue échoue. « À un moment, s’il faut monter le ton, on le fera », a-t-il lancé, évoquant même la possibilité d’un arbitrage direct par le premier ministre. Pour lui, la crise du PEQ est désormais entrée dans un rapport de force politique assumé.

 

Clément Sageste
Clément Sageste

 

Clément Sageste et la mémoire du combat de 2019

Dans la salle, la parole citoyenne s’est structurée autour de l’intervention de Clément Sageste, l’un des fondateurs du collectif Le Québec c’est nous aussi. Il a rappelé que la situation actuelle fait écho à la mobilisation de 2019. « Si on l’a gagné une fois, on peut l’avoir deux fois. Mais aujourd’hui, il ne faut surtout pas relâcher la pression », a-t-il martelé.

Il a surtout alerté sur l’ampleur du choc à venir : « On parle de 70 000 dossiers qui pourraient perdre un statut légal au Québec. C’est massif. C’est aussi l’avenir du Québec qui est en jeu. » Selon lui, seule une décision politique forte, comparable à celle annoncée par François Legault en 2019, pourra débloquer la situation.

 

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Un enjeu qui dépasse Montréal

Christopher Weissberg a insisté sur un point stratégique : la crise ne concerne pas seulement la métropole. « Ce n’est pas un problème uniquement montréalais. Il y a aussi des Français en région qui sont touchés », a-t-il rappelé, soulignant l’impact provincial du dossier.

Le député entend s’appuyer sur ce caractère transversal pour élargir le front politique. L’objectif : sortir le PEQ d’un simple débat migratoire pour en faire un enjeu économique, démographique et territorial à l’échelle du Québec.

 

 

Florent Pigeyre
Prise de parole de Florent Pigeyre, élu consulaire

 

 

Des élus consulaires à l’écoute

Parmi l’assistance, plusieurs élus consulaires avaient fait le déplacement, dont Florent Pigeyre et Arnaud Mangematin. Florent a tenu à rappeler son engagement sur le terrain : « J’étais en première ligne de la manifestation du 29 novembre, organisée par l’association “Le Québec, c’est nous aussi”, avec laquelle je collabore aux côtés de notre député Christopher Weissberg. Je suis prêt à faciliter une action juridique si nous ne sommes pas entendus. » Une prise de position qui pourrait marquer, à terme, une inflexion dans les modes d’action envisagés.

 

 

Le consulat interpellé sur sa communication

Le rôle du consulat a également été abordé au fil des échanges. Christopher Weissberg a indiqué vouloir interpeller directement les autorités consulaires sur leur communication envers les candidats à l’installation au Québec. « On continue de vendre du rêve sur le Québec, alors que la réalité a profondément changé », a-t-il déploré, estimant que cette dissonance alimente aujourd’hui la frustration et les situations humaines les plus fragiles.

Il a également évoqué la question des agences de promotion financées en partie par des fonds publics, jugeant nécessaire un réexamen de leurs messages. Le député s’est engagé à faire remonter ces préoccupations dès son retour dans les circuits diplomatiques.

 

 

Entre diplomatie et ligne de fracture politique

Le député a enfin replacé le dossier dans un contexte plus large de relations franco-québécoises. « Réussir à montrer que cette relation doit être préservée peut aussi permettre de trouver une solution », a-t-il estimé, tout en observant que le dossier devient un marqueur politique de plus en plus clivant entre les formations.

 

 

Lundi, un premier test de vérité

Cette réunion publique marque une étape supplémentaire dans une mobilisation qui s’élargit et se durcit. Tous les regards se tournent désormais vers le rendez-vous de lundi entre Christopher Weissberg et l’équipe du ministre Jean-François Roberge. De cette rencontre pourrait dépendre l’amorce – ou non – d’une véritable sortie de crise. La rue, elle, semble déjà prête à poursuivre le bras de fer.

 

Pour signer la pétition "Pour que la promesse canadienne/québécoise faite aux francophones soit respectée"

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