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Mystère et Suavité: la Française Lise Stoufflet à Milan

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Lise Stoufflet, Retient la nuit, 2018, Huile sur toile. Photo: Filippo Armellin
Écrit par Julia Rajacic
Publié le 17 février 2020

Première exposition individuelle italienne pour cette jeune étoile de la peinture française. Plongée dans un univers à la fois onirique et énigmatique, jusqu’au 21 février au Studiolo.

 

Après avoir participé à plusieurs expositions organisées par de nombreux établissements prestigieux, à l’instar de la Fondation Louis Vuitton (2018), de la Maison Rouge (2019) et de la Villa Medicis de Rome (2017), la jeune artiste prometteuse, âgée de 31 ans, investit l’espace Studiolo dans le quartier de Porta Venezia, pour sa première exposition individuelle en Italie. L’institution milanaise, fondée par la commissaire d’exposition Maria Chiara Valacchi, est reconnue pour flairer les jeunes talents de la peinture. Lise Stoufflet y présente une sélection d’une dizaines de toiles issues de sa récente production.

 

Lise Stoufflet Milan
Lise Stoufflet, La necessité d’un câlin, 2017, Huile sur toile. Photo: Filippo Armellin

 

Je peins pour permettre de faire comprendre sans comprendre

Des amoureux revêtus d’un long collier de perles enlacés dans une rivière, une porte qui s’ouvre sur une chambre à coucher tapissée d’étoiles, des masques en papiers tombés aux pieds d’un couple sans visage. Telles sont les scènes énigmatiques d’un univers où la frontière entre l’imaginaire et le réel est souvent étroite. Les thèmes de l’enfance, de la romance et de l’absence sont mis en scène dans des ambiances feutrées où l’atmosphère souvent inquiétante, finit toujours pas être apaisée par la douceurs de tons pastels édulcorés. C’est dans ce style figuratif emprunt au registre de l’illustration, que l’artiste vient solliciter notre rapport au mystère.

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Lise Stoufflet, Le grand masque, 2018, Huile sur toile. Photo: Filippo Armellin

 

Les personnages de Lise Stoufflet sont absorbés dans des pensées souvent cryptées par des regards qui nous échappent. Ils sont plongées dans des actions dont le temps semble avoir été suspendu. Parfois, les objet débordent du tableau, et viennent renforcer nos doutes quant à la nature de la scène qui s’offre à nous: monde onirique, ou hallucination métaphysique?
Les intérieurs sont semblables à un décor de magie où le maître de cérémonie se serait absenté, laissant le spectateur troublé face à un spectacle déconcertant. A lui donc, de tenter de reconstituer l’énigme de ces scènes où la tension entre l’innocence  et l’angoisse est palpable. Mais cette quête sera vaine, car l’artiste semble avoir caché la clé de cette boîte de Pandore en dehors de la toile. Condamné à capituler face à ces devinettes indéchiffrables, c’est dans la douceur des couleurs qu’il trouvera un réconfort durable.

Jusqu’au 21 février au Studiolo, Via Alessandro Tadino, 20 (Milan)

Julia Rajacic
Publié le 17 février 2020, mis à jour le 17 février 2020

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