

L'INA (Institut National des Archives) et le groupe de sistema nacional de medios publicos viennent de signer un accord où l'institut français, considéré comme l'un des meilleurs dans son domaine, va suivre la numérisation des archives de la télévision argentine
Présent dans une quarentaine de pays, l'INA vient d'être chargé par l'Argentine de sauvegarder les archives télévisuelles et radiophoniques du pays (photo LPJ)
L'Institut National de l'Audiovisuel (INA) va s'occuper des archives radio et vidéo de l'Argentine. L'accord a été scellé la semaine dernière, entre l'INA, première banque d'archives au monde, et le Sistema nacional de medios públicos, qui regroupe notamment Canal 7 et Radio Nacional. Au total, ce sont près de 220.000 heures d'émission qui sont à sauver des méfaits du temps, dont 70.000 en télévision et le reste en radio. Ainsi les chaînes publiques argentines ont entrepris un investissement de 3 à 4 millions de dollars pour mener à bien ce projet. Il comprend l'achat de matériel pour mener à bien la numérisation des bandes et la formation de ses équipes, dispensée par l'institut français. "La sauvegarde des archives fait souvent partie des projets que l'on repousse à plus tard, explique Gustavo Lopez, président du groupe de sistema nacional de medios publicos, il est néanmoins urgent car il n'y a pas de construction d'un pays sans un accès au passé".
Durée de vie
Ainsi, on estime que la durée de vie d'une pellicule (format utilisé en France jusque dans les années 60) est de 50 à 100 ans. Celle de la bande magnétique vidéo n'atteint qu'une vingtaine d'années. De plus, le matériel pour visionner ces images devient vite obsolète. L'INA collabore actuellement dans une quarantaine de pays. "Nous sommes un peu les champions du monde de la numérisation et de la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle"explique Emmanuel Hoog, président de l'INA, venu en Argentine pour la signature de l'accord. En France, l'INA gère trois millions d'heures d'archives, la moitié en télévision, l'autre en radio. Près de 800.000 heures sont encore à sauvegarder.
L'intérêt des pays étrangers est croissant. "Les archives sont un actif culturel, reprend Emmanuel Hoog, mais aussi un actif économique". Ainsi, au delà des prestations de numérisation et de formation, l'institut français et les chaînes argentines se sont également engagés autour de projets de co-production de documentaires d'archives. Comme en France où une partie des archives sont consultables sur le site internet de l'INA, Gustavo Lopez dit réfléchir à un système "où une partie des archives sera en accès libre et une autre en commercialisation".
Le chantier de numérisation des documents de la télévision et radio argentines s'achèvera en 2012.
Selon l'Unesco, 80% de la production audiovisuelle mondiale disparaîtra dans dix ans.
Caroline BEHAGUE. (www.lepetitjournal.com - Buenos Aires) lundi 12 mai 2008








































