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Nicolas Simon: "La sophrologie aide à rompre nos blocages et atteindre nos objectifs"

Avec une première partie de sa carrière réalisée dans la direction hôtelière, en France et à l'international, Nicolas Simon a eu à assumer des responsabilités au plus haut niveau, dans un secteur célèbre pour son niveau d'exigence. C'est à l'occasion d'une transition particulièrement complexe qu'il aura été amené, en 2013, à entamer "une grosse réflexion sur [lui] même" et qu'il découvre la sophrologie. "Dans un contexte particulièrement stressant, cela m'a aidé à rebondir, à me centrer et reprendre confiance en moi", se souvient-il. Depuis quelques mois, après une décennie à la tête de plusieurs projets entrepreneuriaux, et suite à une reconversion réalisée entre 2022 et 2023 auprès de l'Institut de Formation à la Sophrologie, à Paris, cet ex cadre dirigeant a choisi d'appliquer son expérience et ses compétences dans une pratique qui, assure-t-il, "constitue une véritable boîte à outils pour travailler sur soi-même et réussir à gérer au quotidien ce que la vie nous envoie". 

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Écrit par Vincent GARNIER
Publié le 18 décembre 2024, mis à jour le 22 décembre 2024

Tout praticien amène un peu de lui-même dans l'exercice de sa discipline. Créée dans les années 60 à Madrid par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo, et paradoxalement plus connue en France qu'en Espagne, la sophrologie vise à transformer nos angoisses ou phobies en pensées positives. Une méthode complémentaire à l'exercice traditionnel de la médecine donc, avec la relaxation au cœur de son fonctionnement, et les visualisations positives comme moyen pour stimuler l'imaginaire et créer confiance et motivation. Une méthode aussi dont la pratique, on l'aura compris, dépend grandement du professionnel qui l'exécute. En écoutant Nicolas Simon s'exprimer (abondamment) sur le sujet, on ne peut dans un premier temps éviter d'associer la sophrologie à une certain impératif de performance, à l'instar des succès professionnels qui ont jalonné sa carrière. "J'ai accroché avec la discipline parce que c'est quelque chose de sérieux, qui fonctionne sur des thèmes importants et graves, comme le deuil, l'anorexie ou le stress", exprime-t-il, "parce que j'ai découvert qu'on peut s'améliorer en travaillant sur soi-même, et augmenter nos capacités cognitives, notre mémoire et notre concentration". A la veille des bonnes résolutions du nouvel an, on pourrait donc très rationnellement appliquer l'approche de Nicolas Simon à l'atteinte des objectifs que l'on peut être tentés de se marquer à l'entrée d'un cycle nouveau. Des objectifs SMART, toujours, à savoir Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Temporels, selon le sens de l'acronyme. "Si on a identifié une situation que l'on veut changer, la sophrologie aide à rompre nos blocages et atteindre nos objectifs", confirme l'intéressé.

 

On peut s'améliorer en travaillant sur soi-même, et augmenter nos capacités cognitives, notre mémoire et notre concentration


 
Il se destinait au métier de pilote de chasse, accumulait ses heures de vol entre deux sauts en parachute et rêvait d'intégrer l'Ecole Nationale d'Aviation Civile. C'est pourtant en tant que stewart pendant ses études, puis GO au Club Med, que sa vocation pour un tout autre métier, celui de l'hôtellerie, voit le jour. Pendant plus de 15 ans, du Trianon Palace à Versailles au Sofitel dans la capitale belge, en passant par la chaîne Dolce, à Chantilly, Sitges et Bruxelles, il y aura gravi les échelons avec une claire appétence pour l'événementiel et la direction de conférences. "J'avais fait de l'hôtellerie pour voyager", se souvient Nicolas Simon, qui aura pendant la période baroudé avec sa famille d'un poste à l'autre, au gré de la courbe ascendante de sa carrière.

 

D'un hôtel à l'autre, d'une expatriation à l'autre

 

"Ouvreur" dans certains cas, comme en 2004 où il prend la direction du département de conférences du tout nouveau Dolce Sitges, puis "opérateur" à d'autres moments, au sein d'établissements reconnus comme le Sofitel Le Louise à Bruxelles, où il assume la direction adjointe de 2011 à 2013, Nicolas Simon acquiert les compétences, manage des équipes toujours plus importantes et s'investit à fond dans sa carrière. Tandis que son épouse l'aura suivi pendant toutes ces années, c'est pourtant à la ferveur de la crise financière et d'une réorganisation du groupe qui l'embauche, que monsieur fait preuve de pragmatisme et décide, pour changer, de suivre madame, mutée à... Madrid. "On avait adoré l'Espagne et on rêvait de revenir dans le pays", évoque-t-il. Pourtant la transition est tout sauf facile. "Je devais retrouver du travail, me reconstruire et surmonter ce qui était aussi pour moi, une forme d'échec", se rappelle-t-il. Et oui : c'est bien grâce à la sophrologie qu'il aura alors réussi à canaliser la multitude d'émotions contradictoires propres aux circonstances, pour mieux rebondir. 

 

La sophrologie, comme moyen d'atteindre ses objectifs


 
C'est ainsi qu'après 10 ans investis dans différents projets dans le pays, Nicolas Simon a souhaité réorienter ses activités vers ce qui a constitué pour lui une libération et une véritable catharsis. "Ce qui est formidable dans la sophrologie, c'est qu'elle permet d'intervenir dans énormément de domaines", estime-t-il. "Pour le développement personnel notamment, afin de faire face à certaines situations qui nous bloquent ou appréhender des échéances stressantes, comme un examen ou une épreuve : via la visualisation positive et la relaxation, on peut se préparer au mieux et s'assurer d'être à son plein potentiel le moment venu", poursuit-il. C'est d'ailleurs une pratique courante dans le sport de haut niveau, où la sophrologie est parfois utilisée pour aider à la concentration. "Notre potentiel peut être bridé par ce que la vie nous a envoyé", rebondit Nicolas Simon, qui évoque le harcèlement scolaire, ou des événements plus tragiques, tels que la maladie ou le deuil. "Avec la sophrologie, on peut travailler sur ces difficultés qui nous freinent pour atteindre nos objectifs", défend-il. "On peut aussi intervenir sur des questions de santé et de bien-être, en lien avec les phobies, les pulsions ou même la gestion de la douleur", affirme-t-il. En entreprise enfin, "la sophrologie peut être un outil qui favorise la concentration, mais aussi la cohésion des équipes". 

 

La sophrologie peut être un outil qui favorise la concentration, mais aussi la cohésion des équipes 


 
"Je ne suis pas un professionnel de santé, je n'ai pas cette vocation", éclaire Nicolas Simon. "Le sophrologue n'est pas là pour soigner, il est là pour aider à atteindre des objectifs concrets, à un moment concret". Avec une méthodologie bien établie : une première séance au cours de laquelle a lieu "l'anamnèse", ou collecte d'information, qui permet de cerner le problème ou l'enjeu et de définir l'objectif. "Ensuite je travaille sur un protocole personnalisé et crée le contenu des 8 à 12 séances que nous allons dédier à la question, avec une progression établie d'une session à l'autre", explique Nicolas Simon. Et chaque séance se déroule selon un cadre bien défini : 10 minutes de conversation dédiées à mesurer les évolutions enregistrées entre chaque rdv, puis des exercices de relaxation dynamique et une visualisation positive. "La bienveillance, le non jugement et, bien sûr, la confidentialité des échanges sont des valeurs que j'applique dans ma pratique", souligne-t-il.

 

Sophrologue à Madrid, il prêche par l'exemple


"Majoritairement, c'est vrai que ce sont les femmes qui ont recours à la sophrologie", reconnaît Nicolas Simon, "même si dans les faits la question de genre n'a pas lieu d'être, ni à l'échelle du thérapeute, ni à celle de son client". "Mais c'est vrai qu'il y a un concept un peu macho qui veut que les hommes n'auraient pas le droit à la faiblesse et qui explique que lorsqu'ils ne vont pas bien, ils ont du mal à demander de l'aide". "Les femmes sont peut-être plus connectées avec ce qui fait leur personne", poursuit-il, "plus sensibles aussi". Dans l'absolu, la sophrologie s'adresse à tous, insiste le sophrologue. Et "ce qui est certain c'est que mon expérience prouve que si on se donne les moyens, on peut trouver des solutions et des remèdes à nos souffrances", conclut-il, "mais aussi se préparer pour affronter ce qui nous angoisse".

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