Le marché locatif espagnol est de plus en plus tendu. Au deuxième trimestre 2025, le loyer moyen a atteint un sommet historique de 1.155 euros par mois, selon l’Observatoire de la location (Fondation Alquiler Seguro et Université Rey Juan Carlos). En première ligne, Barcelone cumule tous les indicateurs au rouge : les prix les plus élevés, la demande la plus forte… et une offre qui s’évapore.


Les loyers espagnols poursuivent leur envolée. Avec une hausse de 4,4 % en un trimestre, le prix moyen atteint désormais 1.155 euros par mois, un record. Mais cette moyenne nationale masque de profondes inégalités territoriales.
En haut du tableau, Barcelone culmine à 1.650 euros mensuels, talonnée par les Baléares (1.645 €) et Madrid (1.584 €). À l’autre bout de l’échelle, des provinces comme Teruel (510 €), Ciudad Real (550 €) ou Palencia (559 €) peinent à franchir le seuil des 600 euros. Deux réalités locatives, deux vitesses.
À Barcelone, des loyers stratosphériques, des logements introuvables
Un an après son classement en « zone tendue », Barcelone fait figure de contre-exemple. Au lieu de contenir l’envolée des loyers, la régulation semble avoir échoué à enrayer la spirale.

En un an, les prix ont encore grimpé de 3,6 %, et l’offre locative s’est effondrée : près de 48.000 logements ont disparu du marché en deux ans. Pour 2025, 6.924 retraits supplémentaires sont attendus.
Résultat : la demande explose. Chaque bien disponible attire en moyenne 437 candidats en seulement dix jours. Une pression inédite, nourrie par la défiance croissante des propriétaires, qui choisissent de réorienter leurs biens vers des locations touristiques ou saisonnières, jugées plus rentables et moins contraignantes.
Espagne, pays de la file d’attente locative
Et la capitale catalane n’est pas un cas isolé. Partout en Espagne, les grandes villes voient la pression locative monter en flèche. En moyenne, 141 personnes se manifestent pour un seul logement dans les dix jours suivant sa mise en ligne — contre 112 le trimestre précédent. Un emballement particulièrement marqué à Las Palmas (141), aux Baléares (127), à Alicante (126) ou encore à Madrid (106), où la demande dépasse largement l’offre.
Côté disponibilités, la pente est tout aussi glissante. D’après l’Observatoire, l’Espagne pourrait perdre 14.519 logements à la location d’ici fin 2025, soit une baisse de 2 % en un an. Barcelone reste en tête des reculs, mais d’autres villes suivent le mouvement : Séville (-3.000 logements), Valencia (-2.457), les Asturies (-1.408) ou Alicante (-1.251) voient leur offre s’éroder.
En pourcentage, la saignée est encore plus spectaculaire à Palencia (-24,3 %), Guipúzcoa (-18,9 %) et Teruel (-17,8 %). Un marché en pleine contraction, où la moindre annonce déclenche désormais une ruée !
Flambée des loyers en Espagne : +10,3 % en un an, Madrid et Barcelone sous tension
Les villes étudiantes tirent (un peu) leur épingle du jeu
Malgré tout, certaines villes universitaires surnagent. Salamanque, Grenade, ou même Madrid, devraient enregistrer une légère progression de leur offre locative en 2025, tirée par la présence massive d’étudiants et la rotation rapide des logements. À elles trois, elles pourraient accueillir près de 5.000 biens supplémentaires.
Un répit relatif, car à Madrid, nonobstant cette hausse annoncée, la demande reste largement supérieure à l’offre. La capitale figure parmi les zones sous tension, avec plus de 100 personnes en moyenne pour chaque logement disponible.
Et elle n’est pas la seule dans ce cas. Partout, ou presque, l’équation est la même : une offre qui fond, des prix qui grimpent, et des candidats toujours plus nombreux pour décrocher un toit. De quoi nourrir l’inquiétude des locataires… et laisser les pouvoirs publics face à un chantier de taille.
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