Édition Madrid

LE MUSEE DU PRADO - Expose un tableau de Colart de Laon, déniché dans le salon d'une famille d'origine française

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 20 février 2014

La présentation de "La Vierge à l'Enfant, entourés d'Anges", de Jean Fouquet (Tours 1415/1420 - 1478/1481), s'inscrit dans le programme "l'oeuvre invitée", sous le patronage de la Fondation des Amis du Prado. Ce chef d'oeuvre du génial portraitiste et miniaturiste français, prêté par le Musée Royal des Beaux-Arts d'Anvers, volet droit du célèbre "Dyptique de Melun", l'un des rares exemplaires au monde de la peinture française du XVe siècle, est exposé temporairement jusqu'au 25 mai dans la salle 57 A du Musée.

"La Vierge à l'Enfant, entourés d'Anges" fait pendant à "La prière dans le jardin des oliviers avec le donateur Luis 1er d'Orléans" (1405-1428) oeuvre supposée de Colart de Laon (peintre reconnu et valet de chambre de Louis 1er d'Orléans, jusqu'à sa mort). Cette peinture sur bois, jamais exposée au public jusqu'à maintenant, a été découverte par hasard par le Musée du Prado qui l'a achetée récemment. Elle trônait jusqu'à 2012 dans le salon d'une vieille dame madrilène, descendante de Français installés en Espagne sous l'époque napoléonienne. "Cette pièce maîtresse constitue l'une des découvertes les plus importantes de la peinture primitive française", selon les experts. Il existe très peu de peintures de cette époque et aucune n'atteindrait la qualité et l'importance de celle-ci.

Un peu d'histoire...
Dans les années 1450, Etienne Chevalier, alors trésorier de France et membre du Conseil du Roi Charles VII, commanda à Jean Fouquet, très admiré à son époque, le "Dyptique de Melun" pour la collégiale de Notre Dame de Melun ainsi que les miniatures pour son livre d'Heures. Fouquet, portraitiste exquis, aurait vraisemblablement représenté la Vierge sous les traits de la très belle et charmante Agnès Sorel, favorite officielle et adorée du Roi Charles VII. Toutefois certains pensent qu'il s'agirait plutôt de l'épouse du trésorier de France, Catherine Budé. Le diptyque a été conservé à Melun jusqu'en 1768. Il a sans doute été vendu et démembré aux cours des années 1773-1775. Sa vente aurait aidé à financer les travaux entamés dans la collégiale par les chanoines à cours d'argent. Des copies des deux panneaux sont exposées dans l'église actuelle depuis 1992. L'autre volet du dyptique, représentant le donateur Etienne Chevalier en prière, protégé par son saint patron Saint Etienne, se trouve à l'heure actuelle à la  Gemäldegalerie de Berlin.

Monique AUXENFANS (www.lepetitjournal.com - Espagne) Jeudi 20 février 2014
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Publié le 19 février 2014, mis à jour le 20 février 2014

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