Avec le QI moyen le plus élevé d’Europe, l’Espagne pourrait se croire première de la classe. Mais selon une étude de TradingPlatforms, le pays n’arrive qu’à la 20ᵉ place mondiale dans l’indice global de l’intelligence. En cause : des scores jugés médiocres aux tests internationaux de l’OCDE en mathématiques, lecture et sciences, qui ternissent un potentiel cognitif pourtant supérieur à la moyenne mondiale.


Les Espagnols brillent par leur QI, moins par leurs copies. Avec une moyenne de 102,3, ils décrochent le titre de peuple le plus « intelligent » d’Europe — du moins si l’on se fie aux données controversées du quotient intellectuel. Sur ce seul critère, le pays grimpe même à la 8ᵉ place mondiale, derrière Taïwan, Hong Kong, la Corée du Sud et le Japon. Mais dès qu’on élargit la focale, la médaille perd de son éclat.

L’Espagne classée 20ᵉ au classement mondial de l’intelligence
L’indice d’intelligence établi par la société britannique TradingPlatforms, qui combine QI, résultats scolaires et production scientifique, relègue en effet l’Espagne à la 20ᵉ place. Hong Kong mène la danse avec un score de 94 sur 100.

Pourquoi un tel décalage ? L’explication se trouve dans les performances académiques. Les élèves espagnols ont obtenu une moyenne de 477 points aux tests PISA 2022 (mathématiques, lecture, sciences), un score qualifié de « médiocre ». Leurs meilleurs résultats apparaissent en sciences (485 points), mais les mathématiques (473) et la lecture (474) restent en retrait, freinant la progression du pays dans le classement.
À savoir : L’« indice d’intelligence » de TradingPlatforms combine trois critères : le QI moyen, les résultats PISA 2022 (maths, lecture, sciences) et la production scientifique (publications totales et par habitant). Utile pour comparer, mais réducteur : le QI ne mesure qu’une partie des capacités cognitives et ignore d’autres formes d’intelligence (sociale, émotionnelle, créative). Ce classement reflète donc autant les politiques éducatives et économiques que le « génie » des habitants.
Le système scolaire espagnol à Madrid
Derrière la France et les États-Unis en publications scientifiques
Sur le front de la recherche, l’Espagne affiche de gros chiffres… mais à relativiser si on les rapporte à sa population. En 2024, ses universités et centres de recherche ont produit 3.870 publications en sciences naturelles, ce qui la place au 11ᵉ rang mondial. Mais une fois les données rapportées au nombre d’habitants, le pays tombe à la 25ᵉ place, avec seulement 80,8 publications par million d’habitants. Derrière la France (89,3) et les États-Unis (91,9).
L’Asie de l’Est en tête
De plus, l’étude confirme la mainmise de l’Asie de l’Est sur le classement mondial. Taïwan, le Japon ou la Corée du Sud dominent les premières places, avec une culture qui sacralise l’éducation, des systèmes scolaires au cordeau et un investissement massif dans le capital humain.
L’Espagne, elle, se retrouve dans un peloton plus homogène, aux côtés de l’Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande ou encore de la France, de l’Italie et de la Suisse. Des pays où le QI moyen navigue entre 100 et 102 points.
Elle affiche ainsi le QI le plus élevé d’Europe, mais ne pointe qu’à la 20ᵉ place mondiale dans l’indice global de l’intelligence. Un paradoxe qui dit tout d’un pays où le potentiel cognitif existe, mais reste bridé par un système éducatif poussif. En clair : des têtes bien faites, mais des copies à revoir.
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