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Tout, tout, tout vous saurez tout sur la sexualité des Espagnols en 2025

À quelle fréquence font-ils l’amour ? Avec qui, comment, où, et avec ou sans préservatif ? Quels fantasmes agitent les provinces, et qui grimpe vraiment au septième ciel ? Grâce à l’étude 2025 sur les habitudes sexuelles menée par Diversual, l’intimité des Espagnols n’aura (vraiment) plus de secret pour vous. État des lieux.

pieds d'un couple sous des draps en train de faire l'amourpieds d'un couple sous des draps en train de faire l'amour
Yan Krukau, pexels.
Écrit par Paul Pierroux-Taranto
Publié le 5 juin 2025, mis à jour le 6 juin 2025

Pas besoin de divan ni de psy : il suffisait d’un formulaire en ligne. C’est armée d’un questionnaire bien senti que Diversual, plateforme spécialisée dans le plaisir, est partie sonder les dessous de la sexualité espagnole. Près de 4.800 personnes, âgées de 18 à plus de 60 ans, ont répondu en avril 2025 à cette grande enquête qui dresse un état des lieux précis — et parfois surprenant — de l’intimité des Espagnols. 

Au programme : pratiques, fantasmes, fréquence des rapports, usage du préservatif, orgasmes et infidélités. Une radiographie lucide et sans fard, segmentée par genre et par province, qui en dit long sur les habitudes... et les écarts. Car derrière la moyenne nationale se cache un patchwork de désirs, de tabous persistants et de plaisirs inégalement partagés. Décryptage. 

 

visuel clair et synthétique pour illustrer l’article avec les principaux chiffres de l’étude Diversual 2025.

 

 

Premier rapport à 18 ans, 6 ébats par mois : les Espagnols ne traînent pas

En Espagne, la première fois arrive tôt : 18,3 ans en moyenne, et c’est entre 17 et 20 ans que l’on franchit le pas, femmes ou hommes. Une initiation qui marque le coup d’envoi d’une activité sexuelle plutôt régulière : 6,3 rapports par mois, en duo.

 

jeune couple en train de s'embrasser à contre jour face au soleil
Alejandra Quiroz, Unsplash. 

 

Mais derrière la moyenne nationale, des territoires se démarquent. Teruel arrive en tête avec 8,1 ébats mensuels — de quoi faire rougir Cáceres, Ciudad Real ou Ávila, qui suivent de près. À l’inverse, Girona ferme la marche avec 5 petits rapports mensuels. Du côté de la Communauté valencienne, la cadence est parfaitement calée sur la moyenne nationale, et c’est Valencia qui mène la danse (6,7).

 

 

carte de la moyenne des rapports sexuels en espagne en 2025
diversual.

 

 

 

 

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L’orgasme oui, mais pas pour tout le monde

L’orgasme en couple ? Sujet délicat. Si trois quarts des Espagnols interrogés assurent grimper ensemble au septième ciel (75,4 %), les femmes semblent parfois rester sur le quai : 86,1 % des hommes y parviennent régulièrement contre seulement 65,9 % des femmes.

 

 

carte des orgasmes par province en espagne
diversual.

 

L’écart est net, mais une bonne surprise surgit : les femmes de plus de 65 ans battent des records de satisfaction (81,3 %), balayant d’un soupir les clichés sur l’âge et le plaisir. Là encore, certaines régions se démarquent : Guadalajara décroche la palme des orgasmes à deux (84,7 %), pendant que León joue la note douce (68,6 %). 

 

 

 

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Côté masturbation, le plaisir grimpe d’un cran : 88,4 % des répondants jouissent sans entrave. Ici, plus d’écart flagrant : 90,4 % des hommes et 86,6 % des femmes atteignent l’orgasme en solo. 

 


 

Infidélité et absence de protection : les zones grises de la vie sexuelle 

Quant à l’amour fidèle, c’est un vœu pieux pour près de 3 Espagnols sur 10 ayant connu une relation stable : 28,9 % confessent avoir fait un détour sentimental ou charnel. Les femmes battent même (légèrement) les hommes au jeu de l’écart, avec 30 % d’infidélité déclarée. Et là aussi, la carte du désir prend des détours géographiques inattendus : Girona décroche la médaille d’or de la trahison (40,6 %), tandis que Toledo est la plus “fidèle” (12,5 %) des provinces.

 

 

carte de la moyenne des infidélités en espagne
diversual.

 

 

Quand il s’agit de protection, les bonnes intentions s’effilochent sous les draps. Plus de la moitié des femmes (52,6 %) et 40,6 % des hommes avouent avoir eu des rapports avec pénétration sans préservatif, et ce, avec un partenaire “non stable”. Une prise de risque banalisée, mais pas toujours choisie.

Car un chiffre fait grimacer : 45,8 % des femmes déclarent avoir déjà été poussées ou incitées à renoncer au préservatif, contre seulement 14 % des hommes. Une asymétrie frappante, qui révèle encore une faille criante dans le consentement sexuel et un déséquilibre de pouvoir entre les partenaires.

 

 

 


 

À trois, sinon rien : le fantasme qui met l’Espagne d’accord

Dans le grand catalogue des désirs, le trio continue de faire rêver. Avec 57,7 % des sondés qui l’avouent sans détour, il reste le fantasme le plus partagé, juste devant le sexe en terrain non balisé (hors du lit, hors des normes) et la domination consentie. 

 

trouple dans un lit avec deux jeunes hommes et une femme au milieu pour un fantasme à trois
cottonbro studio, Pexels.

Et quand le fantasme passe à l’acte ? 69,3 % des répondants ont déjà troqué le lit conjugal pour un endroit plus original, et 56,3 % se sont laissés tenter par des lieux publics. Les stars, elles, restent à l’écran : seuls 1,8 % déclarent avoir couché avec une célébrité. Quant à l’échange de partenaires, il ne concerne encore qu’un petit 4,1 % de la cohorte. 

 

Des pratiques classiques, des écarts persistants : La sexualité des Espagnols reste centrée sur des pratiques traditionnelles : sexe oral (88,8 %) et masturbation en couple (71,6 %). Le lit demeure le terrain privilégié des ébats (73 %), loin devant le salon ou les hôtels. Si la majorité (74,2 %) estime qu’il est aujourd’hui plus facile de trouver un(e) partenaire sexuel(le), près de la moitié (42,3 %) juge que cela reste compliqué. L’étude pointe aussi une consommation de pornographie très genrée : les hommes en regardent 11,5 jours par mois, contre 2,7 jours chez les femmes. Le premier contact est précoce : âge moyen de 15,2 ans, et plus d’un sur deux (57,5 %) y a été exposé avant ses 16 ans.




 

Sous les draps, des écarts qui en disent long sur les Espagnols

Avec son flot de chiffres crus et de tendances intimes, l’enquête dresse un portrait vivant — et parfois déroutant — de la sexualité en Espagne. Un baromètre sociologique et sensoriel, qui éclaire autant les pratiques (classiques : sexe oral, masturbation en duo, lit conjugal en tête) que les écarts persistants : hommes et femmes ne jouissent pas pareil, ne fantasment pas pareil, ne se protègent pas pareil. Au fond, cette cartographie du désir dit une chose simple : on parle beaucoup de sexe, mais pas toujours de la même manière selon qu’on le vit, qu’on le cherche… ou qu’on l’attend encore.

 

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