Très souvent, lorsque l’on pense à l’Espagne, nous viennent à l’esprit le soleil, les tapas, la fiesta… et cette fameuse convivialité. Mais l’un des stéréotypes les plus tenaces reste sans doute celui de la sensualité. Le Français serait romantique, quand l’Espagnol, lui, batifolerait. D’où provient ce cliché, et comment se manifeste-t-il réellement en Espagne ? La journaliste Charlotte Marchand nous livre son point de vue, après avoir passé deux mois au cœur de l’Andalousie, à Malaga.


Les piropos espagnols : ces surnoms qui nous font tourner au rouge vif
En arrivant en Espagne, j’ouvrais grand mon cœur à la convivialité et à la bonne humeur. Deux ans après un Erasmus en Finlande, j’avais, cette fois, besoin de chaleur. De nature sociable et souriante, j’attendais avec impatience de découvrir, sur le terrain, la culture espagnole. Hébergée chez une famille d’accueil en tant que fille au pair, j’ai tout de suite été plongée dans le bain.

Et c'est après quelques jours que je me suis aventurée seule dans les rues de Malaga, sourire aux lèvres. Quel plaisir de constater que presque tout le monde se saluait dans la rue ! Cela m’a rappelé les jours de marché dans ma campagne natale, dans le Loiret.
Un petit monsieur d’un certain âge m’a alors lancé, avec bonhomie : « ¡Hola señorita! ¡Que tengas un buen día! » C’était déjà pour moi comme une scène de film. J’entre ensuite dans un café, et un jeune serveur m’accueille avec un joyeux : « ¡Hola guapa! ¿Cómo estás? »
Je me suis dit que j’avais bien fait de mettre mon rouge à lèvres fétiche.
Un autre jour, alors que je faisais des courses, j’entends un caissier s’adresser à une vieille dame : « ¡Hola mi amor! ¿Cómo estás mi corazón? » J'ai ri intérieurement en imaginant cette scène en France. En bons Gaulois que nous sommes, impossible d’être l’amour ou le petit cœur d’un ou d’une inconnue.
J’ai vite compris qu’il s’agissait là d’une habitude culturelle : ces mots affectifs sont, en réalité, une marque de respect. Et quel plaisir pour l’ego… n’est-ce pas, guapo ?
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Tactile ne veut pas dire volatile
J’ai aussi remarqué des gestes plus appuyés : les accolades, les contacts physiques sont bien plus présents sur la péninsule Ibérique que sur la terre des dits romantiques. Ce n’était pas une surprise — je m’y attendais — mais les amitiés entre hommes et femmes peuvent parfois sembler ambiguës, vues de l’extérieur. On s’attrape par le cou, on se câline par affection… Alors, où s’arrête l’amitié ? Où commence la passion ?
Les compliments spontanés sont aussi beaucoup plus fréquents. J’en venais à me poser la question : est-ce l’air malagueño qui me donnait un si bon teint ?
C’est donc avec une curiosité grandissante que j’aimerais sonder les expatriés sur leur rapport au contact facile. Vous êtes-vous déjà retrouvés dans des situations qui vous ont semblé équivoques ? Je veux tout savoir !
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