Il fait de plus en plus chaud dans les villes espagnoles. Des semaines entières à plus de 35 degrés et cela ne va pas s’arranger. Ombre, horaires décalés et verdure, les villes tentent de lutter contre ce fléau qui risque de se pérenniser.
Le rythme de vie des Espagnols se base sur le soleil. Il fait souvent très chaud, surtout dans le sud du pays. Pour faire face aux températures élevées, les horaires de travail sont aménagés. Entre midi et 14h, voire 15h, une pause est souvent observée. Les tâches les plus pénibles sont effectuées le matin, et les cours se terminent généralement en début d’après-midi pour permettre aux élèves de se mettre au frais. Dans certaines écoles publiques, la pause déjeuner a même été supprimée afin de libérer les enfants dès 14h.
Mais ce rythme de vie adapté ne suffit pas à lutter contre les fortes chaleurs. Les villes mettent en place de très nombreuses solutions pour rafraichir leurs rues, souvent suffocantes. Les brumisateurs et ventilateurs se sont généralisés dans les bars et restaurants espagnols, même si cette solution est peu écologique. L’air conditionné s’est également étendu dans de nombreuses habitations, bureaux et transports. Mais il existe des solutions bien plus écologiques.
Des villes espagnoles de plus en plus ombragées
Les municipalités veulent protéger au maximum leurs habitants du soleil. La création de zones ombragées est devenue indispensable. À Madrid, la mairie installe depuis plusieurs années des toiles tendues entre les rues afin de créer des zones ombragées et rafraîchir l’espace public. À Barcelone, près de 200 dispositifs d’ombrage seront mis en place d’ici 2027 pour faire face aux températures estivales. En 2025, 98 % des habitants disposaient déjà d’un refuge climatique à moins de dix minutes de chez eux. La ville mise aussi sur les "superilles" : des zones piétonnes arborées qui éloignent la circulation automobile des grands axes.
Séville innove pour survivre
Séville est aujourd’hui considérée comme une ville pilote par les Nations Unies dans la lutte contre les effets du réchauffement. Ses innovations servent de modèle à d'autres villes exposées à des températures extrêmes.
Certaines rues ont été peintes en blanc pour refléter la chaleur. Plus globalement, Séville est un véritable laboratoire. Avec son projet CartujaQanat, la ville essaye de baisser de 10 degrés la température de certains lieux. Pour cela, des qanats (galeries souterraines d’eau) sont installés pour rafraîchir l’air. Un système de ventilation passive est aussi testée.
Madrid, une capitale brûlante
Du côté de la capitale, la situation est plus complexe. L’urbanisation dense rend difficile la création d’espaces verts. Madrid voit les choses en grand avec son projet "Bosque Metropolitano". Une forêt de 75km de long, principalement autour de la ville, avec des voies vertes qui traverseront la capitale. Le projet prévu initialement pour 2030 est retardé de plusieurs années. À Madrid, certaines bibliothèques, cinémas et musées proposent des visites guidées gratuites, des réductions ou des spectacles pendant les heures les plus chaudes de la journée.
Malgré toutes ces initiatives, il faut éviter de s’exposer aux heures les plus chaudes, surtout pour les personnes à risques. Retrouvez toutes les consignes et les bons gestes à adopter en cas de fortes chaleurs sur le site santé.gouv.fr
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